Blanche Neige (2012) : le test complet du Blu-ray

Lorsque son père, le Roi, meurt, Blanche Neige est en danger. Sa belle-mère, cruelle et avide de pouvoir, l’évince pour s’emparer du trône. Quand la jeune femme attire malgré tout l’attention d’un Prince aussi puissant que séduisant, l’horrible marâtre ne lui laisse aucune chance et la bannit. Blanche Neige se réfugie alors dans la forêt… Recueillie par une bande de nains hors-la-loi au grand coeur, Blanche Neige va trouver la force de sauver son royaume des griffes de la méchante Reine.

Si le réalisateur Tarsem Singh aura attendu cinq ans pour revenir au cinéma entre The Fall et Les Immortels, il n’aura mis qu’une seule année pour mettre en scène une nouvelle adaptation de Blanche Neige. Le cinéaste indien s’empare du conte des Frères Grimm, respecte l’oeuvre originale tout en se l’appropriant. Il confie le rôle titre à la jeune comédienne britannique Lily Collins, découverte dans The Blind Side dans lequel elle interprétait la fille de Sandra Bullock.

L’univers de Tarsem Singh est reconnaissable dès le magnifique prologue, un soin tout particulier a été apporté aux décors, aux couleurs et aux costumes, même si Blanche Neige n’a clairement pas la force des précédentes oeuvres du réalisateur. Toutefois, ce dernier apporte un nouveau souffle au conte original en faisant de Blanche Neige un personnage dont la quête identitaire se révèle universelle, passant d’une adolescente timide et réservée à une jeune femme qui se bat pour ses convictions et saura surmonter les obstacles mis en travers de son chemin.

Si le charme et le naturel de Lily Collins opèrent sans difficulté, Blanche Neige offre à Julia Roberts un contre-emploi irrésistible avec lequel elle se délecte tout du long, celui de la Reine maléfique qui vole la vedette au personnage principal grâce à des réparties cinglantes. Saluons également la performance du comédien Armie Hammer, qui interprétait les frères jumeaux Winklevoss dans The Social Network, dans le rôle d’un prince un peu bas de plafond mais redoutable à l’épée.

En dépit d’une première partie un peu poussive, le film prend ensuite un rythme de croisière agréable, les images sont belles, l’humour délicieusement décalé et malicieux (mention spéciale aux 7 nains et au lifting bio de la Reine) et l’action (bonne chorégraphie des combats) se côtoient à merveille, le côté classique renvoie aux films de cape et d’épée des années 40-50, et le tout se clôt sur une séquence jubilatoire sortie tout droit du cinéma de Bollywood.

Le visuel du combo Blu-ray/DVD met en avant Julia Roberts, visiblement plus vendeuse que Lily Collins. Le menu principal est très beau, animé et musical.

On commence les hostilités par une demi-douzaine de scènes coupées (6’45”). Proposées ainsi, ces séquences ne présentent qu’un intérêt limité mais il serait dommage de passer à côté de la superbe séquence d’ouverture alternative, constituée en outre d’animatiques et d’effets spéciaux non finalisés.

On passe ensuite au making of traditionnel (12’25”), constitué d’images du tournage et des coulisses, ainsi que d’interviews de l’équipe (comédiens et réalisateur). Les propos se révèlent spontanés, le côté promo est suffisamment évité pour ne pas agacer, et l’ensemble démontre le perfectionnisme de Tarsem Singh qui court constamment d’un coin à l’autre du plateau.

Blanche Neige se clôt sur une séquence issue du cinéma de Bollywood. Le chorégraphe Paul Becker apprendra aux plus courageux la danse (10’34”), décortiquée pour l’occasion.

A l’occasion de la promotion de Blanche Neige en France, Lily Collins revient sur sa collaboration avec le réalisateur Tarsem Singh dans un entretien de 8 minutes. La comédienne y évoque également la façon dont elle a abordé le rôle, les thèmes explorés, et son entraînement pour les combats et les cascades.

L’interactivité se clôt sur un petit module de 2 minutes consacré à la préparation du comédien Armie Hammer pour devenir… un chien (ceux qui ont vu le film comprendront), ainsi que sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.

L’univers visuel foisonnant de Tarsem Singh sied à merveille au support Blu-ray même si le piqué se révèle plutôt doux sur certains plans. Certes le relief et la profondeur de champ sont très impressionnants, la clarté aveuglante et les contrastes soignés, mais certains partis-pris du chef opérateur Brendan Galvin (Les Immortels) ont un peu de mal à passer le cap du petit écran et les détails manquent parfois à l’appel. Toutefois, ce master HD français rend hommage aux fabuleuses volontés artistiques originales, la matière des costumes et des décors flatte constamment les rétines, la colorimétrie est riche, bigarrée, vive et pétillante. L’encodage AVC emballe soigneusement le tout avec élégance, le label rouge Metropolitan en quelque sorte.

L’éditeur frôle la perfection avec ces deux mixages DTS-HD Master Audio anglais et français qui exploitent souverainement toutes les enceintes et le caisson de basses. Si la piste française est sensiblement moins dense que son homologue, elle n’est pas en reste et toutes les séquences d’affrontements (les pantins de bois géants, l’attaque de la bête, la fuite dans les bois), les ambiances naturelles, la musique et les effets annexes, se trouvent choyées par une balance frontale-latérale percutante. La version originale est plus homogène, les effets sont plus virevoltants, les voix plus solidement ancrées sur la centrale et la spatialisation musicale plus fine.