Cent mille dollars au soleil (1964) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Henri Verneuil
Avec Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Reginald Kernan

Édité par Gaumont

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Le 30/10/2012
Critique

Aux portes du désert, Castigliano dirige une entreprise de transports routiers. Hans doit conduire un chargement clandestin de cent mille dollars au coeur de l’Afrique. L’apprenant, Rocco élimine le chauffeur, vole son véhicule et part avec sa complice. Castigliano promet alors une forte récompense à Marec s’il récupère le camion. Commence une folle poursuite…

Henri Verneuil a toujours su allier cinéma d’auteur et cinéma populaire. Après Un singe en hiver (1962), le cinéaste retrouve Jean-Paul Belmondo, tout juste débarqué de L’Homme de Rio, pour un des plus grands films d’aventure de toute l’histoire du cinéma français, Cent mille dollars au soleil. Chef d’oeuvre indémodable, magnifiquement écrit par Marcel Jullian et le réalisateur lui-même d’après le roman de Claude Veillot Nous n’irons pas au Nigeria (1962), et magistralement dialogué par Michel Audiard, Cent mille dollars au soleil n’a pris une seule ride. Véritable western marocain où les conducteurs de poids-lourds remplacent les cowboys et les Berliet 150 chevaux relaient les grands mammifères herbivores, ce road-movie offre à ses interprètes, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Bernard Blier en tête, un de leurs plus grands rôles.

Les dialogues de Michel Audiard, la mise en scène virtuose d’Henri Verneuil, la photo de Marcel Grignon, les décors marocains et la composition de Georges Delerue, toutes ces composantes sont réunies pour faire de ce film épique, l’un des sommets du cinéma français des années 60, qui rappelons le, a représenté la France au Festival de Cannes en 1964 aux côtés de La Peau douce et Les Parapluies de Cherbourg, où il fut conspué de toutes parts. Cela n’a évidemment pas empêché Cent Mille dollars au soleil d’attirer près de 3,5 millions de spectateurs dans les salles.

Présentation - 4,5 / 5

De la jaquette en passant par l’élégance des menus (le thème principal de Georges Delerue met immédiatement dans le bain) et la restauration du film lui-même, saluons le travail de l’éditeur qui n’a pas son pareil pour offrir au spectateur un bel objet à ranger dans sa collection Gaumont Classique.

Bonus - 4,0 / 5

Nous attendions un documentaire rétrospectif, il faudra se contenter d’un entretien avec Claude Pinoteau (14’). Ce segment démarre par quelques propos d’Henri Verneuil, installé au volant d’une belle voiture en compagnie de Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Reginald Kernan, qui raconte brièvement l’histoire de son film, alors que le tournage au Maroc n’était pas encore terminé. Claude Pinoteau, assistant réalisateur, partage ses souvenirs de tournage, évoque sa collaboration avec Henri Verneuil, l’entente entre les comédiens. Quelques photos et images de tournage rares illustrent ce module sympathique.

Ceux qui auront envie de réviser leur argot pourront compter sur un petit module (Le Petit Audiard illustré) expliquant de manière ironique via quelques animations rigolotes, les mots ballon, perniflard, grossium, cerceau et miroton. Une analyse fine et délicate pour les besogneux du XXiè dirons-nous.

Les apophtegmes du petit cycliste (5’) servent en réalité de promotion pour les films scénarisés et dialogués par Michel Audiard puisque l’amitié entre hommes chère à ce dernier est évoquée à travers les extraits des plus grands classiques de Verneuil et de Lautner.

Enfin, Gaumont nous propose un dernier entretien avec Claude Pinoteau (21’), à l’époque assistant d’Henri Verneuil sur Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol et Cent mille dollars au soleil. Réalisé dans le cadre du documentaire Michel Audiard et le mystère du triangle des Bermudes (2002), par ailleurs disponible en DVD (Michel Audiard : le DVD), cet entretien aborde le travail de Michel Audiard sur Cent mille dollars au soleil. Si les propos ne sont pas inédits, ils n’en demeurent pas moins passionnants, surtout quand notre interlocuteur évoque la collaboration d’Henri Verneuil avec Michel Audiard, la méthode de travail du « Petit cycliste », le tout étant illustré par des photos de tournage diverses et variées, sans oublier des anecdotes liées à la production.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

Il est évident que ce master HD de Cent mille dollars au soleil découle du master SD certifié THX édité en 2008. Comme pour le master HD d’Un Taxi pour Tobrouk, certains puristes risquent de rechigner sur le réducteur de bruit qui a considérablement poli le grain original. Malgré tout, nous n’avions jamais vu le chef d’oeuvre d’Henri Verneuil dans de telles conditions. Les contrastes affichent d’emblée une densité inédite, les noirs sont profonds, la palette de gris riche et les blancs lumineux. Si les arrière-plans fourmillent quelque peu, le piqué est ahurissant et les détails regorgent sur les visages en sueur des comédiens. Avec tout ça, on oublierait presque de parler de la restauration du film. Celle-ci se révèle extraordinaire, aucune scorie n’a survécu au scalpel numérique, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio du début à la fin, y compris sur les séquences sombres et nocturnes, logées à la même enseigne que les lumineuses séquences diurnes. La photo du chef opérateur Marcel Grignon (Un Taxi pour Tobrouk) n’a jamais été aussi resplendissante et le cadre large (procédé Franscope) brille de mille feux.

Son - 4,5 / 5

Le film d’Henri Verneuil bénéficie d’un écrin acoustique DTS-HD Master Audio 2.0 qui, sans surprise, met en valeur à la fois les magnifiques dialogues du film signés Michel Audiard ainsi que le splendide thème musical signé Georges Delerue. Les effets sont précis à l’instar des poursuites où la tôle froissée se révèle grinçante, aucun souffle n’est à déplorer et les plages de silence sont limpides. S’il fallait chipoter, nous dirons que certains dialogues paraissent plus étouffés, mais ce serait vraiment chercher la petite bête. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm