Bullhead (2011) : le test complet du Blu-ray

Rundskop

Réalisé par Michaël R. Roskam
Avec Matthias Schoenaerts, Jeroen Perceval et Jeanne Dandoy

Édité par Ad Vitam

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Le 03/10/2012
Critique

Jacky est issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d’hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent…

Bullhead est un film hybride. A la fois un drame puissant porté par l’intense interprétation de Matthias Schoenaerts qui crève l’écran, et aussi un thriller désespérément ennuyeux. C’est bien simple, quand Matthias Schoenaerts n’est pas à l’écran, on se contrefiche royalement de cette histoire de réseaux illégaux du trafic d’hormones dans le milieu de l’élevage bovin, même si les deux histoires sont évidemment imbriquées. Immense succès dans les salles flamandes en 2011, Bullhead n’en demeure pas moins une oeuvre léchée, certes amplement inspirées par le cinéma américain, mais dont le savoir-faire du réalisateur Michael R. Roskam se révèle indéniable. Il est cependant dommage que la technique et l’esthétique l’emportent trop souvent sur l’émotion, comme dans le cinéma de Nicolas Winding Refn, dont l’univers est proche.

Matthias Schoenaerts a pris de 27 kilos de muscles pour se glisser dans la peau de son personnage, un monstre dont les strates se révèlent progressivement jusqu’à la révélation d’un violent et irréversible trauma d’enfance qui créait une empathie inattendue. Le cinéaste a peu à faire pour mettre le comédien en valeur, au point que ce dernier éclipse totalement ses partenaires. Ce dernier impose son physique de bulldozer et insuffle à son personnage une extrême sensibilité qui ne laisse pas de marbre.

Après réflexion, les points négatifs (rythme lent, personnages secondaires irritants et transparents, partie polar mafieux inintéressante, tics de mise en scène) qui nous sautent aux yeux pendant le visionnage de ce premier long métrage s’échappent progressivement et miraculeusement pour nous laisser la marque d’un drame terrible, décalé et singulier, dont les dernières séquences ne cessent de tourner en boucle dans la tête.

Présentation - 5,0 / 5

Est-ce en raison de du grand succès de De rouille et d’os dans les salles, toujours est-il que Matthias Schoenaerts est mis en valeur sur la jaquette alors que son visage n’apparaissait pas sur l’affiche du film. Le menu principal est sobre, élégant, animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Le comédien Matthias Schoenaerts (9’30”) et le réalisateur Michael R. Roskam (17’30”) se plient au jeu de l’interview promotionnelle. Enregistrés lors de la sortie du film en France début 2012, ces deux entretiens reviennent sur la collaboration des deux intéressés (ils ont travaillé six années sur ce film), la préparation physique de l’acteur, leurs inspirations (Les Anges aux figures sales de Michael Curtiz pour le réalisateur), l’écriture et l’évolution du scénario, la sélection pour l’Oscar du meilleur film étranger, la forme étant croisée habilement avec le fond. L’interview de Matthias Schoenaerts se révèle moins intéressante que celle de Michael R. Roskam, même si les propos de ce dernier sont quelque peu décousus.

Nous retrouvons ensuite deux courts-métrages réalisés par Michael R. Roskam. The One Thing To Do (2005, 25’) et Carlo (2004, 18’), posant les bases évidentes de Bullhead.

Le premier raconte l’histoire d’Edward Monskii, fort mal-en-point, et de Botter Gaarman, visiblement fatigué, qui se trouvent à la terrasse d’un café d’une ville méditerranéenne, prêts à mettre à exécution une mission longuement préparée. Dans le deuxième court-métrage, Carlo dépèce le bétail au fond d’un abattoir insignifiant. Sa vie monotone prend soudain une autre tournure le jour où son cousin Nick, amateur de football, se retrouve les deux pieds dans le plâtre. L’infirme lui demande de le remplacer le temps du match qu’il doit disputer à Seraing, en terrain francophone. Lorsqu’un homme plutôt âgé, Ernest Carpentier, rejoint leur table, la situation devient tendue et dangereuse. Très visuels, ces deux films témoignent du sens de l’image du metteur en scène et abordent déjà le milieu violent du crime et de la mafia. Le chef opérateur Lieven Van Baelen signe la superbe photo de ces courts-métrages inégaux, surtout The One Thing To Do (dans lequel on retrouve Matthias Schoenaerts), et comme pour Bullhead, l’esthétique et les visibles inspirations (Tarantino entre autre) prennent le dessus sur l’émotion et l’intérêt. Plus réussi, Carlo explore intelligemment la théorie de la chance et de la malchance et annonce clairement le futur long métrage du réalisateur, les bovins étant très présents.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

Bullhead dispose d’un transfert HD encodé en 1080i. Le piqué n’est pas aussi aiguisé qu’espéré, la gestion des noirs est aléatoire (denses ou poreux au choix) et les contrastes trop légers. Si le grain est appréciable, quelques fourmillements titillent les yeux, les détails sont nettement plus probants sur les séquences diurnes malgré d’évidents artefacts de compression. Toutefois, la copie surpasse une édition SD par sa stabilité et le rendu de sa colorimétrie à la patine fort appréciable.

Son - 4,5 / 5

La version originale mêle le patois régional flamand avec le français. La piste originale DTS-HD Master Audio 5.1 l’emporte sans aucune commune mesure sur son homologue français qui fait grise mine. Cette dernière ne parvient jamais à créer une spatialisation concrète, les voix sont mises bien trop en avant et ce au détriment des ambiances annexes. La version originale surpasse donc la piste française en tous points, la musique de Raf Keunen est ardemment délivrée par l’ensemble des enceintes, les voix sont solides, les basses fracassantes et les balances frontale et latérale (avec le vent omniprésent) riches et dynamiques. A titre de comparaison, prenez la scène de la boite de nuit (62’) où la version originale écrase littéralement le mixage français. L’éditeur joint également une version originale stéréo, encore plus tapageuse que la piste français DTS-HD Master Audio 5.1.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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kedkille
Le 20 mai 2013
film tres noir mais intéressant, pour ceux qui aiment l'action passez votre chemin.
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Sabrina Piazzi
Le 4 octobre 2012
Pas de commentaire.

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