Invasion Los Angeles (1988) : le test complet du Blu-ray

They Live

Réalisé par John Carpenter
Avec Roddy Piper, Keith David et Meg Foster

Édité par Studiocanal

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Le 18/09/2015
Critique

Invasion Los Angeles

John Nada débarque à Los Angeles avec son sac à dos et pas un sou en poche. Frank, un ouvrier, le conduit jusqu’à un campement et l’aide à trouver un travail. La police est partout, prompte à faire régner l’ordre. John découvre par hasard d’étranges lunettes qui permettent de voir des choses cachées aux yeux des autres : des injonctions à obéir affichées partout et, surtout, des visages étranges, ceux d’envahisseurs venus d’une autre planète.

Invasion Los Angeles est le titre français pas très inspiré donné à They Live qui aurait pu être conservé et compris par tous.

Invasion Los Angeles est une autre variation sur le thème des extra-terrestres visant à dominer la planète en douce, en évitant de se faire remarquer, plusieurs fois exploité, notamment par la fameuse série créée par Larry Cohen, Les Envahisseurs - L’intégrale (1967-1968) et par L’Invasion des profanateurs de sépultures par Don Siegel (Invasion of the Body Snatchers, 1956) et son excellent remake, L’Invasion des profanateurs, réalisé par Philip Kaufman en 1978.

Si presque tous les films de John Carpenter, une vingtaine de longs métrages, méritent largement d’être vus ou revus, Invasion Los Angeles est l’un des plus réussis avec Assaut (1976), son deuxième film, puis deux incontournables, Halloween - La nuit des masques (1978) et The Thing (1982).

Certains ont vu Invasion Los Angeles comme un pamphlet politique, une critique des gouvernements libéraux, une remise en cause de la société de consommation et une dénonciation des injustices sociales. S’il est vrai que le début du film montre les difficiles conditions d’existence des habitants d’un campement installé sur un terrain vague, s’il est indéniable que les slogans révélés par les fameuses lunettes trouvées par John Nada sont des incitations à se soumettre et à consommer sans faire de vagues, c’est surtout un film de science-fiction, ce que reconnaît l’auteur lui-même dans le making of en supplément.

Le catcheur Roddy Piper entre plutôt bien dans la peau de son personnage pour son premier grand rôle, au tout début d’une carrière d’acteur qui n’a pris fin qu’avec sa mort survenue le 30 juillet 2015 à 61 ans. Il fait un bon tandem avec Keith David, dans le rôle de Frank : les deux hommes s’affrontent dans une bagarre d’anthologie qui dure exactement six minutes.

Invasion Los Angeles est un film de SF intelligemment écrit et mis en scène, avec des effets visuels jamais spectaculaires, mais toujours réussis, une tension soutenue et une fin assez inattendue.

Saluons donc cette première édition en France du film sur Blu-ray.

Invasion Los Angeles

Présentation - 2,5 / 5

Test effectué sur un check disc. Le Blu-ray (BD-50) est proposé dans le traditionnel boîtier bleu, sous une jaquette qui reprend, à quelques détails près, le visuel des DVD édités en 2003 et 2005. Le menu animé et musical offre le choix entre trois versions audio au format DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo : la version originale et deux doublages, en français et en allemand. Sous-titres en français, en anglais et en allemand.

Sort simultanément une autre édition sur DVD à petit prix, mais sans bonus.

Bonus - 3,5 / 5

En supplément, le commentaire du film par John Carpenter et Roddy Piper a un apport assez limité. Il donne toutefois quelques anecdotes sur le tournage et plusieurs occasions à John Carpenter de confier qu’il n’aime pas l’autorité, sous toutes ses formes, et qu’il n’était pas un fervent admirateur de Ronald Reagan.

Puis un entretien avec John Carpenter,  » Pensées indépendantes «  (10’) où il remet un petite couche contre l’autorité et les reaganomics, avant de nous dire qu’il aimait non seulement l’horreur (ce qu’il aurait eu du mal à cacher !) et aussi la science-fiction. Il a découvert en 1986 la bande dessinée, adaptée d’une nouvelle de Ray Nelson écrite en 1963, Eight O’Clock in the Morning, qui a inspiré le scénario du film.

Vient ensuite un entretien avec Megan Foster,  » Femme de mystère «  (5’) qui tient le rôle trouble de Holly. Elle nous dit que, de tout temps, la société tend à vouloir imposer ses façons de penser. Rien n’a changé : le politically correct d’outre-Atlantique, c’est notre  » pensée unique « .

Dans  » Watch, look, listen : les images et les sons du film «  (11’), le chef opérateur fait les louanges du Cinémascope, un format donnant beaucoup de liberté dans la composition des cadres. Le coordinateur des cascades parle de la fameuse bagarre entre Frank et John et confie qu’il a, masqué, interprété à lui seul plusieurs extra-terrestres. On évoque aussi la musique : John Carpenter compose l’accompagnement musical de ses films. Une mesure avec trois notes, sur un rythme de blues, sert de leit motiv. Simple, mais bigrement efficace !

Man vs Aliens (11’) donne la parole à Keith David, l’interprète de Frank. Il parle surtout d’un autre film de John Carpenter, The Thing (1982), dans lequel il tint son premier grand rôle, marquant le point de départ d’une longue carrière d’acteur, toujours en cours, avec plus de 250 films pour le grand et le petit écran !

Ces suppléments, en version originale avec sous-titres, sont au format 2.35:1.

John Carpenter revient pour un court making of (8’) tourné en 1988. Il rappelle qu’il aime montrer dans ses films des personnages dans des situations difficiles, sur lesquelles ils n’ont que peu, ou pas, de contrôle. Il justifie son choix de Roddy Piper pour incarner le personnage principal, naturel et crédible dans ce rôle. John Carpenter attire aussi l’attention sur le fait que les extra-terrestres, cherchant à prendre l’ascendant sur les humains, appartiennent tous à des classes aisées.

Pour finir, Commercials (3’), une série de fausses pubs télévisées récemment redécouvertes (on en voit d’autres dans le film) et TV spots avec des teasers (2’).

Invasion Los Angeles

Image - 4,0 / 5

L’image (2.35:1, 1080p, AVC), à part quelques séquences trop douces en basse lumière, est stable, avec des couleurs fraîches et bien étalonnées, des tons de peau naturels et un grain originel respecté.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio stéréo est à la hauteur de l’image, avec un spectre qui s’ouvre généreusement sur les basses, à l’excès parfois. Une bonne séparation des voies procure une convaincante immersion dans l’ambiance.

La version originale est préférable au doublage français assez quelconque et qui place les dialogues beaucoup trop en avant.

Invasion Los Angeles

Crédits images : © StudioCanal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,9
5
6
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

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F
Le 19 septembre 2015
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 19 septembre 2015
Mieux vaut rester dans le rang à Los Angeles : au moindre trouble, la police cogne ! Grâce aux lunettes que nous prête John Nada, nous sommes les premiers à voir la réalité derrière les apparences et à réaliser que la situation est grave… et désespérée ! La ville des anges est devenue la tête de pont d’extra-terrestres qui utilisent tous les moyens, y compris les média, pour nous transformer en esclaves. Ce jalon de la science-fiction nous arrive enfin en haute définition avec son lot de bonus.
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Giuseppe Salza
Le 18 septembre 2015
Récupéré moultes fois dans l'art contemporaine (OBEY), Invasion Los Angeles est un film aux métaphores puissantes, et une délicieuse dystopie d'un John Carpenter qui saute à la jugulaire. Un monument incontournable de la SF.

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