Le Chant du Missouri (1944) : le test complet du Blu-ray

Meet Me in St. Louis

Réalisé par Vincente Minnelli
Avec Judy Garland, Margaret O'Brien et Mary Astor

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 11/10/2012
Critique

Le Chant du Missouri (Meet Me in St. Louis) inaugure l’âge d’or des comédies musicales de la MGM. Le cinéaste Vincente Minnelli tourne son premier film en couleur (et troisième long-métrage), se révèle un maître de la palette et concocte de véritables tableaux vivants en Technicolor. Conte familial intemporel teinté de chansons, de musique, de bons et beaux sentiments, de décors et de costumes dignes d’un conte de fées, Le Chant du Missouri marque également la rencontre du cinéaste avec Judy Garland. Nous assistons à un véritable coup de foudre à l’écran entre le réalisateur et la comédienne, qui en est déjà à son vingtième film. La jeune actrice de 21 ans, d’abord réticente à l’idée d’interpréter une fois de plus une adolescente, n’avait jusqu’alors jamais été aussi radieuse et magnifiée à l’écran.

L’intrigue, certes classique voire désuète, repose surtout sur la prestation magnifique des comédiens, toutes générations confondues, qui parviennent à nous faire croire à cette famille à laquelle on s’attache dès les premières séquences. Les chansons s’intègrent parfaitement à la dramaturgie et sont depuis devenues des grands classiques du genre. Dans un contexte historique dramatique (1944), Vincente Minnelli concocte un divertissement optimiste, plein de grâce, d’une folle élégance, misant sur la nostalgie d’un passé plus heureux et pacifique. Si le metteur en scène a fait beaucoup mieux par la suite, sa caméra aérienne virevolte dans Le Chant du Missouri, un classique à revoir au moins une fois par an, de préférence pendant les fêtes de fin d’année.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette, glissée dans un boitier Blu-ray classique, aurait pu être plus soignée mais demeure lumineuse. Le menu principal est désespérément fixe bien que musical. Le verso indique « Le Chant du Missouri en Haute Définition ».

Bonus - 4,5 / 5

La fille du réalisateur Vincente Minnelli et de Judy Garland, Liza Minnelli, réalise une petite introduction (5’) au Chant du Missouri, film d’autant plus cher à son coeur que ses parents se sont rencontrés sur le plateau. A travers quelques photos et souvenirs du tournage, cette présentation émouvante datant de 2004 est tout à fait charmante.

Nous trouvons ensuite le documentaire rétrospectif réalisé en 1994 (31’), déjà disponible sur les éditions laserdisc et DVD. La voix du comédien Roddy McDowall nous guide à travers les souvenirs partagés de Margaret O’Brien (Tootie dans le film), Barbara Freed Saltzman, Vincente Minnelli (dans un entretien de 1973), Lucille Bremer, Liza Minnelli, Dorothy Raye et Hugh Martin. De nombreuses photos et archives illustrent les propos, tandis que les décors, les costumes et les chansons sont passés au peigne fin, ainsi que le casting et les thèmes explorés dans Le Chant du Missouri.

Le segment intitulé Hollywood : The Dream Factory (1972 - 50’30”) est un peu hors-sujet puisqu’il est question ici de dresser l’historique, la grandeur et la décadence du studio MGM à travers des extraits, des images de tournage et des interviews centrés sur quelques stars (Greta Garbo, Clark Gable, Judy Garland, Mickey Rooney) et chefs d’oeuvre qui ont fait la renommée du studio au célèbre lion, des westerns muets en passant par les films des Marx Brothers, Chantons sous la pluie, Autant en emporte le vent et Le Chant du Missouri. Ne manquez pas les images de la vente aux enchères des bateaux ayant servi de décors ou de divers accessoires dont les célèbres souliers rouges que portaient Judy Garland dans Le Magicien d’Oz.

On passe ensuite à une émission télévisée (Becoming Attractions : Judy Garland, 46’, 1996) compilant les bandes-annonces des films interprétés par Judy Garland. C’est ici l’occasion d’apprécier la toute jeune comédienne de 13 ans devenant petit à petit une valeur montante, jusqu’à son arrivée en haut de l’affiche pour la MGM et la Warner. Quelques anecdotes des films mentionnés et personnelles (pas vraiment de bon goût d’ailleurs) sont également au programme.

L’éditeur nous propose de suivre l’épisode pilote d’une série télévisée adaptée du Chant du Missouri (1966 - 26’35”), reprenant les mêmes personnages. La réalisation est dynamique, l’interprétation enlevée et l’humour fonctionne, le tout étant saupoudré de rires enregistrés.

Ce n’est pas encore terminé, et nous passons maintenant à un court-métrage intitulé Bubbles (8’) de la Warner datant de 1930 qui marque l’une des premières apparitions de Judy Garland à l’écran, alors qu’elle est âgée de 7 ans. La petite comédienne y réalise une performance remarquable.

Un petit clip audio (1941 - 3’) présente les auteurs-compositeurs du Chant du Missouri, Hugh Martin et Ralph Blare, interprétant avec leur groupe une version de la chanson Skip to my Lou, identique à celle incluse dans le film trois ans plus tard.

Comme l’indiquent quelques modules précédents, une séquence du Chant du Missouri a été coupée au montage. Il s’agit de la chanson intitulée Boys and Girls Like You and Me (3’30”) reconstituée à travers un montage photographique.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et un commentaire audio non sous-titré de John Frick (biographe de Judy Garland), du scénariste Irving Brecher, du compositeur Hugh Martin, et de la comédiennes Margaret O’Brien et Barbara Freed-Saltzman (fille du compositeur et producteur Arthur Freed).

Enfin, notons la possibilité d’écouter la bande-originale du film isolée sur une piste, ainsi qu’une émission radiophonique de 1946 (57’, non sous-titrée) diffusée dans Lux Radio Theater.

Image - 4,5 / 5

Quel plaisir de redécouvrir les bijoux de l’âge d’or d’Hollywood dans de telles conditions ! Le Chant du Missouri est le premier film en couleur de Vincente Minnelli et Warner se devait de restituer la beauté originelle du Technicolor. C’est désormais chose faite et l’apport de la HD demeure omniprésent, offrant aux spectateurs un relief inédit, une colorimétrie vive et chatoyante (explosion de jaune, vert, rose, rouge, bleu), bien que de minces décrochages sur les fondus enchainés ainsi que des baisses de la définition, notamment sur des plans à la photo plus ouatée destinés à mettre Judy Garland en valeur, sont notables par ci par là. Si certains contrastes auraient mérité d’être allégés, la propreté du master plein cadre est immaculée, la stabilité et la clarté sont de mise, le grain cinéma respecté et la compression AVC de haute volée.

Son - 3,5 / 5

Warner aurait gagné à conserver la piste mono d’origine plutôt que de nous servir un remixage DTS-HD Master Audio 5.0 qui ne sert strictement à rien, si ce n’est spatialiser (très peu) quelques passages musicaux. Il faut bien l’avouer, l’ensemble déçoit et demeure essentiellement canalisé sur les frontales. La propreté est certes indéniable mais les dialogues manquent de mordant, de légères saturations vrillent un peu les tympans sur les séquences chantées, et, c’est un comble, les chansons ne sont pas sous-titrées alors qu’elles participent au déroulement de l’histoire ! Du point de vue technique, la version originale l’emporte aisément sur son homologue française, constellée de craquements et de grésillements.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm