Josh & Benny Safdie : Lenny and the Kids + The Pleasure of Being Robbed : le test complet du DVD

Pack

Réalisé par Josh Safdie
Avec Ronald Bronstein, Sage Ranaldo et Frey Ranaldo

Édité par Blaq Out

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Le 29/05/2013
Critique

Ce coffret contient 2 films des frères Safdie :

Lenny and the Kids :

Alors qu’il n’a pas vu ses enfants de 7 et 9 ans pendant plusieurs mois, Lenny, la trentaine, passe deux semaines avec eux. Il hésite entre être leur père ou leur copain. Pendant ces quinze jours, un voyage dans le nord de l’état de New-York, des visiteurs venus d’étranges pays, une mère, une petite amie, des couvertures « magiques », et l’anarchie la plus totale s’emparent de leur vie entre burlesque et tendresse.

Joshua et Ben Safdie sont deux frères réalisateurs de films indépendants américains, qui ont grandi dans le Queens et à Manhattan. Pour leur premier long métrage en commun, les frères Safdie s’inspirent de leur père et de leur propre enfance. Comme dans tous leurs films, les images tournées à la sauvette en Super 16 puis gonflées en 35mm sont plaisantes un temps, Ronald Bronstein (Lenny) est charismatique, mais la mécanique tourne rapidement à vide. Cela gesticule beaucoup pour combler l’insignifiance du récit.

Les vignettes s’enchaînent sans véritable enjeu dramatique, les personnages (pénibles) manquent de chair et en fin de compte demeurent très peu attachants. Comme nous avions déjà pu le constater dans leurs courts-métrages et dans The Pleasure of Being Robbed, le budget très modeste n’est jamais transcendé par la mise en scène des frères Safdie. La pauvreté des improvisations ainsi que la banalité voire la platitude du scénario prennent rapidement le dessus et ont finalement raison de notre patience. N’est pas John Cassavetes qui veut !

The Pleasure of Being Robbed :

Eléonore, jeune femme libre et curieuse déambule dans les rues de New York. Pour se distraire, elle vole tout ce qui lui tombe sous la main. Ce qu’elle trouve dans les sacs des passants déclenche aventures et rencontres. Au cours d’un vol, Eléonore rencontre Josh…

Spécialisé dans les microscopiques productions indépendantes, Joshua Safdie est seul aux commandes de The Pleasure of Being Robbed, son premier long métrage, présenté à Cannes en 2008 à la Quinzaine des Réalisateurs. Déjà dans les courts-métrages des deux frères, New York et ses habitants tenaient les rôles principaux. Dans The Pleasure of Being Robbed, on retrouve les mêmes partis-pris que dans leurs premières oeuvres, une petite caméra portée capturant les visages, les réactions et les déplacements des habitants, auxquels se greffe un semblant de fiction.

The Pleasure of Being Robbed a tout d’abord été un court métrage et cela se ressent. En effet, l’histoire de cette jeune femme, perdue, errante, voleuse, tourne très rapidement en rond et les scènes, rallongées pour en faire un long métrage d’1h05, s’éternisent sans véritable intérêt et avec un ennui croissant malgré ses 65 minutes. Seule une mélancolie singulière pour un jeune cinéaste de 25 ans interpelle mais c’est bien trop peu.

Présentation - 3,5 / 5

Les tests ont été réalisés sur check-discs. Les menus principaux sont joliment animés et musicaux.

Bonus - 3,5 / 5

Aucun supplément n’est disponible sur les DVD des films. En revanche, ce coffret comprend un troisième disque bien rempli !

Blaq Out permet entre autre de découvrir cinq courts-métrages des frères Safdie :

We’re Going to the Zoo (2005, 15’) de et avec Joshua Safdie. L’histoire d’un frère et d’une soeur qui prennent la route pour se rendre au zoo. Sur le chemin, ils prennent en stop un homme qui va leur apporter un peu de fantaisie. Ce mini road-movie est plutôt sympathique, même si finalement le spectateur n’en tire rien de particulier.

The Back of Her Head (2006, 21’) de et avec Joshua Safdie. Une histoire d’un jeune homme rêveur qui vit au-dessus d’un vieil homme d’origine indienne, qui vit au-dessus d’un anglais, qui vit au-dessus de celle dont le premier n’aperçoit que la belle nuque quand elle se penche à sa fenêtre. Quelques idées poétiques émaillent ce court-métrage long et malheureusement ennuyeux.

The Acquaintances of a Lonely John (2008, 12’) de et avec Ben Safdie. Un homme solitaire qui s’appelle John, vit seul et essaie de se lier avec quelque chose ou quelqu’un. Parfois, il est difficile de faire la différence entre un rire hystérique et des pleurs hystériques. Probablement le film le plus irritant des frères Safdie. Mal réalisé, mal joué et sans aucun intérêt.

John’s Gone (2010, 22’) co-réalisé par Ben et Joshua Safdie. John vend des objets en ligne et arnaque des petits marchands. Il est entouré par des gens qui ne parlent pas sa langue. Que dire si ce n’est que ce court-métrage semble totalement mais mal improvisé avec des comédiens jamais convaincants.

The Black Balloon (2012, 20’) co-réalisé par Ben et Joshua Safdie. Alors qu’il accompagne 40 enfants, un homme perd malencontreusement son énorme bouquet de ballons qui s’envolent dans le ciel new-yorkais. Parmi ces ballons colorés, se distingue un ballon de couleur noire qui semble s’émanciper du lot et va tenter de comprendre les êtres humains. Les deux frères cinéastes livrent ici un très beau film, probablement leur plus singulier et aérien. Ils devraient d’ailleurs continuer dans cette veine.

S’ensuit un entretien avec Josh et Benny Safdie (12’) durant lequel les deux frères reviennent sur leur parcours, leurs influences, les partis-pris formels de leurs films. Benny Safdie semble plus en retrait et Josh monopolise la parole, notamment quand il évoque la réalisation de The Pleasure of Being Robbed et de Lenny and the Kids.

Enfin, sous le titre The Second Stop from Jupiter (12’) se dissimule le making of de Lenny and the Kids. Narré par Leah Singer, la vraie mère des petits Sage et Frey, qui incarne également l’ex-femme de Lenny, ce making of dévoile un plus l’envers du décor.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces issues du catalogue de l’éditeur.

Image - 3,0 / 5

The Pleasure of Being Robbed et Lenny and the Kids ont été réalisé en 16mm, support fragile et délicat, puis gonflé en 35mm avec les inconvénients que cela comporte. Le grain est accentué, les flous multiples, les pertes de la définition nombreuses et la gestion des contrastes complètement aléatoire. Ajoutez à cela des conditions de prises de vue parfois chaotiques, tout est réuni pour donner du fil à retordre à Blaq Out pour assurer un service après-vente convenable. Les partis-pris sont conformes aux volontés artistiques originales, mais les adeptes d’une image immaculée risquent de rechigner. Toutefois, l’éditeur parvient à s’en sortir, d’autant plus que les couleurs se révèlent plutôt agréables, en particulier pour The Pleasure of Being Robbed.

Son - 3,0 / 5

Point d’esbroufe ici, les mixages anglais Dolby Digital 2.0 font ce qu’ils peuvent pour créer des conditions acoustiques suffisantes. N’hésitez à monter le volume car l’ensemble est un peu plat et manque de relief.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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2
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Franck Brissard
Le 7 novembre 2014
Pas de commentaire.
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Sabrina Piazzi
Le 29 mai 2013
Pas de commentaire.

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