Réalisé par Antony Hoffman
Avec
Val Kilmer, Carrie-Anne Moss et Tom Sizemore
Édité par Warner Bros. Entertainment France
En 2050, la Terre est asphyxiée par la pollution. Les
scientifiques décident alors de terraformer Mars, histoire de
polluer ailleurs. Mais la transformation se déroule mal et la
Terre décide d’envoyer une équipe pour tenter de trouver la
solution à ce problème.
Bien sûr, l’expédition est un fiasco, et voilà le staff
technique échoué sur la planète rouge, tandis qu’à bord du
« Mars One », le comandant Kate Bowman lutte désespérément pour
les récupérer.
Voilà un film qui se réclame de la réalité scientifique. Et
avouons le, l’idée d’envoyer cinq types sur cette planète,
harnachés comme des centurions et coiffés de casques de
pompier, est la plus crédible qu’il soit. On retrouve Carrie-
Anne Moss (la catwoman de Matrix et nouvelle égérie de
la Science-Fiction) en Kate Bowman (comme le David Bowman de
2001 : L’Odyssée de l’espace), le commandant sexy du
vaisseau, peu avare en savonnage sous la douche. Elle joue de
sa plastique et c’est tant mieux, parce que son jeu d’acteur
est restreint, mais aucune combinaison spatiale n’a jamais été
aussi bien portée. Toutes les scènes la concernant louchent du
côté de « 2001 » ou d‘« Alien ». Même si dans l’ensemble le
réalisateur s’en sort honorablement, il a du mal à éclipser
ses deux glorieux modèles.
Mars a aussi son canon, ce n’est pas Val Kilmer, mais AMEE, un
petit robot conçu par l’armée et utilisé sur le sol martien
comme GPS. Mais voilà que le gentil robot se détraque et se
transforme en commando tueur, adepte du kung-fu (véridique) et
contorsionniste à faire pâlir le cirque de Pékin. Incroyables
effets numériques, intégrés à la perfection, AMEE nous
gratifie de scènes très riches tant au niveau de l’image que
sur le plan sonore, mais au comique involontaire.
Quant à Mars, ce n’est guère plus convaincant, il manque à la
restitution de la planète un côté gigantesque caractéristique.
Quand on sait qu’on y trouve des volcans plus grands que la
France, que penser des trois malheureuses collines qui font
office de décor. Représenter Mars à l’aune des paysages
terrestres, voilà un défaut que « Planète rouge » partage avec
son rival, Mission to Mars. Un bon point tout de même,
la scène de la tempête de glace est précédée d’un tonnerre
martien incroyablement déboussolant ; ici seulement le film
touche au but : ce n’est pas une tempête comme on en trouve
sur Terre.
L’un dans l’autre (et ceci même si vous êtes un anticommuniste
primaire), « Planète rouge » est un agréable film d’aventures,
faute d’être un film de science-fiction totalement
convaincant. Il remplira aisément sa mission : distraire.
On retrouve le boîtier cartonné typique Warner : une maquette aux tons rouges, avec la reproduction de l’affiche. Le menu fixe mais sonorisé est aussi saturé de rouge mais ça passe moins bien à l’écran.
Voilà un DVD qui nous gratifie de quatorzes minutes de scènes
coupées, et c’est tout : moins que le minimum.
Pas de bande-annonce, de filmographies ou de notes de
production. Le vide intersidéral, quoi.
Que dire sinon que le piqué de l’image et la compression confinent avec la perfection. Un rendu de couleur sans la moindre saturation, des détails hallucinants. Trop parfaites même : la scène (impressionnante) du feu en apesanteur, laisse apparaître les trucages numériques, par excès de définition ; cela gâche un peu le plaisir du visionnage.
Gros regret, la note est ici plombée par la paresse des
surrounds. Quelques effets renversants (vous n’avez jamais
entendu un orage martien, le top son du film) mais ponctuels,
pas assez nombreux pour lui attribué le titre de bande-son de
demo.
Ce sont plutôt les enceintes avant qui assurent le spectacle,
et des basses « pêchus » qui réveillerons vos voisins.