Fargo - Saison 2 (2015) : le test complet du Blu-ray

Sioux Falls, South Dakota, pendant l’hiver 1979. Lou Soverson, après avoir servi au Vietnam, est l’adjoint du sheriff Larsson, son beau-père. Tout est paisible dans la petite communauté… jusqu’à ce qu’un triple meurtre commis par un des membres du clan mafieux local déclenche une hécatombe.

La série Fargo est inspirée de Fargo, le film réalisé en 1996 par les frères Ethan et Joel Coen, également producteurs exécutifs de la série. Les deux premières saisons, particulièrement la seconde, prennent quelque distance avec le modèle. On y retrouve, sur les terres gelées du nord des USA bordant le Canada, des petites communautés isolées, des personnages malchanceux et maladroits qui, pour se sortir de situations délicates, enchaînent les faux pas.

La saison 2 de Fargo nous ramène une trentaine d’années avant la saison 1, en 1979, en plein dans la campagne électorale qui conduira Ronald Reagan à succéder à Jimmy Carter à la Maison Blanche. Molly Soverson, l’adjointe du sheriff de la saison 1, personnage central de la saison 1, n’a que 7 ou 8 ans. Son père, Lou Soverson, a pris sa retraite dans la saison 1 et exploite un restaurant.

Une des particularités de la série Fargo est donc de raconter, dans les 10 épisodes de chacune des deux premières saisons, des histoires différentes, vécues en des temps différents, dont les seuls points communs sont qu’elles se déroulent en hiver dans le nord des USA et sont marquées du sceau de l’humour macabre du film des frères Coen.

La saison 1 brillait dans l’univers des séries par son inimitable mélange de violence et d’humour, par l’originalité de ses dialogues et de sa réalisation et par la qualité de sa distribution. Difficile, en effet, d’oublier le tueur à gages psychopathe incarné par Billy Bob Thornton.

La saison 2, un poil plus ambitieuse, peut se targuer d’un casting encore plus riche que celui de la saison 1, avec des personnages plus nombreux. Kirsten Dunst donne une surprenante présence à la coiffeuse Peggy. Ses rêves brisés, elle s’évade dans un monde imaginaire avant de sombrer dans la folie. On remarque aussi Jeffrey Donovan dans la peau de l’aîné du gang Gerhardt, une brute absolue, à cent lieues du personnage de Michael Westen, l’agent des forces spéciales largué par ses supérieurs qu’il incarnait dans la plaisante série Burn Notice, créée par Matt Nix (7 saisons, 2007-2013).

Pas facile de compter les morts à inscrire au tableau de chasse des jumeaux à la solde de la mafia de Kansas City et d’un Indien, pas loquace mais très efficace pour faire passer de vie à trépas tous ceux alignés sur une liste qui n’arrête pas de s’allonger. Grande variété de moyens employés : fusil de chasse, arme de guerre, noyade, strangulation, poignard, feuillette de boucher, ensevelissement dans de l’enrobé en fusion, hachoir pour réduire un cadavre en chair à pâté, etc., etc. Les scénaristes à l’imagination débordante font même intervenir une soucoupe volante que la violence ambiante fait vite battre en retraite !

Le soin apporté à l’écriture filmique se manifeste à chaque épisode, avec quelques envolées, notamment, à l’épisode 7, dans la longue scène à l’étonnant graphisme dans une forêt de bouleaux commençant à 31’.

L’illustration musicale, le montage, les cadrages, tout au long de la série n’ont rien à envier à une production pour le cinéma, ce que confirme l’aperçu sur les moyens mis en oeuvre donné par le supplément de 45 minutes.

Fargo est une série à ne pas manquer.

La saison 2 (10 x 52 minutes) tient sur 3 disques (BD-50) logés dans un coffret (non fourni pour le test effectué sur check discs) simulant un patchwork. Une édition sur 4 DVD et un coffret des saisons 1 et 2 (6 Blu-ray ou 8 DVD) sortent simultanément. Un beau menu animé et musical propose le choix entre la version originale au format DTS-HD Master Audio 5.1 ou un doublage en français et en allemand au format DTS Digital Surround 5.1.

Sous-titres en anglais, français et allemand.

Sur le disque 1, le spot télé de Skip Sprang (1’), le marchand local de machines à écrire qui vante la haute technologie de la machine électrique à boule d’IBM.

Sur le disque 2, le commentaire audio de deux films (8’) par le faux Ronald Reagan de faux films en noir et blanc dans lesquels il avait joué. D’abord, de « Massacre à Sioux Falls » : le tournage a été interrompu le temps de récupérer toutes les flèches alors qu’un Indien de Brooklyn, toutes plumes dehors, frigorifié, commence à s’impatienter. Puis, dans un second film, deux résistants cherchent à échapper à un officier nazi.

Sur le disque 3, Retour à Sioux Falls (45’). Showrunner, producteurs, acteurs et d’autres membres de l’équipe parlent de la série et la resituent dans son contexte, à la sortie de la guerre du Vietnam, quand divers courants d’idées avaient fait avancer l’indépendance des femmes, la défense des droits des Amérindiens… Quelques scènes permettent aussi d’apprécier les moyens techniques investis pour le tournage de la série. Suit, Entretien avec Noah Hawley, le showrunner, Keith Carradine et Patrick Wilson (16’) centré sur le personnage de Lou Soverson, interprété par Keith Carradine dans la saison 1, puis par Patrick Wilson dans la saison 2. Enfin, Middle West et criminalité (4’). S’il n’est pas sûr que ce que raconte la série se soit vraiment passé, contrairement à ce qu’affirme l’annonce sur laquelle s’ouvre chaque épisode, les scénaristes se sont amusés à créer un livre illustré intitulé The History of True Crime in the Mid West.

Au format 1.78:1, 1080p AVC, elle offre une palette de couleurs qui restitue délicatement les pales lumières hivernales et une excellente définition avec une texture légèrement adoucie rappelant la texture argentique.

Le format DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, au spectre assez large, profite d’une excellente dynamique et procure une immersion spectaculaire dans les scènes d’action. Le doublage français DTS Digital Surround 5.1 fait, lui aussi, correctement son office.

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