Un amour de Swann (1984) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Volker Schlöndorff
Avec Jeremy Irons, Ornella Muti et Alain Delon

Édité par Gaumont

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Le 15/10/2012
Critique

Swann, un homme de la haute société, voue une passion infinie à une demi-mondaine au passé mystérieux. Ces sentiments ravageurs entretiennent chez Swann le feu de la jalousie et remettent sans cesse en question la poursuite de cet amour destructeur.

En dépit d’une première partie quelque peu figée et très académique, Un amour de Swann s’impose petit à petit comme un très beau drame existentiel porté par l’intense interprétation de Jeremy Irons (excellemment doublé par Pierre Arditi) et Ornella Muti. En ayant choisi de résumer un an de la vie du personnage principal en une seule journée, le cinéaste Volker Schlöndorff réalise un film sensuel, élégant (la reconstitution du Paris du XIXè est habile) et souvent poignant, même si certaines faiblesses techniques (reflets de perche, manque de moyens souvent visible) ou erreurs de casting (Alain Delon est insupportable) paralysent parfois l’histoire et donc l’empathie envers Swann. Mais le cinéaste allemand s’en tire fort honorablement, et s’empare courageusement de l’oeuvre de Marcel Proust pourtant jugée inadaptable, grâce au scénario (très) écrit par Jean-Claude Carrière, Peter Brook (un temps envisagé à la mise en scène) et Marie-Hélène Estienne, qui concentre l’histoire sur la maladie d’amour et la jalousie de Swann. L’épilogue faisant référence au Temps retrouvé est un pur bonheur et d’une beauté marquante.

Présentation - 4,5 / 5

De la jaquette en passant par l’élégance des menus et la restauration du film lui-même, saluons le travail de l’éditeur qui n’a pas son pareil pour offrir au spectateur un bel objet à ranger dans sa collection Gaumont Classique.

Bonus - 3,5 / 5

Sans surprise mais toujours avec la même attente, nous découvrons l’incontournable documentaire rétrospectif (Les Errances du coeur, 56’) réalisé par Pierre-Henri Gibert, composé des témoignages de Volker Schlöndorff (réalisateur), Jeremy Irons (comédien), Jean-Claude Carrière (co-scénariste), Margaret Ménégoz (productrice), Nils Tavernier (assistant-caméra), Jacques Saulnier (chef décorateur), Yvonne Sassinot de Nesle (costumière), Marie-Christine Barrault (comédienne), et Caroline Huppert, directrice de casting intervenant uniquement de manière audio. Comme d’habitude dans ce genre de module, chacun se remémore la genèse du projet, le casting, les difficultés pour transposer l’oeuvre de Proust au cinéma, la reconstitution historique, l’accueil (mauvais) du film, le tout étant parsemé d’anecdotes liées au tournage du film. Outre les tensions entre Alain Delon et Jeremy Irons, on y apprend entre autre que ce dernier a tourné le film entièrement en français en travaillant quotidiennement son accent, mais que le comédien s’est vu entièrement doublé en postproduction par Pierre Arditi.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

Il y a vraiment peu de choses à reprocher à ce master HD d’Un amour de Swann. S’il fallait chipoter nous dirons que certains flous sont notables, que la définition n’est pas optimale durant les nombreuses scènes en intérieur et que le piqué n’est pas aussi ciselé qu’espéré. Mais force est de constater que la propreté est jouissive, la colorimétrie élégante, la stabilité de mise, les contrastes soignés, et les partis-pris esthétiques signés Sven Nykvist, chef opérateur suédois attitré des films d’Ingmar Bergman, sont excellemment restitués. Le relief sur les extérieurs est inédit, l’apport HD indéniable, bref, une jolie redécouverte.

Son - 4,0 / 5

Comme toujours, l’éditeur propose deux mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 2.0. Passons rapidement sur cette dernière piste qui, si elle permet d’entendre Jeremy Irons réaliser son propre doublage dans sa langue maternelle, demeure plus sourde que son homologue. Bien que les comédiens Ornella Muti et Jeremy Irons aient tourné le film en français, le cinéaste Volker Schlöndorff a finalement décidé au montage de les faire doubler. On reconnaîtra la belle voix de Pierre Arditi, qui avait déjà prêté son timbre inimitable à Christopher Reeve dans les trois premiers Superman ou Christopher Walken dans Voyage au bout de l’enfer. En français, bien que les voix tendent à prendre le dessus sur les ambiances annexes, l’écoute demeure plus naturelle, fluide et propre. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm