Réalisé par Tony Gilroy
Avec
Jeremy Renner, Scott Glenn et Stacy Keach
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
On croyait tout connaître de l’histoire de Jason Bourne et
de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel
restait à découvrir. Le programme Treadstone dont Jason était
le cobaye n’était que la partie émergée d’une conspiration
plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement
et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres
programmes militaires, d’autres laboratoires secrets…
De
Treadstone est né « Outcome », dont Aaron Cross est un des six
agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais
des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut
risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason
laissait derrière lui un « héritage » explosif : compromis, les
agents « Outcome » sont désormais promis à une liquidation
brutale. Effacés à jamais pour que le « père » du programme, le
Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités.
Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue
sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et
gagner la confiance de la biochimiste d‘« Outcome », Marta
Shearing, elle-même menacée de mort…
Comment faire pour profiter à nouveau du succès d’une franchise qui a rapporté près d’un milliard de dollars en trois films, alors que la star, en l’occurrence Matt Damon a décidé d’aller voir (momentanément ?) ailleurs ? Réponse : en créant un nouveau personnage inscrit dans le même univers tout en gardant un style instauré par Doug Liman puis repris et consolidé par Paul Greengrass. Universal a confié les manettes de ce nouveau projet à Tony Gilroy, scénariste des trois premiers Bourne, devenu depuis un metteur en scène solide (Michael Clayton, Duplicity) qui se voit cette fois auréolé de la casquette de réalisateur. Egalement co-scénariste de Jason Bourne : l’héritage, Tony Gilroy était un choix évident.
Si l’intrigue importe peu, met pas mal de temps à se mettre en route et croule sous un bla-bla parfois insupportable, le film bénéficie d’un superbe couple star, Jeremy Renner (très à l’aise dans les cascades) et la grande Rachel Weisz, qui parvient sans mal à donner une âme, un coeur et un intérêt à un film dont nous n’attendions pas grand chose au départ. Tony Gilroy remplit parfaitement son contrat, sans jamais chercher à imiter ses prédécesseurs, et emballe efficacement les scènes d’action tout comme les séquences plus intimistes, qui s’intègrent parfaitement dans la saga. La suite est déjà attendue, mais on aimerait quelque chose de plus original après cette entrée en matière appréciable certes, mais dont l’arrière-goût de déjà-vu ne parvient pas à passer.
Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal animé et musical est fidèle aux habitudes d’Universal.
On commence par un commentaire audio (vostf) du réalisateur Tony Gilroy, accompagné de ses frères Dan (co-scénariste) et John (monteur), du chef opérateur Robert Elswit, du réalisateur de la deuxième équipe et du décorateur. Les propos tenus ici sont un peu à l’image du film, efficaces mais sans aucune surprise. Ce n’est pas qu’on s’ennuie, mais nous ne retenons pas grand chose de ce commentaire, en dehors des lieux de tournage et que tous les comédiens sont extraordinaires.
Trois scènes coupées (7’), commentées par la même équipe, permettent entre autre de voir celle où apparaissait Albert Finney (qui ne fait qu’une brève apparition à la télévision dans le montage final), ainsi qu’une scène un peu longue où Aaron se fait arrêter sur la route par un policier suspicieux.
Comme souvent chez Universal, nous trouvons une succession de modules qui en réalité ne forment qu’un seul et même making of de 42 minutes. Toute l’équipe du film intervient pour parler de la renaissance de Jason Bourne (6’), l’entrée d’Aaron Cross (7’), le tournage en extérieur (8’), la réalisation de l’affrontement d’Aaron avec les loups (5’) suivi de l’animatique de la séquence (2’), le casting (6’) et la poursuite à moto (8’). Si l’on en apprend suffisamment sur les conditions de tournage, le montage épileptique déçoit et nous n’avons jamais le temps d’apprécier ou de comprendre ce qui se passe à l’écran.
Nous n’en attendions pas moins ! Le master HD de Jason Bourne : l’héritage est éblouissant et s’inscrit instantanément dans la liste des disques de démonstration. Le piqué et le relief sont renversants, les contrastes léchés, le grain spécifique de la saga reproduit par le chef opérateur Robert Elswit (The Town, Duplicity, There Will Be Blood) est magnifiquement restitué et les détails abondent aux quatre coins du cadre large. L’apport HD reste omniprésent, la clarté est aveuglante (voir les séquences en haute-montagne), la colorimétrie est riche et bigarrée, les noirs denses. Vive le Blu-ray !
Dès l’apparition du logo Universal, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 anglais exploite les latérales dans leurs moindres recoins, et ce jusqu’à la fin du film avec le désormais culte Extreme Ways de Moby, réarrangé pour ce nouvel opus. La musique omniprésente de James Newton Howard bénéficie d’une spatialisation percutante, les effets et ambiances annexes foisonnent sans jamais noyer les dialogues. A titre de comparaison, la piste française DTS 5.1 fait pâle figure face à son homologue du point de vue homogénéité car trop rentre-dedans et manque singulièrement de finesse. Les rares séquences calmes jouissent d’un beau traitement de faveur avec des plages de silence impressionnantes. N’oublions pas le caisson de basses qui fait vibrer les murs pendant plus de deux heures.