Jean Eustache - Coffret (1964) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jean Eustache
Avec Aristide Demonico, Daniel Bart et Dominique Jayr

Édité par Carlotta Films

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Le 07/05/2024
Critique

Bien qu’il ait laissé son empreinte dans l’histoire du cinéma, Jean Eustache restait absent des catalogues. Ce coffret répare l’oubli.

Jean Eustache - Coffret

Le coffret édité par Carlotta Films contient l’intégralité de l’oeuvre filmée de Jean Eustache, à l’exception d’un documentaire de 50 minutes, Le Cochon, coréalisé avec Jean-Michel Barjol, sur des paysans qui tuent le cochon dans une ferme des Cévennes. Cette édition exceptionnelle, enrichie de près de six heures de bonus et d’un livre, permettra à certains de découvrir, à d’autres de mieux connaître l’oeuvre d’un cinéaste singulier qui aura marqué l’histoire du cinéma français.

Le Coffret Jean Eustache contient six disques Blu-ray.

Sur le disque 1, Les Mauvaises fréquentations, titre sous lequel sont sortis en salles deux moyens métrages :

Du côté de Robinson (1964, noir et blanc, 1.37:1, 39’). Daniel et Jackson, deux dragueurs sans-le-sou se retrouvent Place Clichy pour chasser la souris. Dans les rues de Montmartre, ils accostent une femme qu’ils décident d’accompagner au dancing. En chemin, elle se confie à eux. Puis, une fois arrivée au bal, elle accepte de danser avec un autre type. Furieux, Daniel et Jackson se vengent de la manière la plus minable.

Le Père Noël a les yeux bleus (1966, noir et blanc, 1.37:1, 47’). Pour Noël, le jeune Daniel rêve de s’offrir un duffle-coat, ce qui lui permettrait de dissimuler ses hardes avantageusement. Il accepte donc de poser pour un photographe dans les rues de Narbonne, déguisé en père Noël. Méconnaissable sous sa barbe blanche, il accoste les passants - et surtout les passantes - leur proposant de se serrer tout contre lui le temps d’un cliché.

Tourné à Narbonne, là où Jean Eustache a passé son enfance.

Sur le disque 2, La Rosière de Pessac :

La Rosière de Pessac (1968, noir et blanc, 1.37:1, 66’). Printemps 1968. Une vingtaine de notables se réunit autour du maire de Pessac pour comparer les situations de quelques jeunes filles triées sur le volet. La plus vertueuse est élue 72ème Rosière de Pessac. La cérémonie est organisée selon un protocole strict : la remise de la dot, le cortège mené par la fanfare, la messe, les discours, le banquet et ses chansons à boire.

La tradition, remontant au VIe siècle, a été réinstituée en 1896 à Pessac grâce au legs d’un de ses habitants, Jean-Alexandre Jobert. Avec l’assistance à la réalisation et au montage de Françoise Lebrun, alors la compagne du réalisateur.

La Rosière de Pessac 79 (1979, couleurs, 1.37:1, 71’). Printemps 1979. Eustache revient à Pessac, 11 ans après son premier documentaire, pour filmer de nouveau l’élection et la cérémonie de la Rosière. La jeune fille choisie cette fois a poussé au pied d’une tour HLM. Les Trente Glorieuses s’achèvent, le chômage est dans tous les discours.

La couleur a remplacé le noir et blanc, la population s’est accrue de 40 000 à 50 000 habitants, deux tours de 18 étages ont surgi, mais le rituel est resté immuable.

Sur le disque 3 :

Numéro zéro (1971, documentaire, noir et blanc, 1.37:1, 111’). Jean Eustache filme sa grand-mère, Odette Robert, 70 ans, qui raconte l’histoire de sa vie : son enfance heureuse, la mort de sa mère, la cohabitation douloureuse avec sa belle-mère, sa rencontre avec son mari, bien vite volage. Elle confie aussi son inquiétude pour son petit-fils et pour son arrière-petit-fils qu’elle aimerait voir grandir encore quelques années.

Jean Eustache - Coffret

Jean Eustache, filmé de dos, a demandé à sa grand-mère, assise de l’autre côté d’une table ronde, devant une fenêtre fermée, de raconter sa vie. Un vrai roman, vécu par une femme au caractère bien trempé, avec les bons moments, les épreuves, le cauchemar des enfants emportés par la diphtérie au début des années 30, les deux guerres… Aussi un bon exemple de la force de la parole, créatrice images, une idée force dans l’oeuvre du réalisateur. Le film ne sortira en salles qu’à partir de 2003.

