Pour une femme (2013) : le test complet du Blu-ray

À la mort de sa mère, Anne fait une découverte qui la bouleverse : une photo ancienne va semer le doute sur ses origines et lui faire découvrir l’existence d’un oncle mystérieux que ses parents ont accueilli après la guerre. En levant le voile sur un secret de famille, la jeune femme va comprendre que sa mère a connu un grand amour, aussi fulgurant qu’éphémère…

Pour une femme tire son nom d’un parfum fictif offert à Léa, la jeune épouse de Michel qui a réussi à échapper à la traque des Juifs. Nous les découvrons dans un flashback qui nous ramène en 1945, à Lyon. L’arrivée inopinée de Jean, le frère de Michel, va troubler la quiétude du jeune couple. À côté du thème du triangle amoureux est évoqué celui du communisme dont les militants allaient devoir prendre peu à peu conscience des réalités du régime soviétique et commencer à douter de leur rêve d’un monde meilleur. Est également posée question de la place dans la société de la femme que beaucoup voient alors à la maison plutôt qu’au travail.

Le mystère entourant le personnage de Jean, ce frère disparu, donné pour mort, qui se cache de la police et jette une chape de plomb sur ses agissements imprègne tout le film.

Les trois acteurs principaux, Benoît Magimel, Mélanie Thierry et Nicolas Duvauchelle tiennent leur rôle avec beaucoup de naturel. La reconstitution des années d’après-guerre est habilement faite avec des plans assez serrés pour les scènes d’extérieur, dans un évident souci d’économie. Un choix soigneux des costumes, du mobilier, des accessoires, des coiffures et du maquillage fait revivre cette époque avec un étonnant réalisme.

Pour une femme est une petite histoire émouvante, simplement racontée et bien mise en images.

Boîtier bleu standard, menu fixe. Cette absence de fantaisie est rattrapée par une piste audio description avec son HD (DTS-HD Master Audio 5.1).

Un supplément qui compte, par sa qualité et sa durée : dans les coulisses du tournage (63’), dont l’intérêt majeur est de nous faire vivre, sous tous les angles, l’aventure du tournage. Les artisans de toutes les sortes de métier mobilisés sont à l’oeuvre, près de nous, comme si nous avions pu nous glisser partout sur le plateau, sous l’oeil des badauds pour les scènes en extérieur. Les mouvements de caméra s’opèrent sous nos yeux : dolly, steadicam, travelling sur rails… Les trucages dévoilent leurs secrets : faux pavés peints sur toile, voiture qui paraîtra rouler alors qu’elle est à l’arrêt et qu’un technicien hors champ la secoue pour simuler les chaos de la route.

Diane Kurys nous confie que son scénario est aussi son histoire, le rappel de souvenirs d’enfance. Elle raconte aussi les mauvaises surprises, par exemple les graffiti qui surgissent du jour au lendemain et qu’il faut effacer et d’autres problèmes à régler, comme l’enlèvement ou le camouflage du mobilier urbain. On voit aussi Benoît Magimel prendre quarante ans avec un maquillage qui dure quand même cinq heures ! Un documentaire de tournage intéressant qui eût encore gagné à être élagué des quelques cinq minutes de litanies sur le thème « J’ai été ravi(e) de tourner avec lui (elle) ».

Suit une galerie de photos en diaporama de 3’.

L’image est agréable avec une palette de couleurs adoucies qui convient à l’ambiance rétro. Mais elle est affectée par un manque général de luminosité qui nuit à la lisibilité de certaines séquences en basse lumière. Fourmillement occasionnel sur les ciels.

Le son est clair, mais sa concentration sur l’avant donne une image sonore étroite. Les voies latérales ne sont guère sollicitées que par l’accompagnement musical.

Crédits images : © Universal