La Brindille (2011) : le test complet du DVD

Sarah, 20 ans, se lance avec détermination dans la vie active lorsqu’elle apprend avec stupeur qu’elle est enceinte de six mois. Elle ne veut pas d’enfant, pas maintenant. Bouleversée, elle se retrouve déchirée entre sa soudaine condition de future maman et la vie de femme indépendante qu’elle recherche tant.

Après un premier court-métrage percutant sur les violences conjugales vues du point de vue d’un enfant dans le ventre de sa mère, Emmanuelle Millet signe avec La Brindille son premier long-métrage. Le film se penche sur la maternité non souhaitée mais aussi du déni de grossesse et de l’accouchement sous X.

Avec ce sujet sensible, Emmanuelle Millet dresse le portrait d’une jeune femme de 20 ans qui découvre qu’elle est enceinte de six mois et donc dans l’impossibilité d’avorter. Joliment éclairé, tendre et sans misérabilisme, impeccablement interprété par Crista Theret qui porte le film sur ses frêles épaules, La Brindille impose la sensibilité de la réalisatrice, très proche de celle des frères Dardenne, un regard inédit sur ce sujet qui soulève beaucoup de questions comme faut-il ou non contraindre la mère à regarder l’enfant à la naissance pour l’aider à faire le deuil de cette séparation.

Si le film n’est pas dépourvu de longueurs et de surprises, la fin demeure déchirante et impose définitivement la jeune comédienne, découverte dans LOL de Lisa Azuelos (avec Léa Seydoux, Anaïs Demoustier et Anne Azoulay la relève semble bien assurée) dans le paysage du cinéma français, ainsi que la cinéaste dans le cercle des auteurs à suivre.

Un très beau menu principal animé et musical accueille le spectateur. Le chapitrage, caractérisé par de grandes photos issues du film, est soigné et clair.

Les suppléments démarrent fort avec le premier court-métrage percutant d’Emmanuelle Millet, réalisé en 2006 dans le cadre d’un projet sur les violences conjugales intitulé  » Dix films pour en parler « . En deux minutes, ce film montre les coups portés à une femme enceinte par son compagnon, depuis le point de vue de son bébé flottant dans le liquide amniotique. Violent et sans concession, ce court-métrage ne laisse pas indifférent. Attention aux âmes sensibles !

Un petit module, malheureusement trop court, constitué de deux featurettes nous invitent sur le plateau où l’équipe technique s’affaire tandis que la réalisatrice donne ses directives aux comédiens. Emmanuelle Millet raconte l’histoire et revient rapidement sur le choix de Christa Theret.

S’ensuit un documentaire très sympa de 20 minutes, réalisé par Emmanuelle Millet en 2003. Pendant un an, Mathieu Amalric a animé un atelier de cinéma avec des enfants du secours populaire de Clermont-Ferrand. Ensemble, ils ont écrit, interprété, filmé un court-métrage, que l’on aurait aimé retrouver dans les suppléments. Le naturel et l’imagination des enfants n’ont de cesse de surprendre.

Sans faire d’étincelles, ce master est clair, les couleurs sont vives et les contrastes bien gérés. Quelques flous sporadiques sont à noter, tout comme certaines pertes de la définition sur certains mouvements rapides. Les volontés artistiques du chef opérateur Antoine Héberlé, dont on avait déjà remarqué le travail subtil sur des films comme Mademoiselle Chambon ou Paradise Now, sont joliment restituées et le grain respecté.

Si l’ensemble du film repose sur les dialogues et donc sur la balance frontale, les enceintes latérales distillent quelques effets sur les séquences en extérieur ainsi que la musique du film, joliment spatialisée. La piste stéréo convient parfaitement au caractère intimiste du film et la délivrance de la musique est tout aussi percutante. Seuls des sous-titres anglais sont disponibles.