Réalisé par David Straiton
Avec
Jack Coleman, Hayden Panettiere et Milo Ventimiglia
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Au début de cette ultime saison, qui commence par un double épisode, les héros tentent de se ranger, de mener une vie normale. Nous retrouvons l’indestructible Claire à son entrée à l’université de Arlington, Virginia, tandis qu’au Japon Hiro et Ando créent une petite organisation, « Dial a Hero », pour mettre leurs pouvoirs au service des citoyens ; leur premier client est… un chat qui ne peut redescendre d’un perchoir où il s’est aventuré. Peter Petrelli s’est reconverti en infirmier ambulancier. Mat Parkman, de son côté, n’aspire plus qu’à la tranquillité absolue pour pouvoir se consacrer à son tout jeune fils ; pas sûr qu’il puisse l’obtenir : Sylar rôde…
La première saison avait démarré en trombe avec, aux USA, une audience moyenne dépassant les 14 millions de spectateurs. Les choses se sont gâtées avec une saison 2 manquant d’action et écourtée de 22 à 11 épisodes par la grève des scénaristes. La saison 3, plus dynamique, risquait cependant d’égarer le spectateur avec de trop nombreux personnages le tirant dans toutes les directions. Le récit allait être remis sur les rails à partir de l’épisode 20, « Cold Snap », grâce au retour de Bryan Fuller (brillant créateur de Dead Like Me et de Pushing Daisies, deux séries malheureusement interrompues après seulement deux saisons), qui avait aussi activement participé au succès de la saison 1 de Heroes.
Si le nombre des personnages a été sensiblement réduit vers la fin de la saison 3, une belle surprise nous attend, dès le début de la saison 4 : l’entrée en scène de Robert Knepper, un des plus fascinants acteurs de séries, le Tommy Dolan de la magnifique Caravane de l’étrange, qui rivalise avec la qualité de Twin Peaks (et qui mériterait bien une édition sur Blu-ray), le révoltant T-Bag de Prison Break, ici dans le rôle de Samuel, un tatoueur aux dangereux pouvoirs qu’il exerce avec l’aide d’une femme tatouée (personnage décidément récurrent par les temps qui courent avec la Lisbeth de Millenium, dont le troisième volet est impatiemment attendu).
Si vous avez absolument besoin, à tout moment, de vérifier l’enchaînement logique d’une séquence avec la suivante, d’autres séries que celle-ci vous conviendront mieux. Mais si vous aimez les récits étranges, les univers fantastiques, si vous ne craignez pas d’être parfois un peu égaré, vous vous laisserez entraîner sans résistance dans cette suite et fin des aventures des héros. D’autant que la saison 4, centrée sur l’affrontement entre Matt Parkman et Sylar, corrige beaucoup des défauts des deux saisons précédentes.
La série s’ouvre sur une promesse de « rédemption » (titre du cinquième volume de la série), proférée par Samuel, à destination des « héros »: « Tous méritent d’être ce qu’ils sont réellement, mais pour quelles fins ? » Réponse dans les 19 épisodes de la saison finale…
C’est souvent avec regret qu’on voit disparaître une série qui sort de l’ordinaire et réalisée avec de grands moyens. Même si cette saga est passée par des hauts et des bas, l’imagination débordante de son créateur et de toute une équipe de scénaristes en a fait cocktail de genres où le fantastique, la violence, le suspense et aussi l’humour n’ont pas toujours fait si mauvais ménage…
Les quatre disques sont contenus dans deux boîtiers bleus insérés dans un étui de carton ; au verso de la jaquette de chaque boîtier, un court résumé de chaque épisode, en caractères de bulles de bande dessinée ; à l’intérieur, une fiche rectifiant un erratum dans les crédits du doublage de la version française.
On retrouve les menus classiques, et très classe, des Blu-ray Discs édités par Universal.
La possibilité de « sauter » les avertissements légaux assure un accès rapide au menu.
Une étourderie plutôt gênante : la numérotation des épisodes sur les deux jaquettes est décalée par rapport à leur numérotation dans le menu des disques. Le double épisode d’ouverture est numéroté 1 (pour ses deux parties) sur le disque, alors qu’il porte les numéros 1 et 2 sur la jaquette du premier boîtier. On risque donc d’être surpris de ne pas trouver dans le menu l’épisode 19 qui termine la série.
Tous les suppléments sont en HD, les scènes coupées en 4/3 et MPEG-4 AVC, les autres documents en 16/9, VC-1 ; format audio : DD stéréo, en VOST avec sous-titres français escamotables.
Disque 1
Scènes coupées : 12 scènes d’une durée totale de 18’11”.
La déconstruction de Sylar, un entretien entre Tim Kring,
le créateur, Adam Armus, producteur exécutif et Zachary Quinto,
interprète du rôle, où il est dit que la première approche était
de faire de Sylar un personnage positif. Dans la série, il est une
machine à tuer, dont on entend d’abord seulement la voix ; il
faudra attendre l’épisode 9 de la saison 1, pour découvrir son
visage, celui de Zachary Quinto, le nouveau Spock du reboot
Star Trek.
Disque 2
Scènes coupées : 9 scènes d’une durée totale de 15’06”.
Dans les coulisses du chapiteau : Robert Knepper, des
producteurs et la directrice artistique parlent du Sullivan Bros
Carnival, la fête foraine dirigée par l’inquiétant Samuel, au
centre des débats, illustrés par des extraits de la série et des
plans du tournage.
La révolution Heroes : sur l’exploitation de l’univers de
la série, « Heroesverse » dans différents médias : Facebook, Twitter,
webisodes, bandes dessinées on line, etc.
Disque 3
Scènes coupées : 3 scènes, d’une durée totale de 5’11”.
Milo parle, centré sur Milo Ventimiglia, l’interprète du
personnage de Peter Petrelli, capable de s’approprier les pouvoirs
des autres héros.
Galerie de conception des frères Sullivan : une esthétique,
mais courte, suite de plans, croquis et dessins pour les décors de
la fête foraine.
Disque 4
Scènes coupées : 4 scènes, d’une durée totale de 6’47”.
Génétique d’une scène : sur la préparation et le tournage
de sept scènes riches en effets spéciaux.
Tim Kring annonce la fin de la série, en exergue du dernier
épisode et dit espérer pouvoir continuer à faire vivre l’univers
des Heroes, ce qui explique probablement que la série s’achève par
les mots « to be continued… ».
Foison de bonus, moyennement intéressants dans l’ensemble. Le plat de résistance de la carte des bonus est, indiscutablement, le document « Génétique d’une scène » décortiquant les effets spéciaux qui, là encore, naissent souvent de la combinaison de procédés numériques et de bonnes vieilles recettes de bricolage avec bouts de ficelle et ruban adhésif.
Certains suppléments présents sur l’édition US ont disparu : les fonctions U-control et BD Live, ainsi que la featurette « Hero Connections - Network ».
L’encodage VC-1 est sans défaut de compression, avec une image piquée, mais fine, qui caresse délicatement les visages en gros plan, avec des couleurs vives, particulièrement celles tournées dans la fête foraine de Samuel.
Un bémol, toutefois : on perd en qualité (et on gagne du bruit !) dans les scènes les plus sombres, charbonneuses, par exemple à 30’56” de l’épisode 1 ou encore à l’épisode 7, dans toutes les séquences où Claire et Gretchen (Madeline Zima, l’adolescente très délurée de Californication) sont enfermées dans un abattoir.
La piste DTS-HD MA est, comme la plupart du temps, réservée à la version originale.
Bon équilibre entre dialogues et bruits d’ambiance. Toutefois, la spatialisation laisse à désirer : les enceintes arrières sont trop souvent oubliées dans des scènes où elles devraient nécessairement entrer en action, par exemple à 25’24” de l’épisode 8, quand les pom-pom girls passent derrière la caméra en scandant leurs slogans, ou dans les bruits de la foule au milieu de laquelle nous sommes immergés à partir de 33’34” dans l’épisode final.
Deux autres défauts : des basses trop envahissantes et des variations injustifiées de volume dans les dialogues qu’on doit corriger à plusieurs reprises.
La piste DTS 5.1 de la version française a un spectre plus étroit avec moins d’aigus et perd légèrement en dynamisme, avec des basses plus molles. Elle place, le plus souvent, les dialogues plus en avant que la version originale. D’autre part, le doublage est d’une piètre qualité.