Cinema Paradiso (1988) : le test complet du Blu-ray

Nuovo cinema Paradiso

Version Longue

Réalisé par Giuseppe Tornatore
Avec Philippe Noiret, Jacques Perrin et Salvatore Cascio

Édité par TF1 Studio

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Le 23/09/2013
Critique

Alfredo vient de mourir. Pour Salvatore, cinéaste en vogue, c’est tout un pan de son passé qui s’écroule. On l’appelait Toto a l’époque. Il partageait son temps libre entre l’office où il était enfant de choeur et la salle de cinéma paroissiale, en particulier la cabine de projection où régnait Alfredo…

Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore est un chef-d’oeuvre, multi-diffusé à la télévision, maintes fois récompensé à travers le monde. Si la version connue de tous pourrait se résumer à une magnifique déclaration d’amour au cinéma, la version longue comprenant 49 minutes supplémentaires révèle une extraordinaire et bouleversante histoire d’amour.

Celle-ci prend enfin toute sa dimension grâce aux compositions déchirantes de Jacques Perrin et de Brigitte Fossey, dont la prestation avait été entièrement coupée dans la version cinéma. De plus, la relation et la séparation forcée entre Toto et Elena adolescents sont approfondies, le séjour de Toto adulte est ainsi prolongé, ce qui lui permet de parler enfin avec les siens. Le personnage d’Alfredo prend également une autre dimension lorsque Toto et Elena évoquent le projectionniste durant leurs retrouvailles.

Sans rien dévoiler d’autre, sachez que cette version longue est la version originale de Cinema Paradiso sortie en Italie en 1988, raccourcie ensuite par le metteur en scène à la demande des producteurs qui accusaient la durée du film de rebuter le public. Enfin, la prestation des comédiens (immense Philippe Noiret), la musique d’Ennio Morricone récompensée à Cannes, l’humour aérien, la mélancolie déchirante de l’histoire et son final bouleversant, s’inscrivent définitivement dans toutes les mémoires.

Présentation - 3,5 / 5

Le menu principal est animé sur la sublime partition d’Ennio Morricone. Notons que seule la version longue du film est disponible ici. Dommage pour ceux qui appréciaient le montage court sorti dans les salles.

Bonus - 4,0 / 5

Les intervenants italiens sont doublés par une voix française. L’éditeur reprend l’entièreté des suppléments disponibles sur l’édition DVD collector sortie en 2008.

Nous retrouvons le making of intitulé L’Ours et la souris (27’). Comprenez dans ce titre Philippe Noiret et le petit Salvatore Cascio, comme les surnomme le réalisateur qui revient dans ce module sur les éléments autobiographiques ayant nourri le scénario de Cinema Paradiso. Se remémorant sa découverte du cinéma, le cinéaste se souvient ensuite de son travail en tant que projectionniste dans son petit village de Sicile et de l’idée du film qui est venue petit à petit dans son esprit.

Quelques savoureuses anecdotes de tournage composent ce module, dans lequel nous avons l’entière satisfaction de revoir et entendre Philippe Noiret comme si le comédien était encore parmi nous. Ce dernier évoque sa lecture du scénario qui l’a ému aux larmes tandis qu’il parle avec amusement de son petit partenaire qui lui en a fait voir de belles sur le tournage, lui interdisant notamment de fumer son célèbre cigare en sa présence. Brièvement, il revient sur sa préparation technique pour être crédible dans le rôle d’Alfredo le projectionniste.

Nous revenons ensuite vers le cinéaste qui passe en revue le casting pour le rôle de Toto. C’est donc avec surprise que Salvatore Cascio, lauréat du BAFTA du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation, apparaît dans ce supplément pour partager ses mémoires de tournage. Ce module se clôt sur les différentes sorties du film, échec public en 1988 imputable à une campagne de pub inexistante, puis de sa résurrection grâce à Gilles Jacob. Cinema Paradiso reçut un succès dithyrambique au Festival de Cannes en 1989 où il remporta le Grand prix du Jury. Plus tard, suivront l’Oscar du meilleur film étranger, 5 BAFTA, et dix-huit prix au total qui viendront couronner le film de Giuseppe Tornatore.

Dans le segment La ronde des baisers (7’), Giuseppe Tornatore s’exprime sur la scène finale où Toto (Jacques Perrin) assiste au legs d’Alfredo, la bobine de pellicule où ont été montés les baisers coupées que l’autorité religieuse censurait avant que les films soient projetés aux spectateurs. Incarnant lui-même le projectionniste à la fin du film, le réalisateur se souvient des véritables anecdotes ayant inspiré cette extraordinaire dernière séquence. Durant la scène des baisers, les titres des films ainsi que les noms des comédiens vus à l’écran sont indiqués afin d’éclaircir la curiosité des plus cinéphiles. Une belle initiative.

