Jimmy Rivière (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Teddy Lussi-Modeste
Avec Guillaume Gouix, Béatrice Dalle et Hafsia Herzi

Édité par BQHL Éditions

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Le 13/04/2012
Critique

Jimmy Rivière est un jeune Gitan, solaire, nerveux, parfois trop.

Sous la pression de sa communauté, il se convertit au pentecôtisme et renonce à ses deux passions : la boxe thaï et Sonia. Mais comment refuser le nouveau combat que lui propose son entraîneur ? Et comment résister au désir si puissant qui le colle à Sonia ?

Issu de la communauté des Gens du Voyage, Teddy Lussi-Modeste, né en 1978, intègre la FEMIS et se fait déjà remarquer en 2004 avec son court-métrage Embrasser les tigres. Avec son premier long-métrage Jimmy Rivière, co-écrit avec la réalisatrice de Belle épine Rebecca Zlotowski, Teddy Lussi-Modeste filme à nouveau sa communauté. Dans Jimmy Rivière, le metteur en scène retrace le parcours d’un jeune Voyageur auquel chaque spectateur peut s’identifier. A travers l’histoire du personnage éponyme, Teddy Lussi-Modeste interroge la question de l’appartenance au groupe et la manière dont on peut s’en affranchir. Jimmy Rivière souhaite trouver sa place parmi les siens. Avec honnêteté, sincérité et réalisme, le réalisateur nous fait entrer dans sa communauté en y montrant les visages, les rites et les voix. Romanesque, Jimmy Rivière ne dénonce ni ne revendique rien mais en suivant le cheminement et l’histoire d’un jeune Gitan, Teddy Lussi-Modeste propose une vision singulière et inédite des Gens du voyage.

Avec son cadre soigné, un univers insolite et l’excellence de ses seconds rôles (Hafsia Herzi, Béatrice Dalle et Serge Riaboukine), Jimmy Rivière révèle le talent indéniable du jeune cinéaste qui rejoint ainsi Sophie Letourneur, Mikhaël Herse, Rebecca Zlotowski, Katell Quillévéré et Mia Hansen-Løve. Après plusieurs apparitions marquantes dans Les Mauvais joueurs, L’Ennemi intime, Le Bel âge et Copacabana, Guillaume Gouix accède enfin au premier rôle et explose littéralement. Avec sa figure d’ange perturbé et sa nervosité, le jeune comédien s’impose par sa présence physique mais aussi par son aisance à restituer la complexité des sentiments qui animent son personnage. Homme-enfant, dur et tendre, perspicace et naïf en fonction de la personne qui lui fait face, Guillaume Gouix trouve avec Jimmy Rivière son premier grand rôle et s’impose définitivement comme l’un des comédiens de demain.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette et la sérigraphie du DVD sont à l’image du film, claires et lumineuses. Seule une piste stéréo est indiquée sur la jaquette alors qu’une version Dolby Digital 5.1 est également disponible. Le menu principal, reprenant la singulière première séquence du film, est animé et musical mais aucun chapitrage ni sous-menu des langues ne sont disponibles.

Bonus - 3,0 / 5

L’interactivité se compose essentiellement d’entretiens. La première session entrecroise les propos denses du réalisateur Teddy Lussi-Modeste, et ceux des comédiens Guillaume Gouix et Hafsia Herzi. Chacun revient sur l’origine et les thèmes du film, le personnage de Jimmy Rivière, le casting, le travail sur le cadre et l’accueil du film auprès des Gens du Voyage.

S’ensuit un petit commentaire intéressant et spontané du réalisateur en compagnie cette fois du compositeur Rob, enregistré le 14 novembre 2011. Les deux collaborateurs visibles dans un petit encadré, évoquent la création et l’usage des divers thèmes musicaux illustrant le film.

Le journaliste et critique de cinéma Pierre Murat réalise une présentation ainsi qu’une analyse pertinente de quelques séquences clé de Jimmy Rivière. Il y évoque sa découverte de Teddy Lussi-Modeste et notamment de son court-métrage Embrasser les tigres réalisé en 2004. Notre interlocuteur croise ensuite les thèmes de ce film avec ceux Jimmy Rivière (le monde des gens du voyage entre autre) tout en s’attardant sur la psychologie des personnages interprétés par Guillaume Gouix, Béatrice Dalle et Serge Riaboukine. Pierre Murat clôt cet entretien en couvrant Guillaume Gouix d’éloges en affirmant qu’une star est née et qu’il y avait bien longtemps que le cinéma français n’avait pas bénéficié d’une si irradiante présence physique.

Un lot de bandes-annonces est également disponible.

Image - 4,0 / 5

L’éditeur BQHL livre un bien joli master de Jimmy Rivière. La colorimétrie est vive (la couleur blanche prédomine), saturée et chatoyante, la luminosité des séquences diurnes flatte la rétine, le cadre large habilement exploité et le piqué à l’avenant. Si la définition n’est pas optimale, notamment sur les scènes sombres, les détails sont multiples, les gros plans soignés, les contrastes denses et le grain cinéma respecté.

Son - 3,5 / 5

La piste Dolby 5.1 privilégie une spatialisation musicale particulièrement réussie. Si les voix demeurent solidement plantées sur la centrale, la balance gauche-droite manque quelque peu de punch. Quelques ambiances naturelles parviennent à poindre sur les latérales mais le caisson de basses reste trop discret. Il n’y a rien à redire concernant la stéréo, ample et riche, offrant de remarquables conditions acoustiques. Notons l’absence de sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis
Multimédia
Jimmy Rivière
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