Sur le disque 4 :

La Maman et la putain (1973, noir et blanc, 1.37:1, 219’). Alexandre est un jeune dilettante oisif. Il vit chez Marie, sa maîtresse, et flâne à Saint-Germain-des-Prés. Un jour, il croise Veronika, une jeune infirmière. Il entame une liaison avec elle, sans pour autant quitter Marie.

Sur le disque 5 :

Mes petites amoureuses (1974, couleurs, 1.37:1, 123’). Daniel est un jeune garçon taiseux qui observe les filles avec convoitise. Il est élevé par sa grand-mère à la campagne. Quand il atteint l’âge de 13 ans, sa mère, qui vit avec un ouvrier agricole dans un tout petit appartement à Narbonne, décide de le prendre avec elle. Daniel arrête l’école à contrecoeur et entre comme apprenti chez un mécanicien. Il se lie d’amitié avec d’autres ouvriers qui passent leur temps libre au café, à fumer et à échafauder des stratégies pour séduire les filles.

Le deuxième et dernier long métrage de fiction de Jean Eustache, tourné à Pessac et à Narbonne, là où Jean Eustache passa son enfance, économe en dialogues, a été photographié par Néstor Almendros qui sera oscarisé pour Les Moissons du ciel (Days of Heaven, Terrence Malick, 1978). Sélectionné en 1975 au festival de Moscou, il n’attira que 120 000 spectateurs. Il sera nommé à Venise en 2022 pour le Prix de la meilleure restauration.

Sur le disque 6 :

Une sale histoire (1977, couleurs, 1.37:1, 49’). Un homme raconte devant une assemblée essentiellement composée de femmes qu’il a découvert, dans le sous-sol d’un café parisien, un trou tout en bas de la porte des toilettes pour dames. Il s’est mis à descendre régulièrement, à poser sa tête sur le sol de ces toilettes crasseuses pour observer le sexe des femmes. Le trou est devenu une obsession.

La même histoire est racontée deux fois. D’abord par un acteur, Michel Lonsdale (27’), puis relatée à deux femmes par celui qui est supposé l’avoir vécue, Jean-Noël Picq (22’).

Le Jardin des délices de Jérôme Bosch (diffusé par Antenne 2 le 13 avril 1981 dans la case Les Enthousiastes, proposée par Jean Frapat, couleurs, 1.37:1, 33’). Il est deux heures du matin. Jean-Noël Picq, assis dans un fauteuil rouge, face à un homme et deux femmes, commente le troisième panneau du triptyque de Jérôme Bosch dont il tient une reproduction. Le peintre flamand y a représenté l’Enfer. Eustache montre en gros plans les détails décrits : bêtes costumées, monstres, hommes dévorés, étranglés, décapités, suppliciés.

Sur le même sujet, voir l’excellent film réalisé en 2016 par José Luis López-Linares, Le Mystère Jérôme Bosch (El Bosco: El jardín de los sueños).

Offre d’emploi (diffusé le 13 mars 1982 par Antenne 2 dans la case Contes modernes, 1.37:1, 20’). Mathieu Pelletier est à la recherche d’un poste de commercial. Il sélectionne une annonce dans le journal et se rend à l’entretien d’embauche. Il y détaille son expérience professionnelle. À l’issue de l’entretien, on lui demande d’envoyer une lettre de candidature manuscrite. La lettre est envoyée avec un paquet d’autres à une experte en graphologie qui fait d’abord un rapide tri, puis une analyse plus détaillée.

Jean Eustache - Coffret

Les Photos d’Alix (diffusé le 19 janvier 1982 par Antenne 2, dans la case Histoires courtes, couleurs, 1.37:1, 20’). Une photographe discute avec un jeune homme. Elle lui montre des photos qu’elle commente. Elle explique ses effets, ses intentions, le contexte, décrit les personnages. Tantôt on les voit parler, tantôt on voit les photos plein cadre. Peu à peu le commentaire s’écarte des images. D’abord un peu légèrement, puis de manière de plus en plus flagrante au point de ne plus correspondre du tout à ce qu’on voit.

