Fantômas (1913) : le test complet du DVD

Édition Limitée et Numérotée

Réalisé par Louis Feuillade
Avec René Navarre, Edmond Bréon et Renée Carl

Édité par Gaumont

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Le 11/04/2001
Critique

Tiré des romans à succès de Pierre Souvestre et de Marcel Allain, « Fantômas », les films de Louis Feuillade connurent un succès international gigantesque. C’était à une époque où la diffusion d’un film ne connaissait pas le barrage de la langue.

Ce coffret regroupe cinq films ayant pour vedette ce premier super bandit français, opposé au journaliste Fandor et au commissaire Juve. Bien loin de l’adaptation d’Hunnebelle, avec Louis De Funès et Jean Marais, ce Fantômas-là, à l’aube de la Première Guerre mondiale, est un criminel dangereux. Déguisements, crimes, vols, trahisons, passages secrets, gants de peau, apaches (malfrats) au programme de ces cinq heures de visionnage.

On est en droit d’avoir une petite appréhension quant à l’intérêt que l’on pourra porter à un film muet de 1915. Appréhension d’autant plus aiguisée par les premières minutes, avec ces plans fixes, ces acteurs qui surjouent, cette musique classique un peu décalée ; amateurs d’Armageddon, passez outre !

Mais très vite, et bien malgré nous, on se laisse happer par le rythme hypnotique de ces images d’un autre temps, on se prend à apprécier le jeu des acteurs, on écarquille les yeux lorsque la caméra de Feuillade filme le Paris du début du siècle : véritablement un autre monde. Et les cinq épisodes passent comme un rêve.

Présentation - 5,0 / 5

Force est de constater que nous avons entre les mains plus qu’un DVD : c’est un objet de collection.
Tout d’abord, le boîtier numéroté du coffret, du type Fight Club, réalisé en carton dur avec l’affiche du premier livre en présentation. Résumé et notes techniques pour le recto.
Les DVD sérigraphiés sont présentés dans deux pochettes cartons à trois volets, qui se referment pour pouvoir être insérés dans le boîtier. Il reste encore de la place pour y rajouter un livret de trente-deux pages plein d’anecdotes et de considérations un peu ardues sur le style de Feuillade.
Les pochettes de chaque DVD son sérigraphiées avec les affiches des films : « Fantômas, à l’ombre de la guillotine », « Juve contre Fantômas » et « le mort qui tue » pour le premier ; et celles de « Fantômas contre Fantômas » et « le faux magistrat » pour le second. De plus, pour chaque DVD il y a des reproductions de placards publicitaires d’époque. Les disques sont retenus à la partie centrale, logotypée Gaumont, par des supports en mousse qui ne risquent pas de casser les DVD, comme ce fut le cas pour Men in Black. Toutes les images sont reproduites avec soin, toujours dans le même état d’esprit très début du siècle.
Graphiquement, c’est une réussite.
L’ergonomie du menu est aussi une réussite : un couloir avec la possibilité d’entrer dans plusieurs pièces, chaque pièce correspondant à chaque film. Dans ces pièces les objets sur lesquels on clique permettent de visionner des suppléments ou le film. On s’amusera également à chercher les bonus cachés.

Bonus - 5,0 / 5

CGHTV s’est donné les moyens de sortir un coffret inégalé tant par la diversité que par la rareté des suppléments qui englobent tout l’univers de Fantômas, que ce soient les livres, les films, ou bien l’image que Fantômas a pu laisser dans l’inconscient collectif.
Le DVD s’ouvre sur une citation de Jacques Prévert, suivie du choix des bonus : Morphing des mille visages de Fantômas, plusieurs sections de photos des films, des faits divers d’époque qui ont peu ou prou inspiré les auteurs, des représentations des timbres-poste à l’effigie des héros de romans de l’époque, toutes les couvertures des « Fantômas » écrits par Allain et Souvestre et illustrés par Gino Starace, deux interviews de Marcel Allain, les affiches des films de Feuillade, deux tableaux inspirés de Fantômas, des extraits des romans récités par un comédien, un arrêté préfectoral réglementant les séances de cinéma, enfin des suppléments DVD-Rom… On respire !
Prenez une petite semaine pour tout explorer en détail.

Image - 5,0 / 5

Chaque restauration de film est toujours à accueillir avec le plus grand respect. Ici, on reste ebahis face à l’ampleur du travail accompli : c’est bien simple, la quasi-totalité des gros défauts de pellicule ont été gommés, le film est presque comme neuf. On constatera, avec tristesse, la presence de très gros accidents que les magiciens des restaurations, aussi doués soient-ils, ne pourront jamais réparer.
Les différentes ambiances sont rendues avec justesse (des filtres de différentes couleurs simulent les ambiances des scènes) et la compression est rarement prise à défaut.
Sans être un DVD de démo, c’est un coffret exemplaire.

Son - 5,0 / 5

La jaquette donne des indications sur un « mono dolby digital » , mais, en fait, le son est Dolby Surround, très armonieux même si très ample.
Au début, la musique nous fait tiquer : elle semble « too much » par rapport à l’intimité du format 4/3, mais les morceaux choisis (il ne s’agit pas d’une partition originale, mais d’extraits du répertoire classique) savent se fondre dans l’ambiance sans monopoliser l’attention.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Samsung 16/9 70 cm
  • Sharp DV-560S
  • JVC AX-V6 Pro-Logic
  • Enceintes frontales Thomson, Surround Sony