Réalisé par Coky Giedroyc
Avec
Tom Hardy, Charlotte Riley et Andrew Lincoln
Édité par Koba Films
Les nombreuses adaptations de leurs romans pour grand ou petit écran expliquent la popularité actuelle des soeurs Brontë, filles d’un pasteur du Yorkshire et poétesses. Koba Films nous propose ici un TV-movie britannique de 2009 signé Coky Giedroyc, tiré du classique de la littérature anglo-saxonne Les hauts de Hurlevent.
The Tenant of Wildfell Hall, roman d’Anne Brontë, a inspiré deux miniséries, dont une, particulièrement réussie avec Tara Fitzgerald dans le rôle-titre. Elle fut largement battue par ses soeurs, Charlotte, la plus célèbre, dont on ne compte plus les adaptations de Jane Eyre, mais aussi par Emily, la plus jeune des trois, dont l’unique roman, Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent), sur le thème de l’amour entre deux êtres que leurs origines différentes condamnaient à l’opprobre, a été adapté une bonne trentaine de fois.
Au cinéma, les plus grandes réussites sont celles de William Wyler, en 1939, avec Laurence Olivier et Merle Oberon, Abismo de pasión, une libre adaptation par Luis Buñuel, ainsi que la version tournée par Jacques Rivette en 1985 et, tout récemment, l’adaptation réalisée par Andréa Arnold, avec Kaya Scodelario (disponible en Angleterre), où le rôle de Heathcliff est tenu par un Noir. Attraction planétaire pour les amours contrariées de Heathcliff et de Cathy, revisitées en Italie, au Venezuela, au Pérou (sous les titres exotiques de Cime impetuose ou de ), mais aussi au Brésil, en Turquie, en Malaisie, aux Philippines et même au Japon.
Succès comparable sur le petit écran où la vision du roman par Coky Giedroyc, dont le DVD est sorti en 2009 au Royaume Uni, fait bonne figure auprès de celle de Rudolph Cartier de 1962 avec Claire Bloom, qui mériterait une édition sur DVD.
Peter Bowker, un des grands créateurs de séries du Royaume Uni (Blackpool, Occupation, critiqué récemment, Monroe), choisit de commencer le récit par son dénouement, passant très vite sur l’enfance et l’adolescence des deux personnages pour réserver l’essentiel du récit à la vengeance de Heathcliff et créer, sans attendre, une forte tension dramatique.
Heatcliff est interprété par Tom Hardy, vu dans Inception et Charlotte Riley donne toute sa fougueuse passion au personnage de Cathy. Tous deux jouaient déjà ensemble dans The Take, une captivante série criminelle qui vaudrait une diffusion en France.
Beaucoup de scènes sont filmées en extérieur, dans les landes du Yorkshire. Et, comme c’est très souvent le cas dans les productions britanniques, les costumes sont remarquables tout comme les décors, en particulier ce manoir de style Tudor, transposé par la magie des ordinateurs sur une crête battue par les vents au milieu de nulle part.
Une belle histoire, violente et passionnée.
Boîtier bleu classique. Deux parties, divisées en 16 chapitres. Sous-titres français optionnels sur la version originale.
En guise de supplément, un sympathique documentaire de tournage de 16’, en définition standard, sur les artifices qui ont permis d’adapter à l’époque du roman un petit village. La pluie a été un personnage important du tournage, absente quand elle était souhaitée et s’invitant quand elle était indésirable, immanquablement suivie par la peste estivale des contrées du nord, les nuées de » midges « , des moucherons qui cachent sous une apparence anodine leur vraie nature de suceurs de sang.
L’image (encodage AVC 1080p) est impeccable, avec une définition parfaite, quelles que soient les conditions d’éclairage et des couleurs adoucies, particulièrement sur les visages.
Le son 5.1 DTS-HD de la version originale (curieusement, la jaquette ne mentionne que 5.1, sans autre précision) est dynamique et incisif ; les dialogues sont toujours intelligibles et les ambiances sonores rendues avec réalisme. Les graves de l’accompagnement musical réveillent souvent le caisson de basses. Le son de la version française (DD 2.0) n’est techniquement pas au diapason de la version anglaise et souffre d’un doublage un peu scolaire.