Jean Eustache est né le 30 novembre 1938 à Pessac et s’est suicidé à Paris le 3 novembre 1981, après avoir punaisé une note sur la porte de son appartement : « Frappez fort. Comme pour réveiller un mort ». D’abord élevé par sa grand-mère maternelle, Odette Robert, à Pessac, il rejoint sa mère à Narbonne en 1951, passe son CAP d’électricien, entre à la SNCF à Paris comme ouvrier spécialisé, fréquente la Cinémathèque. Puis, par l’intermédiaire de sa femme, secrétaire aux Cahiers du cinéma, rencontre des réalisateurs de la Nouvelle Vague et commence son entrée dans l’univers du cinéma, notamment en assistant Éric Rohmer à la réalisation de La Boulangère de Monceau… avant de se lancer dans la réalisation de ses premiers films avec une caméra 16 mm…

Autodidacte avec très peu de moyens, il a réussi laisser dans l’histoire du cinéma la figure d’un cinéaste farouchement indépendant, resté en marge du système et, même, de la Nouvelle Vague et à créer, avec son chef-d’oeuvre, La Maman et la putain, un des jalons du cinéma d’art et d’essai, insolite pour sa durée, pour la place qu’il donne à des dialogues bien écrits, pour la qualité de sa distribution et de la direction des acteurs, notamment de Françoise Lebrun qui tenait là un tout premier grand rôle, particulièrement exigeant. Le film divisa la critique en 1973. En dépit de sa singularité et de sa longueur, 340 000 spectateurs furent attirés par une oeuvre que Jean-Michel Frodon considère aujourd’hui comme « un des plus beaux films du cinéma français ». La restauration et la sélection de La Maman et la putain en 2022 dans la section Cannes Classics a été le prélude d’une nouvelle vie du film, ressorti en salles et enfin édité en vidéo.

En vue d’une rétrospective Jean Eustache sortie en salles à partir du 7 juin 2023, à l’initiative des Films du Losange, la restauration 4K de ses films a été, en grande partie, opérée en 2022 et 2023 par L’Immagine Ritrovata pour l’image, sous la supervision de Robert Alazraki, directeur de la photographie de La Rosière de Pessac et Les Photos d’Alix, et par L.E. Diapason pour le son, avec l’approbation de Boris Eustache, le fils du réalisateur.

Jean Eustache - Coffret

Présentation - 5,0 / 5

Le Coffret Jean Eustache contient courts et longs métrages (d’une durée cumulée de 798 minutes) et leurs suppléments (342 minutes) supportés par six Blu-ray BD-50, logés dans six fins Digipacks à deux volets, glissés dans un étui.

Les films sont proposés au format audio DTS-HD Master Audio 1.0.

Pistes d’audiodescription Dolby Digital 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

À l’intérieur de l’étui, un livre de 158 pages, intitulé Jean Eustache envers et contre tout - Dits et écrits, s’ouvre sur Le cinéma de Jean Eustache : art de la parole, affabulation et vérité, une analyse de Sonia Buchman qui fait ressortir, dans la diversité de ses éléments qui la composent, les idées-forces et la cohérence de l’oeuvre du cinéaste. Suit une série d’entretiens publiés, de 1967 à 1981, dans les Cahiers du cinéma, La Revue du cinéma - Image et son et Télérama, après la sortie des films Le Père Noël a les yeux bleus, Numéro zéro, La Maman et la putain, Une sale histoire, Mes petites amoureuses et La Rosière de Pessac 79, dans lesquels Jean Eustache revient sur la réalisation de chaque film, sur ses réactions aux critiques et, plus généralement, sur son approche du cinéma. S’y ajoute, paru dans les Cahiers du cinéma de mai 1982, L’Amour absolu du cinéma, un hommage d’Alain Philippon à l’auteur de La Maman et la putain, « un oratorio à trois voix ». Le livre se referme sur le pitch et les dialogues de deux projets de films et sur les fiches techniques et artistiques de chaque oeuvre.

Jean Eustache - Coffret

Bonus - 5,0 / 5

Avec Les Mauvaises fréquentations :

La Soirée (1963, noir et blanc, 8’), capté par une caméra 16 mm, non sonorisé, un court métrage inachevé.

Les Mauvaises fréquentations (1962-1963, rushes d’essai, noir et blanc, 5’) pris par une caméra Paillard 16 mm, non sonorisés.

Les Mauvaises fréquentations : plans coupés (1963, noir et blanc, 1’).

Cinéastes de notre temps : Et pourtant, ils tournent… (diffusé par l’ORTF le 4 août 1966, 10’). Jean Eustache l’affirme : le cinéma est indissociable de la vie quotidienne. Les Mauvaises fréquentations et Le Père Noël a les yeux bleus, tirés de son expérience personnelle, ont été réalisés sur le modèle du cinéma-vérité avec une place concédée à l’improvisation.

Les Écrans de la ville (émission du 12 juin 1967, 13’). Jean Eustache évoque les personnages et le cadre des deux moyens métrages, Paris et Narbonne, souligne l’apport au cinéma des « spécialistes » et dit son admiration pour Jean Renoir.

16 millions de jeunes : Le jeune cinéma - Godard et ses émules (diffusé par l’ORTF le 22 décembre 1967, 7’). Jean Eustache rappelle l’aide de Jean-Luc Godard pour la réalisation de Le Père Noël a les yeux bleus, les conditions désastreuses de la distribution du film et ses premières intentions sur le personnage.

Avec La Rosière de Pessac :

Ciné-parade, en direct de Bordeaux (diffusé le 3 février 1982, 5’) Quelques mois après la disparition de Jean Eustache, on a retrouvé les deux rosières filmées en 1968 et 1979.

Avec Numéro zéro :

Odette (1979, documentaire, noir et blanc, 54’). Un montage pour un version courte de Numéro zéro, diffusée par TF1 dans la case Grand-mères créée par Jean Frapat.

Le Dernier des hommes, postface (1968, 27’). Capté par Jean Eustache, un débat entre André S. Labarthe, Jean Domarchi et le réalisateur Marc’O, diffusé dans la case Allons au cinéma, sur le film Der letzte Mann, réalisé en 1924 par Friedrich Wilhelm Murnau.

La Petite marchande d’allumettes, postface (1969, 26’). Filmé par Jean Eustache pour la case Allons au cinéma, Jean Renoir évoque les conditions du tournage de son film, en 1928, au Théâtre du Vieux Colombier transformé en studio.

Avec La Maman et la putain :

Grand écran : le cinéma Nouvelle Vague (diffusé par l’ORTF le 15 février 1973, 4’). Jean-Pierre Léaud voit le film comme le À bout de souffle des années 70 et l’acteur comme un « medium », un intermédiaire entre le cinéaste, auquel il s’identifie, et le spectateur.

JT 20 heures : Festival de Cannes, La Maman et la putain (diffusé par l’ORTF le 16 mai 1973, 3’). Jean-Pierre Léaud et Bernadette Lafont évoquent leurs rôles, la personnalité de Jean Eustache et le regard lucide du film sur ce que sont devenues les relations entre hommes et femmes.

Couleurs autour d’un festival (diffusé par l’ORTF le 17 mai 1973, 13’). Un débat sur le film entre les critiques Gilles Jacob (L’Express) qui n’a pas aimé ce « non-film, non-filmé par un non-cinéaste et non-joué par un non-acteur », et Jean-Louis Bory (Le Nouvel Observateur), pour qui « la France s’honore (…) en montrant un cinéma qui dérange », même s’il avoue avoir été « exaspéré » par les longueurs de la première partie. Jean Eustache, Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont et Françoise Lebrun réagissent à ces critiques.

Pour le cinéma : Cannes 73 (diffusé par l’ORTF le 8 juin 1973, 10’). Jean Eustache souligne que La Maman et la putain est « un film sur la parole » qu’il considère comme son « premier film ». Il l’a écrit pour les trois acteurs qu’il avait choisis avant d’élaborer le scénario. Scénario et dialogues ont été méticuleusement respectés, sans aucune place laissée à l’improvisation, ce que confirment les acteurs.

Jean Eustache - Coffret

La restauration (16’). Tout commence par une première inspection de la pellicule pour « remonter l’arbre généalogique du film » et repérer les meilleures sources, négatif original 16 mm ou copies gonflées en 35 mm. Vient alors l’étape du scan et de la comparaison des éléments disponibles qui a permis de constater le bon état du négatif original, puis la phase de l’étalonnage avec l’intention, en évitant d’exagérer luminosité et contrastes, de retrouver l’image d’origine, prise en lumière naturelle. L’enregistrement du son, intégralement capté en direct, sans retouches en postproduction, d’une bonne qualité, a été traité avec le parti-pris de « restaurer le moins possible » en cherchant la meilleure source, ici le négatif-son (le magnétique était inutilisable) parce que les outils qui corrigent les bruits parasites et le souffle tendent à « raboter » le son d’origine.

Bande-annonce 2022 (1’45”).

Avec Mes petites amoureuses :

Pour le cinéma, émission du 4 décembre 1974 (9’). Jean Eustache considère Mes petites amoureuses comme le moins autobiographique des films de fiction qu’il a réalisés.

Les Après-midi de France Culture, 15 janvier 1975 (36’). Interrogé par Paula Jacques, Jean Eustache évoque la genèse du film et le choix des acteurs, ce qu’il voulait montrer et sa formation de cinéaste autodidacte.

Une petite femme (15’). Devant la caméra tenue par la directrice de la photographie Caroline Champetier, Jean Eustache lit la nouvelle de Franz Kafka, « à la suite de discussions infinies autour de la littérature et de la vie ».