Pourquoi existe-t-il deux versions de Cinema Paradiso ? C’est dans le supplément D’une version à l’autre (3’) qu’il faudra vous diriger afin d’écouter ce que le cinéaste pense de cette version longue. Vous apprendrez que cette version était celle qui était initialement sortie en Italie en 1988 et que les producteurs, voyant que le film ne fonctionnait pas, décidèrent de faire raccourcir le film, rejetant la faute sur sa durée (2h50). Malgré les coupes franches survenues dans la dernière partie (effectuées par Giuseppe Tornatore lui-même), Cinema Paradiso n’a pas non plus rencontré de succès. Il faudra attendre l’engouement de Gilles Jacob au Festival de Cannes en 1989 pour que le monde s’arrache véritablement le film.

S’il vous manque depuis son départ anticipé de TF1 et bien qu’il passe d’émission en émission, certains spectateurs seront heureux de revoir Patrick Poivre d’Arvor dans ses fonctions de présentateur de journal télévisé (le 22 mai 1989 précisément) au cours d’un mini-reportage présentant Cinema Paradiso lors de son présentation à Cannes. Philippe Noiret y parle brièvement de son personnage.

A l’occasion de cette sortie en Blu-ray de Cinema Paradiso, l’éditeur joint également un document inédit, un extrait de la conférence de presse (8’) de l’équipe au Festival de Cannes. Le réalisateur et ses deux comédiens principaux, Philippe Noiret et Salvatore Cascio, s’expriment sur le casting et les conditions de tournage en Sicile.

Image - 3,5 / 5

Le Blu-ray est au format 1080i et seule la version longue est disponible. Ce nouveau transfert est vraisemblablement issu du master édité en DVD en 2008. L’image bénéficie d’une restauration indéniable, mais peine à convaincre quant à son élévation en Haute définition. Les couleurs sont sensiblement fanées dans la première partie du film puis se réchauffent à mesure que le métrage avance. Le générique d’ouverture semble le plus mal loti avec diverses griffures et des fourmillements qui font craindre le pire. Le codec AVC a souvent du mal à consolider certaines scènes sombres, la gestion du grain demeure aléatoire et le piqué n’est guère concluant.

Les séquences N&B projetées au Cinema Paradiso s’accordent de façon homogène avec celles plus nostalgiques de la salle de projection d’Alfredo. Les séquences en extérieur se révèlent admirables (voir les plans d’ensemble de la place du village), lumineuses et même le grain attendu sur les parties claires comme sur le ciel de la Sicile se fait discret, apparaissant lisse et sans accrocs. Même si nous constatons des noirs peu denses, opalins même, certaines scènes s’illustrent heureusement par leur beauté et leurs contrastes.

Comme souvent chez l’éditeur, la compression n’est pas irréprochable et nous notons de capricieux manques de définition adoucissant les détails et les textures sur les plans rapprochés. Mais bon, ce serait un DVD, l’image vaudrait sûrement 4/5, mais comme nous avons affaire à un Blu-ray, la note ne vaut guère plus que 3,5.

Son - 3,5 / 5

Nous n’avons heureusement pas la mauvaise surprise d’un remixage 5.1 mais deux pistes italienne et française DTS-HD Master Audio Mono. Les sous titres français sont imposés sur la version originale. Parlant couramment la langue de Dante, Philippe Noiret a néanmoins tourné dans sa langue maternelle bien qu’il demeure évident que le comédien ait enregistré ses dialogues en postsynchronisation pour la version française. Sa voix légendaire s’accompagne de temps à autre d’un écho tandis que le reste du doublage s’avère assez réussi.

Si vous optez pour la version italienne, vous serez tout d’abord un peu déconcertés par la voix de Philippe Noiret, même si l’intonation ressemble à celle du comédien. Ces deux pistes semblables distillent leurs dialogues avec harmonie mais c’est surtout la splendide composition du maestro Ennio Morricone qui est mise en valeur et vous arrachera sans peine une larme voire de beaux sanglots dans les scènes finales. Notons tout de même quelques saturations dans les voix haut-perchées et les envolées lyriques de la musique, qui vrillent légèrement les tympans.

Crédits images : © TF1 Vidéo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 23 septembre 2013
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