Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice) (1956) : le test complet du Blu-ray

A Town Like Alice

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Jack Lee
Avec Virginia McKenna, Peter Finch et Marie Lohr

Édité par Elephant Films

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Le 23/09/2015
Critique

Ma vie commence en Malaisie

Un bureau d’avocats donnant sur Trafalgar Square, en 1956. Jean Paget annonce qu’elle va retourner en Malaisie pour remercier les habitants d’un petit village qui lui ont sauvé la vie en l’accueillant en 1942, avec d’autres femmes et enfants que les Japonais avaient faits prisonniers. Elle se souvient de ceux avec lesquels elle a vécu cette terrible épreuve, notamment de Joe Harman, un Australien.

Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice), très populaire au Royaume Uni où il fut souvent diffusé à la télévision, a été réalisé en 1956 par le Britannique Jack Lee qui commença sa carrière avec deux documentaires tournés pendant le Blitz, The Pilot Is Safe (1941) et Ordinary People (1942).

Le meilleur film de Jack Lee (avec The Wooden Horse, 1950, sur l’évasion d’un camp allemand de prisonniers anglais, thème qui sera repris dix ans plus tard par John Sturges pour La Grande évasion), Ma vie commence en Malaisie est la relation romancée par Nevil Shute d’un épisode assez méconnu de la seconde guerre mondiale : la tragique aventure de femmes accompagnées d’enfants, arrêtées par les Japonais en 1942 à Kuala Lumpur, séparées de leurs maris et condamnées à errer pendant des mois dans tout le pays à la recherche d’une hypothétique évacuation par bateau vers Singapour.

Ma vie commence en Malaisie

Le scénario mêle le récit de la longue marche, qui coûta la vie à plus de la moitié des prisonniers, à une romance entre Jean Paget, interprétée par la belle Virginia McKenna (elle sortait du tournage de Simba) et Joe Harman, interprété par Peter Finch, vedette avec Glenda Jackson de Sunday Bloody Sunday (Un dimanche comme les autres) de John Schlesinger (1971) et dont le talent fut salué à titre posthume en 1976 par un oscar pour sa prestation dans Network, main basse sur la TV, chef d’oeuvre de Sidney Lumet.

Avec ses allures de documentaire-fiction, Ma vie commence en Malaisie est parfaitement crédible dans sa relation de l’éprouvante odyssée des prisonnières, bien que l’essentiel du métrage des scènes d’extérieur ait été tourné en Angleterre, à Burnham Beeches dans le Buckinghamshire par un froid de canard nous dit-on dans le supplément. Le film réussit également à donner assez d’épaisseur aux personnages féminins issus de milieux différents.

Ma vie commence en Malaisie

Édition - 7 / 10

Elephant Films a donc eu une bonne idée d’éditer ce film, jusque-là introuvable en France. Et en respectant le format original (1.66:1) alors que les deux éditions d’outre-Manche l’avaient recadré à 1.33:1.

Comme beaucoup d’autres titres de la collection d’Elephant Films Cinéma MasterClass, le film est proposé en édition combo Blu-ray + DVD dans un boîtier (au format Blu-ray) glissé dans un fourreau cartonné. La jaquette (imprimée recto-verso) est conçue dans le style des autres titres de la collection, cohérent avec l’époque des oeuvres, tout comme le menu animé et musical. Le film (116’ sur le Blu-ray) est proposé dans sa seule version originale (avec sous-titres français optionnels).

En supplément, une présentation du film par Jean-Pierre Dionnet, assez discret sur l’analyse du film, mais prodigue en informations sur les auteurs, Jack Lee, Nevil Shute, Matyas Seiber (compositeur de l’accompagnement musical), les acteurs, Virginia McKenna et Peter Finch, sans oublier le chef op’ Geoffrey Unsworth, deux fois oscarisé, en 1975 pour Le Crime de l’Orient Express de Sidney Lumet et en 1981 pour Tess de Roman Polanski.

Vient ensuite, Voyage au coeur de Ma vie en Malaisie (24’), réalisé en 2000 (repris de l’édition Carlton ITV) en anglais avec sous-titres français imposés. Cet intéressant documentaire recueille les souvenirs de Jack Lee et de Virginia McKenna sur les difficiles et glaciales conditions de tournage en Angleterre. Seule une petite équipe fut envoyée en Malaisie où les actrices furent doublées par des femmes indigènes. Jack Lee rappelle qu’il ne put trouver un Japonais qui accepte d’incarner le sadique capitaine Sugaya, dont le rôle sera confié au musicologue vietnamien Trần Văn Khê. Le rôle du gentil sergent sera toutefois tenu par Kenji Takaki, un vrai Japonais naturalisé anglais (ce qui ne l’empêcha pas d’être interné dans un camp pendant la durée de la guerre), son premier rôle d’une série d’une dizaine de films. Jack Lee se souvient également qu’il avait dû estomper la beauté de Virginia Mac Kenna par un maquillage de sueur et de poussière.

Ma vie commence en Malaisie

Pour finir, une maigrichonne galerie de 10 photos en format vignette, les bandes annonces d’une flopée de films de la collection et une courte promotion par Jean-Pierre Dionnet de trois autres titres de la collection Cinéma MasterClass édités simultanément : Bozambo (1935, Sanders of the River) de Zoltan Korda, Simba (1955) de Brian Desmond Hurst et Aux frontières des Indes (1959, North West Frontier) de J. Lee Thompson.

L’image (1.66:1) restitue un beau noir et blanc avec de fermes contrastes et des noirs denses. La définition est excellente dans les plans rapprochés, un peu plus aléatoire dans les plans larges. Si l’on excepte quelques plans de coupe qui ont dû échapper à la restauration, l’image est, dans l’ensemble, très propre, à peine affectée par d’occasionnelles petites taches blanches.

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 (et non 2.0 comme indiqué au verso de la jaquette) a, lui aussi été correctement nettoyé. Les dialogues sont particulièrement clairs. L’accompagnement musical souffre inévitablement d’un spectre étroit et de saturations dans les passages forte.

Ma vie commence en Malaisie

Crédits images : © Éléphant Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 23 septembre 2015
Ce film relate la tragique mésaventure de femmes et d’enfants qui restèrent en 1942 pendant des mois à la merci des Japonais en Malaisie. Très populaire au Royaume Uni, mais inédit en France, il nous arrive dans une version parfaitement restaurée et accompagné d’un intéressant bonus.

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