Réalisé par Pedro Peirano
Avec
Bélgica Castro, Claudia Celedón et Catalina Saavedra
Édité par Memento Distribution
Isidora et Enrique vivent une retraite paisible avec leurs deux vieux chats dans leur appartement cossu de Santiago du Chili. Une nouvelle panne d’ascenseur vient troubler la quiétude des lieux. Mais le pire est à venir avec l’arrivée impromptue de Rosario, la fille tempétueuse d’Isidora.
Les Vieux chats est né de l’envie des deux réalisateurs Pedro Peirano et Sebastian Silva de tourner avec la grande comédienne de théâtre chilienne Belgica Castro (née en 1921), avec qui ils avaient déjà collaboré dans leur premier long métrage intitulé La Vida me mata (2007). Drame teinté d’humour, Les Vieux chats est une chronique familiale plus amère ( » à mère » plutôt) que douce, à travers laquelle une fille et sa mère s’affrontent tandis que cette dernière, âgée de 90 ans, commence à perdre la tête. En prenant le point de vue d’Isidora, les deux metteurs en scène traitent de l’enfermement physique puis mental d’une vieille femme, qui, si elle inspire tout d’abord une empathie immédiate, révèle quelques failles et notamment des erreurs commises envers sa fille, tour à tour antipathique puis vulnérable et digne d’amour.
Sous ses allures de petit film, ou petit théâtre c’est selon, réalisé avec trois bouts de ficelles, dans le véritable appartement de la comédienne Belgica Castro avec un spot pour tout éclairage et une panne d’ascenseur comme unique séquence d’action, Les vieux chats révèle progressivement une analyse riche et insoupçonnée de la cellule familiale, celle où les enfants n’en peuvent plus d’attendre la mort de leurs ainés pour s’emparer de leurs biens. Les quatre comédiens principaux sont sensationnels de naturel, chacun affichant petit à petit les différentes facettes de leurs personnages, jusqu’à la vague d’émotions finale qui emporte tout sur son passage.
Memento Films édite un très beau slim digipack reprenant le visuel de l’affiche du film. Coloré, estampillé de la critique de Télérama, attractif, l’objet flatte les rétines. La filmographie des réalisateurs est disponible en ouvrant, ainsi qu’une petite illustration du co-réalisateur Pedro Peirano. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.
A l’occasion de la sortie des Vieux chats en France, le co-réalisateur Pedro Peirano revient (en anglais, 8’30”) sur le casting du film, en particulier sur Belgica Castro, comédienne de théâtre légendaire au Chili, pour qui ils ont, Sebastian Silva et lui, écrit tout spécialement le film. Les thèmes abordés sont rapidement analysés, tout comme les conditions de tournage (dans le véritable appartement de la comédienne, avec son véritable compagnon et ses vrais chats) et les partis-pris adoptés.
Nous trouvons ensuite le court-métrage Les Vieux chats (8’30”), réalisé en 2008 avec Belgica Castro. Rien ne l’indique mais il semble que ce court-métrage soit à l’origine du long métrage du même nom puisqu’on y retrouve la même comédienne, le même appartement et les mêmes premières séquences, quasiment au plan près.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce, ainsi que sur une petite revue de presse, composée évidemment de critiques dithyrambiques.
Le master est conforme à l’image découverte lors de la sortie des Vieux chats dans les salles françaises. Le grain y est fortement appuyé, les contrastes profonds, mais les partis-pris esthétiques entraînent une sérieuse perte du piqué et des détails. La colorimétrie est terne et même fanée, divers flous sporadiques demeurent notables, les séquences sombres sont plutôt mal loties et quelques artefacts de la compression sont fréquents. Toutefois, certains gros plans ne manquent pas de qualité.
La piste originale, unique et stéréo ne fait pas d’esbroufe inutile mais certains dialogues manquent singulièrement d’ardeur. La musique est limitée, quelques effets frontaux donnent un peu de vie à l’ensemble et la balance frontale fait ce qu’elle peut pour créer un semblant d’immersion. Les plages de silence sont limpides.