Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (1974) : le test complet du DVD

Bring Me the Head of Alfredo Garcia

Réalisé par Sam Peckinpah
Avec Warren Oates, Isela Vega et Robert Webber

Édité par Filmedia

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Le 14/11/2012
Critique

Puissant baron mexicain, El Jefe, offre un million de pesos à qui lui rapportera la tête d’Alfredo Garcia, l’homme qui a osé séduire sa fille. Bientôt, les mercenaires et les tueurs les plus dégénérés du Mexique se mettent en chasse. Minable pianiste de bar, Benny est lui aussi intéressé par la prime. Or, Garcia a été l’amant de son actuelle compagne. Cette dernière lui apprend que celui que tout le monde recherche est mort.

Engagé dans les Marines pendant la Seconde Guerre mondiale puis assistant de Don Siegel avec lequel il participe à l’écriture de ses films, Sam Peckinpah s’est rendu célèbre avec Coups de feu dans la Sierra en 1962. Chacun de ses films demeure marqué par des scènes ultra-violentes souvent filmées au ralenti comme si le temps se dilatait. Suite à l’échec cinglant de Pat Garrett et Billy le Kid en 1973, dont le montage a été charcuté et massacré par les producteurs, Sam Peckinpah se penche sur un sujet qu’il souhaite mettre en scène depuis longtemps. Ce film ce sera Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia. Pour l’occasion, le cinéaste confie le premier rôle à l’un de ses acteurs fétiches, Warren Oates, habituellement cantonné aux personnages de second plan.

Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia demeure un monument du cinéma américain des années 70. Sa mise en scène virtuose (quel cadre !), la gueule cassée de Warren Oates, la beauté d’Isela Vega, les décors naturels mexicains servant de toile de fond à des affrontements violents où personne n’est épargné (ni les bébés, ni les vieillards) ont fait de ce dixième film de Sam Peckinpah un chef d’oeuvre qui échappe aux étiquettes et qui reste à la croisée des genres. Road-movie, western, thriller, film d’action, récit initiatique, romance, le film, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia est tout cela condensé en 1h50. Avec son ton nihiliste, la fuite en avant sans espoir de retour d’un personnage complètement dépassé par les évènements et qui se découvre au dernier moment une part d’humanité, ce film n’est ni plus ni moins le plus personnel et le plus pessimiste de son auteur.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette est attractive et glissée dans un boitier classique. L’ensemble est consolidé par un surétui reprenant le même visuel. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Ne manquez pas le portrait de Sam Peckinpah (78’) réalisé en 2008 par Michelangelo Dalto et Umberto Berlenghini. Ce documentaire fleuve est constitué de nombreuses images d’archives inédites, d’extraits de films, d’images de tournage rares, ainsi que des témoignages exclusifs de comédiens (James Coburn, David Warner, Susan George, Senta Berger, Ali MacGraw), cinéastes (Olivier Assayas, Alain Corneau), historiens du cinéma, proches (sa soeur et son beau-frère) et collaborateurs du cinéaste. Tous les intervenants dressent un portrait sans concession d’un génie émotif (ses lunettes de soleil lui permettaient de cacher son regard) et suspicieux, qui trouvait refuge dans l’alcool et l’usage de stupéfiants. Ses rapports avec les femmes, son perfectionnisme, l’usage de la violence et ses influences sont également abordés. Le tout est parsemé d’anecdotes parfois hallucinantes sur les conditions de prises de vue ou en dehors des plateaux.

S’ensuit une analyse (14’) d’Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia réalisée par François Causse, critique de cinéma, auteur de Sam Peckinpah, la violence du crépuscule. C’est ici l’occasion d’en savoir plus sur la genèse et le tournage de cette quatrième collaboration entre Warren Oates et le cinéaste. Les relations entre le comédien et Sam Peckinpah sont d’ailleurs abordés ici, ainsi que les thèmes, la représentation de la violence, les partis-pris esthétiques et formels. Dans la dernière partie, François Causse évoque l’insuccès du film, sorti dans une quasi-indifférence générale sous des critiques catastrophiques, mais qui a su au fil des années trouvé de nouveaux admirateurs.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 3,5 / 5

Le master édité par Filmedia est de bonne qualité, correctement restauré bien que quelques points ont subsisté. La définition est plutôt plaisante, le piqué joliment acéré à de nombreuses reprises et les partis-pris esthétiques de la photo concoctée par le chef opérateur Álex Phillips Jr. sont respectés. Ne soyez donc pas étonnés si certaines scènes paraissent plus douces et même ouatées. Les gros plans sur les gueules cassées ne manquent pas de détails (voir la transpiration qui ruisselle), la colorimétrie est chatoyante, la clarté indéniable, les contrastes corrects, les noirs bien gérés, le grain respecté, bien que divers artefacts de compression demeurent notables.

Son - 3,5 / 5

La piste française Stéréo s’en sort beaucoup mieux que son homologue anglaise, qui ne dispose que d’un mixage mono qui manque singulièrement d’ampleur. Cependant, hormis le générique d’ouverture, la musique de Jerry Fielding est beaucoup plus aérée et dynamique en version originale, tout comme les effets sonores des fusillades, qui sont également plus percutants qu’en français. La piste anglaise s’accompagne d’un souffle chronique et manque de naturel, comme si certaines ambiances avaient été rajoutées, à l’instar des éperons de la première séquence.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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francis moury
Le 16 novembre 2022
Film noir policier au scénario original, au style impressionnant : un des meilleurs de la décennie 1970-1980.

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Aliocha
Le 12 août 2021
Pas de commentaire.
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Sabrina Piazzi
Le 20 novembre 2012
Pas de commentaire.

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