On the Ice (2011) : le test complet du DVD

Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté Iñupiaq, mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l’Alaska. Un matin tôt, ils décident de partir à la chasse aux phoques avec James, un de leurs amis. Une dispute éclate entre les trois garçons et se termine par la mort accidentelle de James. Liés par ce sombre secret, les deux adolescents inventent mensonges sur mensonges afin de ne pas éveiller les soupçons de leur communauté.

Remarqué au Festival de Sundance avec son court-métrage Sikumi ( » sur la glace  » en inupiaq) en 2008, le cinéaste Andrew Okpeaha MacLean, originaire d’Alaska, signe avec On the Ice, son premier long-métrage. Cette adaptation version longue de son court-métrage impose d’emblée l’univers du metteur en scène, qui pour l’occasion s’est entouré d’excellents comédiens non professionnels.

Tourné en seulement 25 jours, On the Ice renvoie aux codes du western et des polars sombres du cinéma américain sauf que le noir a été remplacé par la couleur blanche immaculée et que les étendues glacées tiennent lieu de désert aride. Inspiré du cinéma de Sergio Leone et de Sam Peckinpah en ce qui concerne les séquences en extérieur, le cinéaste fait preuve d’une étonnante maîtrise de l’espace et livre un thriller polaire qui prend souvent aux tripes. Parallèlement à l’histoire du meurtre, Andrew Okpeaha MacLean dresse un récit initiatique, un portrait des adolescents inupiats, tiraillés entre les traditions anciennes et la modernité, un passage à l’âge adulte où les décisions prises conditionnent une vie entière.

Thriller sec, passionnant et dépaysant, lorgnant parfois vers le documentaire, magnifiquement photographié et efficacement réalisé, On the Ice joue intelligemment avec les ficelles d’un genre que l’on croyait éculé et laisse un très beau souvenir après la projection.

Memento Films soigne le slim digipack d’On the Ice. Le visuel alliant le bleu avec le blanc est très attractif, même chose pour la sérigraphie du DVD. Le boitier contient une note d’attention du réalisateur, ainsi qu’un entretien disponible dans un encart de quatre pages. Le menu principal est lumineux, animé et musical.

Outre la bande-annonce, une petite revue de presse et la filmographie d’Andrew Okpeaha MacLean, vous trouverez en premier lieu le court-métrage du réalisateur, Sikumi, mis en scène en 2008. Ce film de 14 minutes se trouve à l’origine d’On the Ice. Récompensé par le prix du meilleur court à Sundance en 2008, Sikumi ( » sur la glace  » en inupiaq) présente des personnages plus âgés, la trentaine environ, mais se retrouvent dans une situation proche de celle du long-métrage, avec une perspective différente. Sikumi contient donc les prémisses de ce qui deviendra On the Ice, on y retrouve également le même chef opérateur, et demeure une parfaite introduction au long-métrage.

Ne manquez pas l’indispensable interview du réalisateur Andrew Okpeaha MacLean qui se penche sur la genèse d’On the Ice, les thèmes abordés (la culpabilité, le repentir, le pardon), l’évolution des personnages, le casting, ainsi que les conditions de tournage…

Dommage que l’éditeur n’édite pas On the Ice en Blu-ray car les volontés artistiques du chef opérateur Lol Crawley, auraient trouvé un écrin encore plus beau en haute définition. Malgré tout, la luminosité est éblouissante, les blancs sont immaculés, le cadre large jouit d’un beau traitement de faveur et les paysages immaculés de l’Alaska sont magnifiquement rendus. La précision est de mise, le piqué est probant, et en dépit de quelques flous sporadiques et sensibles fourmillements, la définition ne déçoit jamais, les noirs restent concis et la colorimétrie glacée est gérée du début à la fin.

On the Ice nous est proposé en version originale (mêlant anglais et inupiaq, la langue inuit d’une région de l’Alaska) et en version française. Nous ne saurons trop vous conseiller de bannir immédiatement la langue de Molière, en stéréo et Dolby Digital 5.1, car même si la qualité technique est au rendez-vous, celle-ci nuit considérablement à l’atmosphère du film. Sans surprise, la piste originale demeure plus naturelle et homogène dans sa restitution des effets latéraux, des dialogues sur la centrale et des ambiances frontales. La spatialisation est de rigueur, même si elle est parfois limitée, mais le confort acoustique demeure assuré tout du long.