Réalisé par Pierre Pinaud
Avec
Karin Viard, Nicolas Duvauchelle et Nadia Barentin
Édité par Diaphana
À 40 ans, Mélina est la voix la plus célèbre de France. Animatrice à la radio, la nuit à l’antenne elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Tout le monde connaît sa voix, mais personne ne connaît son visage.
Dans la vie, elle évite tout contact et vit comme une vieille fille dans les beaux quartiers. Partie à la recherche d’une mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein d’une famille nombreuse, en banlieue. Elle décide de s’approcher d’elle, incognito…
Césarisé en 2009 pour Les Mouettes, son court-métrage très remarqué et prisé dans plusieurs festivals, Pierre Pinaud signe avec Parlez-moi de vous un premier long-métrage intimiste porté par la lumineuse Karin Viard, ici de tous les plans, qui signe l’une de ses plus grandes prestations.
Doux et amer, ce film oscillant entre drame et burlesque dresse le portrait délicat d’une femme perdue et troublée à la recherche de celle qui lui a donné la vie puis abandonnée. Très à l’aise derrière son micro de présentatrice-radio mais inadaptée en dehors des studios, ce personnage incapable d’aimer se retrouve entraîné dans une quête d’amour éperdue. A ses côtés, Nicolas Duvauchelle campe un personnage loin de ceux qui l’ont fait connaître et livre ici une interprétation touchante et sensible. Parlez-moi de vous dévoile l’humanisme et la pudeur d’un nouveau réalisateur, un ton singulier qui touchent particulièrement de la première à la dernière image.
La jaquette reprend le visuel de l’affiche de cinéma. Le menu principal est animé, musical et très élégant.
Tout ce qu’il faut savoir sur Parlez-moi de vous se trouve concentré dans le commentaire audio réalisé un an après le tournage par le metteur en scène Pierre Pinaud et de sa productrice Stéphanie Carreras. En effet, faute de making of ou d’interviews de Karin Viard, il faudra se rabattre sur cette option mais heureusement, les deux intervenants sont précis dans leurs propos, le commentaire est dense, vivant, spontané et même souvent passionnant.
Nous trouvons ensuite deux courts-métrages réjouissants et singuliers mis en scène par Pierre Pinaud :
Les Miettes (2008) : Une ouvrière vit dans sa petite maison, travaille dans une usine, fait ses courses dans un commerce. Un matin, alors qu’elle se prépare pour aller au travail, l’usine qui sert de toile de fond à son univers se déplace progressivement et sort du champ. Récompensé par le Prix Sacem de la meilleure musique originale et celui de la jeunesse au festival international du Court Métrage de Clermont-Ferrand, Les Miettes, film muet en noir et blanc traitant de la délocalisation, a également reçu le César 2009 du meilleur court-métrage. Un superbe exercice de style doublé d’une fable moderne.
Gélée précoce a été réalisé en 1999 : Rien de particulier dans la vie de Caroline, fillette de dix ans, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que Pitou, son lapin de compagnie, est attiré par des lapins du même sexe. Ce court-métrage très recherché graphiquement, traite de manière burlesque de la découverte de l’homosexualité, du droit à la différence et des préjugés.
L’interactivité se clôt un lot de bandes-annonces.
Le master épouse délicatement les contrastes tranchés et la colorimétrie tantôt ambrée tantôt glacée de la très belle photo du film. La définition est rarement prise en défaut et seuls quelques aplats de couleurs témoignent d’un sensible bruit vidéo. Les gros plans sont en revanche très précis, la cadre large habilement exploité regorge de menus détails sympathiques, et le piqué est suffisamment aiguisé.
Le mixage Dolby Digital 5.1 spatialise essentiellement la douce musique du film signée Maïdi Roth. En dehors de cela, les effets latéraux demeurent trop anecdotiques y compris durant les scènes en extérieur, ce qui n’empêche pas les dialogues d’être solidement plantés sur la centrale. La balance frontale est également soignée et délivre la quasi-entièreté des ambiances. La stéréo a donc peu à envier à son homologue, d’autant plus qu’elle se révèle riche et percutante. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.