Au bout du tunnel (2015) : le test complet du Blu-ray

Joaquin, paraplégique, vit seul dans une grande maison depuis la mort de sa femme et sa fille. Croulant sous les dettes, il loue une chambre à Berta, une jeune strip-teaseuse, accompagnée de sa fille. Une nuit, dans son sous-sol, il entend un bruit quasiment imperceptible provenant de l’autre côté du mur. À l’aide d’une caméra et d’un microphone discrètement introduits dans la paroi, il découvre que des malfrats sont en train de creuser un tunnel pour cambrioler la banque voisine…

La sortie directe en vidéo de cet original petit policier argentin, Au bout du tunnel (Al final del túnel), réalisé par Rodrigo Grande en 2016, donnera une chance au réalisateur de se faire connaître en France où aucun de ses deux précédents longs métrages n’est sorti en salles.

Si le thème du braquage de banque par un tunnel n’est pas vraiment une première, le scénario, imaginé et écrit par Rodrigo Grande, réussit à sortir des sentiers battus en opposant un paraplégique à un dangereux gang de braqueurs, dans un mortel jeu du chat et de la souris.

Au bout du tunnel a d’autres particularités : Joaquin, présent du premier au dernier plan, doit réagir à une succession de rebondissements, relativement crédibles, qui se succèdent à bon rythme. Le scénario ajoute, d’autre part, une rasade de romance au thriller qui reste l’ingrédient essentiel du cocktail, avec une fin à la Quentin Tarantino, façon Reservoir Dogs.

L’acteur principal, Leonardo Sbaraglia, convaincant dans son interprétation du paraplégique, donne une bonne présence à son personnage taiseux, qu’il interprète avec sobriété. Il ne nous est pas inconnu : il tenait le premier rôle dans Intacto (Juan Carlos Fresnadillo, 2001) et dans Les Proies (El Rey de la montaña, de Gonzalo López-Gallego, 2007). Tout comme Pablo Echarri, dans le rôle du méchant, qu’on avait remarqué dans Buenos Aires 1977 (Crónica de una fuga, 2007), le thriller haletant d’un autre Argentin, Israel Adrián Caetano.

Au bout du tunnel, correctement filmé, vaut par un scénario qui réussit à faire progressivement monter la tension, et à entretenir un réel suspense au long de la seconde moitié. Une plaisante découverte.

Au bout du tunnel (120 minutes) et son modeste supplément tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans un boitier de 11 mm. Le menu animé et musical propose le film en version originale, avec sous-titres imposés (qui auraient été mieux placés sous le cadre, dans la bande noire) et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.

En supplément, un prétendu making of (6’) qui se borne à donner les grandes lignes du thème et les caractéristiques des personnages, sans rien révéler de la conception ou du tournage du film. S’y ajoute l’habituel Espace découverte Koba Films avec la bande-annonce de The Missing, saison 1, Loft (2008), Appel inconnu et Kingdom, saison 1.

L’image (2.35:1, 1080p, AVC) est nette, dans l’ensemble bien contrastée, toujours lisible, même dans l’obscurité du tunnel.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, propre, avec une bonne dynamique, restitue clairement les dialogues, manquant de naturel dans le doublage. Le huis-clos n’est guère propice aux effets spectaculaires, mais les enceintes surround auraient toutefois pu être plus sollicitées.

Crédits images : © Haddock Films