American Crime Story - Saison 1 : L'affaire O.J. Simpson (2016) : le test complet du Blu-ray

Dans Bundy Drive, une avenue de Brentwood, quartier chic de Los Angeles, dans la nuit du 12 juin 1994, des promeneurs découvrent deux cadavres, celui de Nicole Brown Simpson, la gorge ouverte jusqu’aux vertèbres cervicales, et celui de son amant, Ronald Goldman, frappé d’une trentaine de coups de couteau. Les soupçons se portent sur O.J. Simpson, star du football à la retraite, reconverti dans le cinéma et la télévision : il a été vu quittant les lieux à l’heure présumée du décès des deux victimes, pour s’envoler à Chicago, où la police lui apprend le meurtre de Nicole, son ex-épouse. Au lieu de suivre les conseils de son avocat de répondre à la convocation de la police, O.J. Simpson, revenu à Los Angeles, choisit, dans la soirée du 17 juin, de s’enfuir à bord d’une voiture. La course-poursuite, suivie en direct sur les écrans de télévision par 90 millions d’Américains, se terminera, après plus d’une heure, par son arrestation. Le procès pour double homicide ouvert le 23 janvier 1995 se conclura le 3 octobre par un acquittement dont le prononcé fut suivi par 140 millions de téléspectateurs.

Cette affaire criminelle qui a passionné l’Amérique est le thème retenu par Brad Falchuk et Ryan Murphy, créateurs, showrunners et producteurs exécutifs de la série d’anthologie de l’horreur American Horror Story pour leur nouvelle production, une série d’anthologie du crime, créée par Scott Alexander et Larry Karaszewski, American Crime Story, partie pour au moins trois saisons. Pas étonnant que la première ait exploité l’affaire O.J. Simpson qui passionna les Américains pendant plus d’un an et attisa les tensions raciales. Les volets suivants seront consacrés à Katrina, l’ouragan qui dévasta La Nouvelle Orléans en 2005, et à Andrew Cunanan, le tueur en série, assassin du couturier Gianni Versace en 1997.

American Crime Story - The People v. O.J. Simpson est un remarquable documentaire-fiction. Des acteurs incarnent les principaux protagonistes du drame, désignés sous leur véritable identité (Un des avocats d’O.J., Robert Kardashian est le père de Kim Kardashian). Si de nombreuses scènes sont fictionnelles, les faits sont scrupuleusement relatés, dans le moindre détail, tels que rapportés par Jeffrey Toobin (écrivain, ex-magistrat consultant et coscénariste de la série) dans son livre paru en 1996, The Run of His Life: The People v. O.J. Simpson.

I’m not black: I am OJ!

Intelligemment, la série s’ouvre sur les violentes émeutes (elles firent près de 60 morts) qui éclatèrent à Los Angeles le 29 avril 1992 dans les heures qui suivirent l’acquittement de policiers blancs filmés, un an plus tôt, en train de passer à tabac un Afro-américain, Rodney King. Les tensions raciales qu’elles ravivèrent dans toute la nation pesèrent sur le procès au point que les défenseurs d’O.J. Simpson réussirent à en faire le procès du LAPD, la police de Los Angeles, en réussissant à faire croire au jury de 24 citoyens, presque tous Afro-américains, qu’elle avait, par racisme, contaminé la scène de crime pour faire porter les soupçons sur leur client. Pourtant celui-ci, jouissant d’une célébrité nationale, intégré dans un quartier blanc à cent pour cent, ne se sentait pas appartenir à la communauté afro-américaine, ce qu’il revendiquait haut et fort.

C’est ainsi que, malgré des preuves accablantes, O.J. Simpson pourra sortir libre au terme d’un procès qui aura duré 266 jours. Il fut, néanmoins, devant une juridiction civile, jugé responsable de la mort de Ronald Goldman et condamné, en 1997, à 33,5 millions de dollars de dommages-intérêts dont il ne s’est acquitté que d’une infime partie. Il retournera à la case prison en 2008 où il purge une peine de 33 ans fermes pour enlèvement et vol à main armée. C’est en 2017 qu’il devient éligible à une demande de libération conditionnelle.

Outre l’intérêt de son sujet, American Crime Story - The People v. O.J. Simpson a de nombreux atouts dans sa main : une réalisation soignée, un montage qui réussit à maintenir la tension et une solide distribution, avec Cuba Gooding Jr. dans le rôle d’O.J. Simpson, et, dans celui des avocats de la défense (la « dream team »), John Travolta, David Schwimmer (Friends) et, surtout, Courtney B. Vance, titulaire d’un Golden Globe pour ce rôle. Du côté de l’accusation, on retrouve avec plaisir Sarah Paulson, de toutes les saisons d’American Horror Story, qui récolte pour ce rôle un Golden Globe et un Prime Time Emmy Award, cette dernière récompense étant également accordée à l’excellent Sterling K. Brown, son assistant.

American Crime Story - The People v. O.J. Simpson (10 épisodes d’une durée cumulée de 498 minutes) tient, avec ses suppléments, sur trois Blu-ray (BD-50) logés dans le boîtier bleu standard glissé dans un étui cartonné. Il faut un temps un peu long pour accéder au menu animé et musical proposant le choix entre version originale au format DTS-HD Master Audio 5.1 et doublage en français DTS Digital Surround 5.1 (le dos de la jaquette, plus flatteur, mentionne DTS-HD Master Audio 7.1 pour la VO et DTS-HD Master Audio 5.1 pour la VF).

Sous-titres en français, anglais et néerlandais.

Cette édition, au moment où nous écrivons ces lignes, est vendue en France à un prix 70% plus élevé que celui de l’édition US dont elle est pourtant le clone parfait.

En supplément sur le disque 3, Le procès du siècle (29’) dans lequel défilent les producteurs, Jeffrey Toobin et les acteurs avec des commentaires qui n’ajoutent pas grand-chose au visionnage de la série.

Suit, un peu plus informatif, L’affaire et les faits, une chronologie interactive : une échelle du temps, allant de juin 1994 à octobre 1995, sur laquelle plusieurs liens ouvrent des fenêtres avec de courts textes en anglais rappelant les étapes importantes de l’affaire. Sur certaine fenêtres, un bouton permet de lancer un extrait de la série, en anglais, sans sous-titres.

L’image (1.78:1, 1080p, AVC) est précise, bien contrastée avec des noirs denses, parfaitement lisible dans toutes les conditions d’éclairage. Une faute impardonnable, toutefois : des extraits d’archives filmées en 4/3 sont étirées en 16/9 !

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale (et non 7.1 comme indiqué à tort au dos de la jaquette) offre un spectre large et une bonne dynamique pour une restitution parfaitement claire des dialogues. Les voies surround auraient pu être utilisées plus généreusement. La version originale est plus dynamique que le doublage français, lequel, rappelons-le, est au format DTS Digital Surround 5.1 et non DTS-HD Master Audio 5.1.

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