Alcatraz - L'intégrale de la série (2012) : le test complet du Blu-ray

Plus aucun prisonnier ni gardien dans le pénitencier d’Alcatraz : les détenus ont été transférés ailleurs le 21 mars 1963. Voilà la version officielle. Cinquante ans plus tard, des détenus sont repérés dans les rues de San Francisco, ne paraissant pas avoir vieilli. Ils reprennent leurs activités criminelles ou règlent leurs comptes. Le lieutenant Rebecca Madsen est sur leurs talons, avec l’aide du Diego Soto, universitaire reconverti dans les bandes dessinées, incollable sur l’histoire d’Alcatraz à laquelle il a consacré plusieurs années de sa vie. Mais un nouveau venu s’invite : Emerson Hauser, agent du FBI, personnage trouble, qui prend la direction de l’enquête…

Alcatraz, c’est une des dernières productions de l’intarissable J.J. Abrams, créateur de séries qui ont rivé les amateurs sur leur canapé, telles qu’Alias, Lost, Fringe et Person of interest.

On ne sera donc pas surpris d’entrer, à nouveau, dans un univers étrange, d’être confronté à des énigmes qui garderont longtemps leur part de mystère. Le thème de la disparition d’humains qui ressurgissent des années, voir des décennies plus tard, sans avoir vieilli, a déjà été exploité, notamment dans deux autres séries, Les 4400, dont l’intégrale est encore disponible et, plus récemment, Les Revenants, un essai français efficacement transformé qui s’est bien vendu hors de nos frontières.

Alcatraz sort du lot grâce à l’originalité du scénario (pour faciliter la compréhension, les sauts dans le temps, flashback ou flash forward, sont annoncés par le bruit réverbéré de la fermeture ou de l’ouverture des portes barreaudées qui apparaissent sur l’écran en surimpression), à la qualité des dialogues. La réalisation met en oeuvre des moyens qu’on ne trouve pas souvent dans les productions télévisées : beaucoup de figurants, de nombreuses scènes tournées en extérieur, essentiellement dans la région de Vancouver (comme Once upon a time), mais aussi dans les rues de San Francisco (avec une course poursuite de voitures qui rappelle celle de Bullitt) et sur l’île d’Alcatraz (The Rock). Les décors sont particulièrement réussis, notamment ceux de la prison aux murs lépreux.

Un casting à la hauteur, avec Sam Neill, très à l’aise dans l’interprétation d’un personnage inquiétant, et le couple très dissemblable composé par Jorge Garcia, qui campait Hugo dans Lost et la très dynamique Sarah Jones, qui tient ici son premier grand rôle dans la peau de Rebecca Madsen. Complètent la distribution Parminder Nagra, vue dans 125 épisodes de la série Urgences, et un trio à donner froid dans le dos, composé du directeur de la prison (Jonny Coyne), son adjoint (Jason Butler Harner) et le médecin dans les mains duquel on n’aimerait pas tomber (Leon Rippy). Le directeur justifie sans vergogne l’emprise qu’il exerce sur les détenus : « On peut être le prédateur ou la proie, il faut choisir ».

À souligner également la qualité assez exceptionnelle de la musique originale due aux compositeurs de la musique de Fringe.

Tous les ingrédients de la réussite sont là. Pourtant, la faute à un audimat qui n’a pas satisfait la Fox, la série s’interrompt définitivement au 13e épisode de cette première saison, en dépit des protestations des fans. Le mystère des prisonniers d’Alcatraz nous hantera donc pour l’éternité et nous ne connaîtrons jamais le dénouement du tragique cliffhanger final.

Une consolation : J.J. Abrams a mis d’autres fers au feu et CBS a confirmé le tournage d’une 3e saison de Person of interest.

Le boîtier bleu, inséré dans un cartonnage orné d’un visuel différent de celui de la jaquette, contient les 2 disques de l’édition Blu-ray (3 pour l’édition DVD), en tous points conforme à l’édition de la région A.

Menu sans grande fantaisie, mais navigation facile. Possibilité de changer de langue et sous-titres à la volée.

Les suppléments (les mêmes que sur l’édition DVD) sont répartis sur les deux disques. Ils sont tous en HD pour l’image, en VO avec un format audio DD 5.1 et, contrairement aux réserves de la jaquette, tous les huit sous-titres sont disponibles.

Sur le premier, des scènes coupées d’une durée de 15’04”.

Sur le deuxième, une scène coupée (56”), un documentaire Alcatraz, island of intrigue (10’51”) dans lequel producteurs, scénaristes et acteurs rappellent les conditions de vie dans le pénitencier mythique qui accueillit plusieurs célébrités, dont Al Capone et « Machine Gun » Kelly, deux figures de la prohibition, familières des cinéphiles. On y apprend, notamment, que la cuisine était de qualité, pour réduire les tensions. On voit également avec quel souci du détail les cellules ont été reproduites en studio. Seul reproche adressé à ce documentaire : sa frustrante brièveté. Pour finir, un bêtisier de 3’05”.

L’image AVC 1080p garantit un impressionnant piqué qui permet de discerner tous les détails les plus éloignés, y compris dans les plans larges de la baie de San Francisco. Les couleurs sont parfaitement étalonnées, plus froides et désaturées dans les flashbacks filmés dans le pénitencier. Noirs denses, contrastes accusés, même dans les scènes sombres : aucun risque de se perdre dans les souterrains d’Alcatraz !

Le son DTS-HD MA 5.1 de la version originale surpasse nettement l’honnête DD 2.0 du doublage français (faussement mentionné DTS 2.0 au verso de la jaquette) en offrant des effets surround convaincants, une belle ampleur à la musique originale et une restitution très claire des dialogues.