Peaky Blinders - Saison 2 (2014) : le test complet du Blu-ray

Après avoir consolidé ses positions à Birmingham, Tommy Shelby, le chef du gang des Gitans, a choisi d’agrandir son champ d’activités en s’installant à Londres. Mais le marché des paris clandestins, de la prostitution et de la drogue est tenu par les Italiens, sous la férule de Darby Sabini, et par les Juifs, dirigés par Alfie Solomons.

Peaky Blinders s’appuie partiellement sur des faits réels. Son créateur, Steven Knight, dit que certains membres de sa famille fréquentèrent des membres du gang et qu’on lui racontait leurs aventures quand il était jeune. Au lendemain de la première guerre mondiale, il est exact que Churchill, qu’on voit apparaître à deux ou trois reprises dans les deux premières saisons, avait assigné à une équipe spécialisée la mission de débarrasser le pays des gangs.

Comme toujours dans les séries britanniques, on est immédiatement convaincu par le réalisme de la reconstitution, dans les rues de Camden Town, d’une époque révolue, ici celle des années folles, avec un soin tout particulier apporté aux voitures, aux costumes, aux décors Art nouvau et Art déco…

Peaky Blinders sait, d’autre part, donner à ses personnages principaux une réelle épaisseur. À commencer par Tommy Shelby, brillamment interprété par Cillian Murphy qu’on avait surtout vu jusque-là dans des seconds rôles dans Batman Begins (2005), puis, sous le maquillage du Scarecrow de Batman - The Dark Knight, le Chevalier Noir (2008), et dans Time Out (In Time, 2011). Sam Neill est impressionnant dans son incarnation de l’inspecteur Campbell, son ennemi juré, sournois et sadique. L’affrontement des deux acteurs donne froid dans le dos et la haine que se vouent ces personnages vaut des scènes d’une grande intensité dramatique.

Impossible de ne pas citer aussi Tom Hardy, puissant sous la barbe d’Alfie Solomons, le chef du gang des Juifs. Une mention spéciale à Paul Anderson pour sa prestation dans le rôle du tourmenté Arthur Shelby qui réapparaîtra, encore aux côtés de Tom Hardy, dans Legend.

Si la testostérone suinte dans Peaky Blinders, avec des scènes de bagarre d’une rare violence, la série accueille également des caractères féminins bien trempés, en tête desquels s’impose Helen McCrory, la Madame Kali de Penny Dreadful. Un autre personnage fort fait son entrée dans la saison 2, May Carleton, à laquelle Charlotte Riley donne une belle présence.

Il faudra encore un peu de patience pour savoir ce qui suivra le twist final de cette seconde saison : la diffusion de la saison 3 commence sur BBC1 en ce mois d’avril 2016.

La saison 2 de Peaky Blinders (6 x 58 minutes) tient sur deux Blu-ray, 1 BD-50 et 1 BD-25. Le menu animé et musical propose le choix entre version originale, avec sous-titres optionnels, ou doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio stéréo.

Sous-titres pour malentendants.

En supplément, un making of (20’), sans grand intérêt, les auteurs et acteurs se limitant à rappeler le thème de la série et à commenter leur personnage. Rien sur la conception des décors, les options de la photographie. Rien, non plus, sur la vraie histoire des Peaky Blinders que Steven Knight dit pourtant connaître et sur laquelle peu d’infos sont disponibles sur le net.

L’image (1.78:1, 1080i, AVC) est magnifique, dans une palette de couleurs où domine le bistre, et sous un éclairage qui lui donne, dans toutes les scènes d’intérieur, un aspect nimbé. Les contrastes, volontairement adoucis, assurent une parfaite lisibilité de l’image.

Pour le son, DTS-HD Master Audio stéréo pour la VO et la VF, on peut, comme à l’habitude, regretter la réticence de la BBC à se convertir, une fois pour toutes, au multicanal qu’imposaient pourtant les nombreuses scènes d’action. Ceci dit, la dynamique et l’ouverture du spectre sont originale, parfois caverneux, défaut dont est exempt le satisfaisantes. Un bémol pour les dialogues de la version doublage, plutôt réussi.

Crédits images : Robert Viglasky Photography © Caryn Mandabach Productions, Tiger Aspect Productions, BBC