Saint Omer (2022) : le test complet du DVD

Réalisé par Alice Diop
Avec Kayije Kagame, Guslagie Malanda et Valérie Dréville

Édité par Blaq Out

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Le 17/05/2023
Critique

Mise en scène épurée des minutes d’un procès qui n’aura pas permis d’expliquer pourquoi l’accusée avait tué sa fille âgée de quinze mois.

Saint Omer

Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement.

Saint Omer, sorti en salles en novembre 2022, sélectionné dans de nombreux festivals, récompensé par de nombreux prix, dont le Prix Lumière, le Prix FIPRESCI à Palm Springs, le César du meilleur premier film, le Lion d’argent à Venise, le Prix Jean-Vigo, est le premier long métrage de fiction d’Alice Diop, auteur depuis 2006 de plusieurs documentaires, dont La Permanence (2016), Nous (2021), salué par le Prix Lumière du meilleur documentaire.

Saint Omer n’éloigne pas trop Alice Diop de son terrain d’élection, le documentaire, dans la mesure où son scénario, coécrit avec une collaboratrice fidèle, Amrita David, et Zoé Galeron, s’inspire étroitement d’un procès auquel la réalisatrice a assisté, celui de Fabienne Kabou, une jeune Sénégalaise qui abandonna un bébé qu’elle n’avait pas déclaré à l’état-civil sur la plage de Berck sur Mer en 2013, incapable d’expliquer son geste, condamnée en 2016 par la cour d’assises de Douai à 20 ans de prison.

Saint Omer

Saint Omer, dans une forme épurée, voire austère, essentiellement faite d’une succession de plans fixes rapprochés de Claire Mathon cadrant des personnages immobiles et de quelques plans-séquences, vaut surtout pour la qualité de ses dialogues, et par son exploration, hors du prétoire, de la personnalité énigmatique du personnage de Laurence Coly et de la complexité du rapport de la mère à son enfant, soulignée par un extrait du Médée (Medea, 1969) de Pier Paolo Pasolini.

Deux personnages principaux, Rama, une jeune romancière assistant au procès (incarnant probablement la réalisatrice), et Laurence Coly, l’accusée, interprétées par deux jeunes actrices noires que nous découvrons ici, Kayije Kagame et Guslagie Malanda. On retrouve aussi deux actrices connues. Dans le rôle de la présidente de la cour d’assises, Valérie Dréville que nous avions découverte en 1992 dans La Sentinelle d’Arnaud Desplechin, et, dans celui de l’avocate de la défense, Aurélia Petit, avec une centaine de rôles à son actif, dont celui de la mère de Joseph dans Les Diables (Christophe Ruggia, 2002).

Saint Omer

Présentation - 2,5 / 5

Saint Omer (118 minutes) et son supplément (9 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm, glissé dans un fourreau d’où j’ai eu du mal à l’extraire.

Le menu propose le film avec le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo.

Piste d’audiodescription DD 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Bonus - 3,0 / 5

Entretien avec la réalisatrice (9’). Alice Diop se souvient que Fabienne Kakou, sommée d’expliquer son geste, avait dit à la cour d’assises avoir « offert sa fille à la mer », une phrase révélatrice chez cette femme solitaire d’une troublante complexité qui lui a donné l’envie de réaliser le film. Elle souligne le flou de la frontière entre fictions et documentaires, souvent très écrits. Les dialogues du film reprennent essentiellement les minutes du procès, avec seulement quelques « retouches cosmétiques », mais avec le choix d’une « mise en scène stylisée ». Elle a pris le parti « d’enjoindre le spectateur à écouter cette femme ambiguë (…) dont on ne sait jamais qui elle est ». Tout comme Rama, « le spectateur sort du film sans aucune réponse (…) poussé à s’interroger ».

Saint Omer

Image - 5,0 / 5

L’image, au ratio 1.85:1, avec la meilleure résolution que peut assurer le support DVD, déploie des couleurs naturelles, bien étalonnées, avec un bon équilibre des contrastes pour le confort visuel de toutes les séquences quelles que soient les conditions d’éclairage.

Saint Omer

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo), ainsi que la direction des acteurs garantissent l’essentielle clarté des dialogues. Une sollicitation trop discrète des canaux latéraux limite les différences entre les deux formats proposés.

Crédits images : © SRAB FILMS - ARTE FRANCE CINÉMA - 2022

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 17 mai 2023
Dans une forme épurée, voire austère, ce documentaire-fiction, récompensé par plusieurs prix, tente d’explorer la personnalité énigmatique de Laurence Coly, condamnée pour infanticide, et la complexité du rapport de la mère à son enfant.

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