Oeil pour oeil (1981) : le test complet du Blu-ray

Sean Kane est obligé a quitter la police de San Francisco après une descente tragique qui coûte la vie à son équipier. Il décide alors de travailler en solo pour éliminer la gang de trafiquants responsables du massacre…

Oeil pour oeil demeure une bonne surprise dans la filmographie de Chuck Norris. Largement influencé par les westerns de Sergio Leone, à tel point que la musique signée Francesco De Masi pompe allègrement dans le répertoire d’Ennio Morricone, le film de Steve Carver enchaine avec savoir-faire les séquences d’action plutôt bien rodées, les amourettes de Chuck avec sa bien-aimée avec qui il batifole dans la boue au ralenti, les embardées de Chuck à bord de son truck gonflé à la nitro, jusqu’au face-à-face final avec David Carradine, bad guy bourré de charisme.

Certes le scénario ne brille pas par son originalité, mais Oeil pour Oeil a d’amusant de servir quasiment d’introduction à la série Walker, Texas Ranger qui sera mise en route 10 ans après puisque le karatéka barbu tient ici un rôle quasi-similaire. D’ailleurs, rarement Chuck Norris, moins monolithique que d’habitude mais constamment torse nu en sueur et canette de bière à la main, aura été autant à l’aise que dans Oeil pour oeil. Certaines séquences, comme l’ouverture avec les voleurs de chevaux et l’assaut nocturne restent de savoureux morceaux de bravoure pour les aficionados du genre.

Chuck Norris se suffit à lui-même et l’éditeur l’a bien compris. C’est sans doute pour cela qu’on ne trouve aucun menu principal et que le film démarre directement. Les langues, le chapitrage et la bande-annonce, seul supplément disponible, sont disponibles via le menu contextuel. Mention spéciale à la jaquette qui indique « Chuck Norris est la Haute Définition ».

Le master HD d’Oeil pour oeil est soigné et se révèle même parfois bluffant. La restauration est évidente et élégante, les nombreux gros plans étonnent par leur précision à tel point que l’on arrive à distinguer les pores du nez de l’ami Chuck, la clarté est plaisante et le piqué joliment acéré sur les séquences diurnes comme l’atteste le relief des textures et des matières. Le grain original est conservé, l’endocage AVC costaud, les fourmillements limités, la colorimétrie chatoyante et vive, et seules les scènes sombres témoignent d’une baisse de la définition avec des noirs plus bouchés.

Les pistes DTS-HD Master Audio 1.0 anglaise et française ne sont pas du même acabit, la première surpassant la seconde et ce, sans aucune commune mesure. La version originale jouit d’une fluidité rarement prise en défaut, les dialogues demeurent solides, les ambiances précises et la musique aux accents morriconiens signée Francesco De Masi est très habilement restituée. Si le doublage français est très réussi, les voix restent sourdes, l’ensemble manque de peps, de nombreux effets annexes ont disparu et les scènes d’action ne sont pas aussi bien loties qu’en version originale à l’instar de l’assaut final qui fait pâle figure dans la langue de Molière.