Avec Une sale histoire :

Entretien avec Jean Douchet (Potemkine Films, 2017, 1.78:1, 10’). Après le relatif échec commercial de Mes petites amoureuses, Jean Eustache revient au documentaire. En filmant les réactions de deux jeunes femmes à la lecture d’Une sale histoire par Jean-Noël Picq, il a voulu démontrer qu’au cinéma, « l’oeil écoute et l’oreille voit »…

Entretien avec Gaspar Noé (La Bête Lumineuse, 2017, 13’). Il a été frappé par la liberté d’expression de Jean Eustache en voyant La Maman et la putain, « un documentaire a posteriori ». Il analyse et compare les deux volets d’Une sale histoire

Festival cinématographique de Paris 1977 (1’29”). Jean Eustache voit Une sale histoire comme un conte philosophique stendhalien…

Le Cinéma des cinéastes (France Culture, 18 septembre 1977, 39’). Interrogé par Claude-Jean Philippe, Jean Eustache donne sa conception du cinéma, distingue l’industrie de l’art cinématographique, confie ses doutes sur l’avenir de la critique, souligne la nécessité du renouvellement…

Délices de la parole par Jean Douchet (Potemkine Films 2017, 7’). Jean Eustache vise à démontrer avec Le Jardin des délices que le cinéma est plus dépendant du son que de l’image, que « la parole pervertit l’image », ce que traduit la préséance qu’il donne aux dialogues, particulièrement dans La Maman et la putain

Cinémania : Cinéma du réel, Beaubourg 1981 (diffusion Antenne 2, 22 juin 1981, 4’). Jean Eustache estime que tout le cinéma est « réel » et souligne la « frontière ténue » entre films documentaires et de fiction.

Cinéma cinémas : Fragments d’un scénario abandonné (diffusion Antenne 2, 19 janvier 1982, 2’). En hommage au cinéaste, lecture d’un texte qu’il a écrit peu avant sa mort.

Bande-annonce de la rétrospective Jean Eustache (1’48”), en salles, à partir 7 juin 2023.

Une riche mine d’informations dont l’exploration est facilitée par un carton indiquant, en exergue de chaque document, son contenu.

Jean Eustache - Coffret

Image - 5,0 / 5

L’image de chaque film, au ratio originel 1.37:1, a bénéficié en 2022 et 2023 d’une restauration exemplaire, principalement à partir des négatifs originaux. Stable, elle a été débarrassée de toutes les marques de dégradation de la pellicule, en respectant le grain, et réétalonnée avec le souci de restituer les tonalités originelles, notamment celles, un peu sombres, de La Maman et la putain.

Jean Eustache - Coffret

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0, très propre lui aussi, a été restauré avec l’intention de respecter l’original, en résistant à l’effacement d’un souffle, d’ailleurs suffisamment léger et régulier pour se faire vite oublier.

Jean Eustache - Coffret

Crédits images :
DU CÔTÉ DE ROBINSON © FILMS LUC MOULLET 1967 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
LE PÈRE NOËL A LES YEUX BLEUS © ANOUCHKA FILMS 1967 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
LA ROSIÈRE DE PESSAC © INA © MOULLET ET COMPAGNIE 1969 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
LA ROSIÈRE DE PESSAC 79 © INA © MÉDIANE FILMS 1979 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
NUMÉRO ZÉRO © INA © PIERRE COTTRELL ÉLITE FILMS 2003 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
LA MAMAN ET LA PUTAIN © PIERRE COTTRELL ÉLITE FILMS / SIMAR FILMS / NOUVELLES ÉDITIONS DE FILMS / LES FILMS DU LOSANGE 1973 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
MES PETITES AMOUREUSES © PIERRE COTTRELL ÉLITE FILMS 1975 / BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
UNE SALE HISTOIRE © LES FILMS DU LOSANGE © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
LE JARDIN DES DÉLICES DE JÉRÔME BOSCH © 1981 INA. Tous droits réservés.
LES PHOTOS D’ALIX © MÉDIANE FILMS 1981 © BORIS EUSTACHE 2022. Tous droits réservés.
OFFRE D’EMPLOI © 1982 FRANCE TV / INA. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
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Philippe Gautreau
Le 8 mai 2024
La sortie d’une quasi-intégrale des films de Jean Eustache, fraichement restaurés, complétée par près de six heures de bonus et d’une collection d’écrits sur son approche du cinéma, sera certainement un des événements majeurs de l’édition vidéo en 2024.

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