Papa longues jambes (1955) : le test complet du Blu-ray

Jervis Pendleton, un Américain richissime, au cours d’un voyage en France, a le coup de foudre pour Julie, une jeune femme rencontrée par hasard dans un orphelinat. Mais, petit problème : la donzelle n’a que 18 ans. Suivant les conseils de son entourage, Jervis reste dans l’ombre, mais finance les études de la jeune fille aux USA.

Papa longe jambes est, certes, une énième histoire d’amour, un peu spéciale, cependant, en raison de la différence d’âge entre les deux protagonistes (Fred Astaire avait largement l’âge d’être le père de Leslie Caron !). Mais cette bluette n’est, bien évidemment, qu’un prétexte à la danse. La longue séquence du « sluefoot », à partir de 62’, donne la mesure du talent des deux danseurs, électrisés par les rythmes roboratifs de l’orchestre de Ray Anthony et soutenus par les ballets chorégraphiés par Roland Petit.

Il n’y aura pas d’autres rencontres entre Fred Astaire et Leslie Caron, propulsée sur le devant de la scène par le film de Vincente Minnelli Un Américain à Paris, tourné quatre ans avant. Fred Astaire avait lui aussi participé, deux ans avant, à un autre film de Minnelli, Tous en scène (The Band wagon).

Si Papa longues jambes n’atteint pas le niveau de qualité de ces deux oeuvres, la précision et l’inventivité des pas de deux entre Fred Astaire et Leslie Caron ne peuvent que donner des fourmis dans les jambes, même à celles et ceux qui restent réfractaires à la comédie musicale.

Boîtier bleu classique.

Sur le menu, un des pas de deux de Fred Astaire et Leslie Caron.

Choix entre la version originale, avec sous-titres français optionnels, presque entièrement situés sur la haute bande noire inférieure laissée par le format 2,55/1.

Version originale et doublage français bénéficient de la haute définition LPCM stéréo 48k.

En supplément, l’enregistrement d’une émission de la radio le 20H de TSF Jazz (44’) consacrée à Fred Astaire, artiste aux multiples facettes, danseur et chanteur, bien sûr, mais aussi chorégraphe, pianiste et batteur. Sur fond de jazz, plusieurs intervenants (Mathieu Perez, Fabien Ruiz, Philippe Labro, Yves Boisset…) parlent du style si unique de Fred Astaire, citent des anecdotes pendant que défilent des photos recadrées du film, en noir et blanc. Dans un entretien de 3’, extrait de la même émission, Leslie Caron parle de sa collaboration avec Fred Astaire. Un peu spartiate (des extraits de films auraient rendu le document plus vivant), mais pas inintéressant.

L’image (encodage AVC) est magnifique, sans une tache, sans une rayure, comme je ne l’avais jamais vue au cinéma. Le technicolor est d’une incroyable fraîcheur et le grain d’origine a été préservé. L’image est fine et précise, particulièrement dans les plans rapprochés. La comparaison avec la bande-annonce permet de mesurer la qualité de la restauration.

Le son, lui aussi, a été débarrassé de tout souffle et bruit parasite. Pas de tentative de reconstitution d’un son multicanal qui ne procure pas toujours un grand bénéfice, mais peut conduire à un résultat très artificiel et affecter la clarté des dialogues, remarquable ici. Avec un minimum de distorsions, la stéréo remplit généreusement l’espace (particulièrement pour la version originale, la version française, mono, manquant un peu d’ampleur et souffrant, occasionnellement, d’aigus grinçants).