Shame (2011) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Steve McQueen (II)
Avec Michael Fassbender, Carey Mulligan et James Badge Dale

Édité par Potemkine Films

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Le 03/05/2012
Critique

Brandon a, en apparence, tout pour plaire et être heureux : il est séduisant, a un bon job, est propriétaire d’un bel appartement à Manhattan. Le sexe prend une place primordiale dans sa vie et, par chance, il attire facilement le regard des femmes.

Sans rien nous dire, avec l’économie de dialogues qui caractérisait son premier film, Hunger, la caméra de Steve McQueen, en épiant les rituels quotidiens du personnage, fait progressivement apparaître ses problèmes : une incapacité à entretenir la moindre relation durable avec les femmes, au point que la seule pensée d’une relation suffise à lui faire perdre tous ses moyens ; en dehors de hâtives séances de masturbation dans les toilettes, les seuls plaisirs qu’il semble pouvoir trouver sont soit achetés à des prostitués, soit cueillis à la sauvette à l’occasion de rencontres furtives avec des femmes, soit même avec des hommes le temps d’une incursion, vraisemblablement improvisée, dans un club gay. Cette quête sans espoir m’a un peu rappelé Looking for Mr Goodbar, le film de Richard Brooks, qui n’a encore jamais été édité sur DVD, même aux USA. Ce qui apparaît d’abord comme un mal-être, devient, après une longue nuit d’errance, une douleur apparemment insupportable.

On ne saura rien sur l’origine de ces difficultés ; tout au plus peut-on imaginer qu’elles puissent être attribuées à de troubles relations avec sa soeur Sissy, dont le retour subreptice dans sa vie a pu rouvrir des blessures mal cicatrisées. C’est ce que peut laisser supposer la violence de leurs rapports.

Les deux personnages principaux sont tenus par Michael Fassbender, le Bobby Sands de Hunger et par Carey Mulligan, révélée au grand public en 2009 par An education.

Un second film qui, dans un registre très éloigné de Hunger, confirme l’exceptionnel talent de Steve McQueen, scénariste et réalisateur de Shame, qui a remporté le prix du meilleur film décerné par la FIPRESCI au festival de Venise. Devraient être donnés à l’été 2012, en Louisiane, les premiers tours de manivelle d’un troisième film, toujours avec Michael Fassbender, mais aussi Brad Pitt, Twelve Years a Slave

Présentation - 3,5 / 5

Boîtier Blu-ray classique. 12 chapitres. Sous-titres français imposés sur la version originale, placés à cheval sur la bande noire. Sous-titres pour malentendants sur la VF.

Bonus - 3,5 / 5

Entretien avec Steve McQueen et Michael Fassbender (13’48”). Voilà qui tranche avec la profusion des bonus dont est doté l’autre film, Hunger. Compensation à cette disette : des propos éclairants sur les personnages et la façon avec laquelle ils sont peu à peu découverts par la caméra. Autre point positif : le supplément est en haute définition (AVC, 5.1 dts-HD).

Image - 4,5 / 5

Le niveau de qualité technique de Hunger est égalé : l’image 1080p-AVC est précise tout en conservant les caractéristiques adoucies de l’image argentique originale. La profondeur des scènes de nuit met en valeur la beauté et la richesse de la photographie.

Son - 4,5 / 5

Shame n’est pas du tout le genre de film propice à des effets sonores spectaculaires. Néanmoins, les dialogues sont particulièrement clairs et les ambiances sonores rendues avec réalisme sur les canaux surround. La musique originale, de style minimaliste, a une belle ampleur, comme la musique additionnelle où l’on reconnaît les variations Goldberg si particulièrement interprétées au piano par Glenn Gould.
Le doublage français bénéficie, lui aussi, du format 5.1 dts-HD MA et les dialogues sont assez biens rendus.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Panasonic DMP-BD30
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm