Leopardi : Il giovane favoloso (2014) : le test complet du DVD

Giovane favoloso, Il

Réalisé par Mario Martone
Avec Elio Germano, Michele Riondino et Massimo Popolizio

Édité par Blaq Out

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Le 18/05/2016
Critique

Leopardi : Il giovane favoloso

Giacomo Leopardi (1798-1837), philologue, poète et philosophe, d’une santé fragile (il souffre d’une déformation évolutive des os), passe les premières années de sa vie à Recanati, dans la région des Marches, chez un père conservateur, le comte Monaldo Leopardi, où il écrit ses premiers ouvrages. Il s’échappera en 1822 d’une emprise paternelle qui l’étouffe pour s’établir à Florence, puis à Naples, en compagnie de son ami Ranieri. Ses écrits les plus connus sont un recueil de poèmes, Canti, et des écrits philosophiques, Petites oeuvres morales et Pensées. Mais son oeuvre majeure est Zibaldone di pensieri (mélange de pensées, fourre-tout) parue à titre posthume en 1899.

Leopardi : il giovane favoloso est le dernier long métrage écrit et réalisé en 2014 par Mario Martone, auteur d’une vingtaine de films, documentaires pour la plupart. Morte di un matematico napoletano, un documentaire fiction, a remporté en 1992 une dizaine de prix, dont le prix spécial du jury à Venise.

Le rôle-titre est tenu par Elio Germano, prix d’interprétation à Cannes pour La Nostra vita de Daniele Luchetti en 2010. S’il paraît nettement plus âgé que son personnage dans la première partie du film, il réussit à faire passer l’étrangeté de Giacomo Leopardi et son mal de vivre.

Leopardi : Il giovane favoloso

La vérité est dans le doute

Leopardi : il giovane favoloso exige toutefois du spectateur un petit effort, au long des nombreuses scènes où l’écrivain récite des passages de son oeuvre, surtout si l’on n’est pas un tant soit peu familiarisé avec elle. C’est pourquoi je recommande de regarder avant le film les bonus qui permettront de raccorder toutes ces citations à la pensée de Leopardi.

Ces documents éclairent sur son indépendance d’esprit, débarrassée de toute entrave. « La raison humaine ne peut trouver la vérité que dans le doute. Elle s’éloigne du vrai chaque fois qu’elle juge avec certitude ».

Un film un peu austère, mais utile à la découverte d’un des plus grands poètes italiens que certains hissent à la hauteur du Dante. En toile de fond, l’évocation d’une épidémie de choléra, d’une éruption du Vésuve, et une belle photographie du vieux Florence et de la région de Naples, malheureusement très peu mise en valeur par le DVD.

La musique est très présente, en contrepoint de l’image : de nombreux extraits d’opéra de Gioachino Rossini jusqu’à l’irruption anachronique d’une musique d’Apparat et d’une chanson récente chantée en anglais.

Leopardi : Il giovane favoloso

Présentation - 3,5 / 5

Cette édition de Leopardi : il giovane favoloso (138 minutes) tient sur deux DVD-9, un pour le film, un pour les compléments. Un menu fixe et musical propose le film dans sa seule version originale, avec deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0.

Les deux disques sont logés dans un digipack non fourni pour le test, effectué sur check discs.

Les sous-titres, trop haut placés, sont incrustés dans l’image.

Bonus - 5,0 / 5

Quatre bonus inédits, coproduits par Blaq Out pour cette édition, d’une durée totale de 97 minutes, sont logés sur le deuxième DVD.

Entretien avec Mario Martone (35’). Le réalisateur dit avoir eu l’idée du film en regardant une pièce de théâtre consacrée à Leopardi. Il fait un rapprochement entre le poète philosophe, pessimiste, incandescent, n’appartenant à aucun courant, et Pier Paolo Pasolini. « Deux voix fortes et désespérées ». Il a tenu à laisser planer le mystère entourant la relation entre Leopardi et Ranieri. Il dit, également, avoir été influencé, notamment pendant le tournage à Naples, par Voyage en Italie de Roberto Rossellini (1953).

Entretien avec René de Ceccatty, traducteur des Canti (18’). Athée, anticlérical, nihiliste, Giacomo Leopardi dérangeait par ses pensées l’ordre établi tout comme par sa poésie : les Canti ont été longtemps interdits. La vision frondeuse de Leopardi était en opposition totale avec l’attachement de son père aux valeurs traditionnelles. Giacomo aurait souhaité, avec la complicité de Ranieri, avoir une activité politique, ce que le film masque entièrement.

Entretien avec Gérard Berréby, éditeur français de Leopardi (22’). Si les Canti ont été assez vite traduits, ce ne fut pas le cas pour le reste de l’oeuvre. La publication en France des Pensées a créé la surprise : le livre s’est mieux vendu qu’en Italie et les 7.000 exemplaires du premier tirage ont été rapidement épuisés. C’est en 2000 qu’a été publié Zibaldone, une sorte de journal, un recueil de pensées que Leopardi, mort à 39 ans, n’a pas eu le temps de figer en système. L’ouvrage est ainsi une invitation au voyage : le lecteur peut se perdre dans cette sorte de labyrinthe, mais reste aussi très libre. Génard Berréby met, lui aussi, en parallèle Leopardi et Pasolini, mais également Alberto Moravia.

Entretien avec Bertrand Schefer, traducteur du Zibaldone (22’). Ce recueil de pensées traite aussi de la façon de les exprimer, librement, en sortant des sentiers battus, en évitant la sécheresse du langage philosophique. C’est également une confession sur les souffrances entraînées par l’isolement et sur la nature que Leopardi voyait plus forte que l’homme, complètement indifférente à lui.

Ces suppléments exemplaires, essentiels au film, peuvent, avec profit, être vus avant le film, particulièrement par celles et ceux qui ne connaîtraient pas l’oeuvre de Giacomo Leopardi.

Leopardi : Il giovane favoloso

Image - 2,5 / 5

L’image (1.78:1) souffre d’un manque de définition et de contrastes dans toutes les scènes qui ne sont pas en pleine lumière, même tournées de jour, comme celle de la partie de pelote, à l’ombre d’un fronton. Les choses se gâtent encore dans l’obscurité où il est souvent difficile de reconnaître les visages.

Mauvais service rendu à une belle photographie.

Leopardi : Il giovane favoloso

Son - 3,5 / 5

Pas beaucoup de différences entre les deux formats, Dolby Digital 5.1 et 2.0., les bruits d’ambiance laissant assez indifférents les canaux latéraux qui donnent toutefois un peu plus d’ampleur à la musique. Le son est clair dans l’ensemble, hormis quelques réverbérations occasionnelles des dialogues.

Leopardi : Il giovane favoloso

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 18 mai 2016
Leopardi : il giovane favoloso, un beau film pour découvrir Giacomo Leopardi, un bien étrange personnage, que certains tiennent pour le plus grand poète italien après le Dante. Accompagné d’excellents bonus inédits.

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Leopardi : Il giovane favoloso
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