Contrebande (2012) : le test complet du Blu-ray

Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel et s’est construit une vie paisible avec sa femme Kate et leurs deux fils, jusqu’au jour où son jeune et naïf beau-frère Andy manque à ses engagements dans une opération de trafic de drogues montée par l’inquiétant petit caïd local Tim Briggs. Pour aider Andy à s’acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu’il connaît le mieux : la contrebande.

Contrebande est le remake de Reykjavik-Rotterdam, thriller islandais réalisé en 2008 par Óskar Jónasson qui était interprété et produit par Baltasar Kormakur. Candidat de l’Islande pour l’Oscar du Meilleur film étranger, Reykjavik-Rotterdam a été immédiatement remarqué par les studios américains qui se sont empressés de mettre un remake en chantier. Le plus singulier, c’est que cette adaptation américaine est aussi mise en scène par Baltasar Kormakur.

Doté d’un budget confortable et d’un casting solide composé de Mark Wahlberg (qui reprend le rôle tenu à l’origine par Baltasar Kormakur), Kate Beckinsale (d’une belle sobriété), Ben Foster, Giovanni Ribisi (parfait salaud) et J. K. Simmons, Contrebande se révèle une excellente surprise, un thriller faisant la part belle aux personnages plutôt qu’à l’action, même si les scènes agitées sont très efficaces, réalistes, et rondement menées dans la dernière partie. L’histoire est prenante et intelligente, la mise en scène inspirée, le décor dépaysant et singulier, les comédiens excellents. Que demander de plus pour passer un excellent moment de détente ?!

Universal reprend l’interface classique pour l’ensemble de ses Blu-ray. Le menu principal est animé et musical.

Un making of de 17 minutes remplit facilement son cahier des charges en étant très promotionnel au niveau des interviews de l’équipe du film, et généreux en termes d’images du tournage où nous voyons un Mark Wahlberg très impliqué et heureux comme un gosse quand on le laisse conduire un van à pleine vitesse.

Le réalisateur Baltasar Kormakur est ensuite accompagné du producteur Evan Hayes pour un commentaire audio (vostf) aussi décontracté qu’informatif. Les deux collaborateurs (et visiblement amis) reviennent sur la transposition du film islandais original Reykjavik-Rotterdam, rebaptisé Illegal Traffic dans nos contrées, interprété et produit par le metteur en scène en 2008. Les anecdotes de tournage ne manquent pas, le commentaire est rythmé, on ne s’ennuie pas une seconde.

Cependant, il ne faut pas en attendre beaucoup des 12 scènes coupées qui n’apportent absolument rien à l’histoire et se révèlent même sans aucun intérêt. Par ailleurs, il s’agit parfois d’une poignée de secondes supplémentaires, visiblement laissées sur le banc de montage pour gagner un peu de rythme.

S’ensuit un excellent et efficace petit module consacré au tournage des scènes d’action du film. Les responsables des cascades prennent rapidement la parole, ainsi que les comédiens, chacun insistant sur le fait que tout a été réalisé en direct dans un soucis de réalisme voulu par Baltasar Kormakur. De ce fait, les images de tournage sont tout aussi impressionnantes que le résultat final.

Nous terminons sur une petite section U-Control (mode incrustation) qui condense tous les suppléments précédents avec des interviews (plus étoffées) des comédiens, du réalisateur, du producteur, des images de tournage à foison, le tout étant sous-titré en français.

Les partis-pris esthétiques de Contrebande rappellent ceux de Sécurité rapprochée avec un étalonnage spécifique, un grain parfois prononcé, une colorimétrie sensiblement désaturée, des noirs parfois bouchés et un piqué émoussé inhérent aux volontés artistiques originales. La photo signée par le chef opérateur Barry Ackroyd (Green Zone, Démineurs) trouve donc en Blu-ray un écrin magnifique marqué par des contrastes affirmés, des détails à foison, le relief omniprésent et la clarté appréciable. Les séquences nocturnes sont tout aussi splendides. Le nec plus ultra en matière de Haute Définition.

Même si le mixage français DTS 5.1 est évidemment en retrait par rapport à la version originale DTS-HD Master Audio 5.1, les deux pistes créent un confort acoustique explosif et totalement immersif. Les dialogues sont exsudés avec fracas sur la centrale, les effets frontaux sont pétaradants et les latérales délivrent constamment leur lot d’effets naturels et saisissants. N’oublions pas le caisson de basses qui ne chôme pas, surtout durant la séquence de l’attaque du fourgon.