Reality (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Matteo Garrone
Avec Aniello Arena, Loredana Simioli et Nando Paone

Édité par France.TV Distribution

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Le 26/02/2013
Critique

Au coeur de Naples, Luciano est un chef de famille hâbleur et joyeusement exubérant qui exerce ses talents de bonimenteur et de comique devant les clients de sa poissonnerie et sa nombreuse tribu. Un jour, poussé par ses enfants, il participe sans trop y croire au casting de la plus célèbre émission de télé-réalité italienne. Dès cet instant, sa vie entière bascule : plus rien ne compte désormais - ni sa famille, ni ses amis, ni son travail ni même la petite arnaque imaginée par son épouse, qui améliorait un peu leur ordinaire ! Le rêve de devenir une personnalité médiatique modifie radicalement son destin mais aussi celui de tout son entourage…

Grand Prix du jury au Festival de Cannes 2008, Gomorra a fait de Matteo Garrone un des cinéastes italiens les plus en vue. Le metteur en scène revient en 2012 avec Reality, également couronné du Grand Prix à Cannes, une comédie plus inquiétante et mélancolique que réellement drôle, inspirée d’une histoire vraie, portant sur la question de la célébrité et la quête de renommée obsessionnelle à travers le prisme de la télé-réalité.

Sorte de conte de fées où le personnage principal s’apparente à un Pinocchio des temps modernes, Reality plonge le spectateur dans un univers étrange, entre rêve et réalité, un peu à la manière d’un Federico Fellini (pour l’ambiance) et Ettore Scola (Affreux, sales et méchants revisité) auxquels on ne peut s’empêcher de penser.

Aniello Arena, comédien néophyte qui a pour particularité de passer (réellement) toutes ses nuits en prison (condamné à perpétuité en 1993, il bénéficie néanmoins de quarante-cinq jours de liberté par an), parvient sans mal à trouver cette innocence et cette candeur enfantine qui rend le personnage de Luciano très attachant, surtout quand ce dernier perd pied et plonge petit à petit dans son propre monde imaginaire. De son côté, Matteo Garrone confirme son aisance et sa virtuosité avec sa mise en scène très inspirée (plans-séquences aériens à foison), mais parallèlement, cette fable peine à démarrer et ne trouve son rythme de croisière que sur le tard.

Heureusement, les personnages qui gravitent autour de Luciano compensent les chaos de l’histoire, quelque peu obsolète, surtout quand sont évoqués les ravages de la télé-réalité. Mention spéciale à la superbe composition d’Alexandre Desplat, qui rend un fabuleux hommage aux partitions de Nino Rota.

Présentation - 4,0 / 5

Si l’éditeur reprend son interface habituelle, le menu principal est animé sur la très belle composition d’Alexandre Desplat, et décoré d’éléments provenant de l’affiche du film.

Bonus - 2,5 / 5

Nous trouvons la bande-annonce de Reality, mais surtout un making of bien fait de 42 minutes (intitulé Dreams Are My Reality) montrant le réalisateur Matteo Garrone à l’oeuvre avec ses comédiens et lors de la préparation des plans-séquences. Ce documentaire suit la chronologie du film, n’épargne pas les prises de bec entre le metteur en scène et certains de ses acteurs quand il n’obtient pas ce qu’il désire, ainsi que le retour en prison du comédien Aniello Arena.

Image - 3,0 / 5

Reality marque la septième et dernière collaboration entre Matteo Garrone et le directeur de la photographie Marco Onorato (Gomorra, Fortapàsc, Dix hivers à Venise), décédé en juin 2012 à l’âge de 59 ans. Désireux de montrer le côté clinquant et illusoire de la célébrité, le réalisateur et son chef opérateur ont opté pour une colorimétrie chatoyante, plongeant les personnages dans des ambiances ambrées et dorées. Ces partis-pris esthétiques ont du mal à passer le cap du petit écran et les couleurs tendent parfois à baver. Certains fourmillements demeurent constatables, les détails demeurent plus affirmés sur les séquences lumineuses et divers moirages se font ressentir. Le piqué pâtit également des volontés artistiques originales, les scènes sombres se révèlent sensiblement poreuses et l’ensemble manque d’homogénéité.

Son - 3,5 / 5

Est-il utile de préciser que la version originale est à privilégier ? Bien que la piste française bénéficie d’un mixage Dolby Digital 5.1 efficace avec une spatialisation musicale frappante, le doublage reste totalement inapproprié et fait perdre 50% de son intérêt au film de Matteo Garrone. De son côté, la version originale Dolby Digital 5.1, aux sous-titres français imposés, met en avant la musique d’Alexandre Desplat au détriment des ambiances naturelles et des effets annexes. Heureusement, les voix restent solidement plantées sur la centrale. Le changement de langue est impossible pendant le visionnage et nécessite le retour au menu principal. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm