L'Homme irrationnel (2015) : le test complet du Blu-ray

Abe Lucas, professeur de philosophie, entame l’année scolaire dans une nouvelle université. Brillant, mais désabusé, il n’a plus goût à rien au point de se demander si la philosophie ne serait pas qu’une forme de masturbation intellectuelle. Rita, une collègue esseulée, tente de le séduire. Abe s’intéresse plutôt à Jill, une de ses étudiantes, qui tombe amoureuse de lui. Tous deux, dans un restaurant, surprennent à la table voisine une conversation qui va soudainement donner un sens à la vie d’Abe…

L’Homme irrationnel, réalisé en 2015, est le cinquantième film de Woody Allen en… cinquante ans ! Dans cette régularité métronomique, une sorte de rupture toutefois : au cru 2016, une comédie dramatique avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Parker Posey, Blake Lively, etc., doit s’ajouter une minisérie commandée par Amazon Studios dans laquelle il jouera avec Elaine May et Miley Cyrus. Le tournage doit commencer sous peu.

L’intrigue de L’Homme irrationnel se noue autour d’un triangle amoureux avant de prendre les allures d’une comédie policière cynique où, comme dans Match Point, la chance joue un rôle important. Le scénario est bien ficelé, avec une qualité des dialogues qui fait la marque du cinéma de Woody Allen.

Dans la distribution, Joaquim Phoenix qui, sans avoir l’air de jouer, est à l’aise dans la peau d’un prof de philo peu conventionnel, blasé et iconoclaste. Parker Posey est tout à fait crédible dans son interprétation d’une femme prête à tout pour se sortir d’une solitude dans laquelle elle s’est laissée enfermer. Et, pour sa deuxième collaboration avec Woody Allen après Magic in the Moonlight, Emma Stone, pétillante, illumine le film.

Si L’Homme irrationnel n’est pas à ranger parmi les oeuvres capitales du cinéaste, il se laisse regarder avec plaisir. Et, bien sûr, la musique est toujours au rendez-vous dans les films de Woody Allen : ici, c’est Bach et son Clavier bien tempéré qui s’invite entre deux morceaux de jazz.

L’Homme irrationnel tient sur un Blu-ray double couche logé dans un boîtier non fourni pour le test. Le menu animé et musical propose trois versions : la version originale, avec sous-titres imposés, un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1 et une piste d’audiodescription DTS 2.0. Sous-titres pour malentendants. Copie digitale offerte.

Aucun supplément, pas même les quelques miettes saupoudrées sur l’édition américaine.

L’image (2.35:1, 1080p, AVC) offre des couleurs fraîches, joliment saturées et méticuleusement étalonnées dans une ambiance chaude. Une excellente résolution révèle tous les détails tout en respectant la texture argentique.

Le son, fin et précis, est au format DTS-HD Master Audio 5.1 pour la VO et le doublage : Woody Allen, après avoir fait de la résistance en restant cramponné à la mono, a fini par céder au chant des sirènes du multicanal. Si l’image sonore reste, pudiquement, centrée sur les voies avant, certains bruits d’ambiance s’insinuent finement dans tous les coins de la pièce où la musique prend ses aises. Les dialogues sont clairs, un peu trop en avant toutefois dans le doublage en français.

Crédits images : © TF1 Vidéo