Réalisé par Jonathan Zaccaï
Avec
Vincent Lacoste, Elsa Zylberstein et Aure Atika
Édité par Potemkine Films
Une Palme d’Or à 15 ans, un César à 16, cette année JC passe le Bac…
Jean-Christophe Kern, dit JC, n’est pas un adolescent comme les autres. Mélange de Jean-Luc Godard et Justin Bieber, à 17 ans il navigue entre ses Miel Pops devant la télé après l’école et une vie professionnelle digne d’un Stanley Kubrick.
Après deux courts-métrages, le comédien Jonathan Zaccaï réalise son premier long-métrage avec JC comme Jésus Christ. Comme Zelig, C’est arrivé près de chez vous ou Moi, Michel G., milliardaire, ce film s’inscrit dans le genre du « documenteur », film de fiction tourné comme s’il s’agissait d’un documentaire authentique au moyen des mêmes techniques de réalisation, de cadrage et de montage. Cependant, cette petite satire décalée du monde du cinéma ne parvient jamais à trouver un équilibre ou même un ton juste pour susciter l’intérêt du spectateur. Si la première séquence entre JC et Claire Chazal promet une bonne tranche de rigolade, tout s’écroule rapidement malgré la petite performance de Vincent Lacoste qui se donne à fond et confirme son naturel comique depuis Les Beaux gosses et Le Skylab.
On se demande tout du long les raisons de cette entreprise, mal filmée, mal écrite, sachant que le tournage n’aura duré que deux mois et le film monté en un mois. Le scénario est inexistant, s’apparente à une succession de sketchs (pas drôles pour la plupart) et le postulat de départ aurait plutôt fait l’affaire d’un court-métrage car même pour un film d’1h15, les plaisanteries les plus courtes sont (de loin) les meilleures.
En dehors d’un visuel attractif, le menu principal demeure désespérément fixe et musical. Un minimum syndical rappelant parfois les balbutiements du support.
En premier lieu, l’éditeur nous offre un bêtisier contagieux qui en deux minutes parvient à faire rire plus que le film en 1h15.
S’ensuivent quatre séquences coupées (4’07”) proposant un court entretien avec les producteurs qui encensent JC (« un post Wong Kar-Wai doublé d’un Chaplin en puissance »), un chat de JC (qui prépare un porno arty produit par Sofia Coppola) avec une star du porno asiatique, une soirée où des enfants surdoués se rencontrent, et une interview d’Elsa Zylberstein et de JC pour la présentation de leur film au Festival de Cannes. Mine de rien, ces quatre scènes se révèlent plus drôles que celles gardées au montage final !
On clôt cette section avec un petit making of (9’25”) enjoué et drôle, montrant une équipe réduite hilare derrière la caméra. Jonathan Zaccaï prépare ses plans avec les comédiens et prête lui-même sa voix à la silhouette de « Jean-Luc Godard », que l’on voit de dos durant le générique de fin.
Le rendu est lumineux et plaisant même si quelques artefacts de compression et de sensibles fourmillements demeurent notables tout du long. Les contrastes sont corrects, le relief appréciable et l’ensemble largement suffisant pour un petit film de cet acabit.
S’il n’y a rien à redire concernant la piste stéréo, généreuse et dynamique, la version Dolby Digital 5.1 n’apporte quasiment rien en terme de spatialisation. Les voix sont certes solidement délivrées par la centrale, mais les latérales sont finalement très peu mises à contribution, à part lors de l’accompagnement musical. Mais ceci reste trop anecdotique. N’hésitez donc pas à sélectionner la stéréo d’entrée de jeu.