La Vache (1969) : le test complet du Blu-ray

Gaav

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Dariush Mehrjui
Avec Ezzatolah Entezami, Mahin Shahabi et Ali Nassirian

Édité par Elephant Films

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Le 07/05/2018
Critique

La Vache

Hassan éprouve une réelle affection pour sa vache pleine dont les flancs s’arrondissent. Devant s’absenter du village, Hassan confie sa garde à sa femme. Un matin, le village est alerté par les lamentations de celle-ci : la vache est morte ! Pour éviter un drame, les villageois décident de l’enterrer et de dire à Hassan qu’elle s’est enfuie…

La Vache (Gaav) est le premier grand film de Dariush Mehrjui, sorti en 1969, après Diamond 33 (Almaas 33, 1967), que le réalisateur n’a jamais estimé, une sorte de parodie de James Bond. Le scénario est inspiré d’Azadaran-é Bayal, recueil de huit nouvelles de l’écrivain Gholam Hossein Saedi sur la vie dans le petit village imaginaire de Bayal.

L’essentiel de l’action se passe sur la place centrale d’un village isolé, battu pas les vents, replié sur lui-même autour d’un grand bassin quadrangulaire, entouré de maisons dont les murs, passés à la chaux, sont percés de rares fenestrons. On ne sait rien de ce qu’il se passe à l’intérieur des habitations, et pas grand-chose de l’extérieur du village où l’on s’expose à des dangers, notamment aux exactions des habitants du village voisin, les Boulouris, dont la silhouette se dresse parfois, en haut de la colline qui surplombe Bayal.

La Vache

La Vache réunit une petite dizaine d’acteurs professionnels mêlés aux habitants du village, ce qui souligne l’aspect quasi-documentaire de la source littéraire, Gholam Hossein Saedi ayant reçu une formation d’ethnologue.

C’est cette vérité qui amena le pouvoir du Shah à interdire le film dont le naturalisme, exposant les modes de vie archaïques des villageois, leurs superstitions, leur dénuement, ternissaient l’image officielle d’un Iran moderne, progressiste.

La Vache, par la maîtrise de sa mise en scène et de sa photographie, assurée par Fereydon Ghovanlou, un chef opérateur chevronné qui venait de tourner un documentaire, révèle le talent naissant de Dariush Mehrjui et justifie qu’on ait vu ce film comme le fondateur du nouveau cinéma iranien, un cinéma d’auteur dit « Cinéma différent » (Cinemay-e motefavet) .

La Vache

Présentation - 3,0 / 5

La Vache (105 minutes) et ses suppléments (20 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, en compagnie d’un DVD, dans cette édition combo dont le boîtier ne nous a pas été fourni pour le test.

Le menu animé et musical, dans la charte graphique de la collection Cinéma MasterClass d’Elephant Films, propose le film dans sa version originale au format DTS-HD Master Audio 1.0, avec sous-titres optionnels.

Bonus - 4,0 / 5

En complément :

Commentaire du film (Dolby Digital 2.0, en français) par Banchade Pourvali, critique, auteur d’ouvrages sur Chris Marker, Jean-Luc Godard…, spécialiste du cinéma iranien. Le commentateur donne des informations sur les us et coutumes locaux, souligne certaines options de la mise en scènes, resitue l’oeuvre dans le cadre du cinéma iranien. Un utile complément.

Présentation du film par Jean-Michel Frodon, critique, enseignant et historien du cinéma (20’). Dariush Mehrjui, après des études de philosophie en Californie, au début ses années 60, réalise en 1967 son premier film, Diamond 33, puis, deux ans plus tard, son vrai premier film, La Vache, en se démarquant de tous les codes du cinéma iranien populaire de cette époque (policiers ou films musicaux), notamment en situant l’action à la campagne. Ezzatolah Entezami, le titulaire du rôle de Hassan, formé au théâtre, joue ici pour la première fois dans un film qui lancera sa carrière au cinéma et l’amènera à jouer dans neuf autres films réalisés par Merjhui. Mélange de réalisme et de fiction, voire de fantastique, le film fut, malgré son interdiction, sans sous-titres, avec une traduction simultanée par le réalisateur, projeté à Venise en 1971 où il remporta le Prix FIPRESCI. À l’aube de la révolution islamique, Mehrjui tourne L’École où nous allions (Hayate poshti madreseye adl-e-afagh, sorti en 1980), une critique du régime du Shah. L’ayatollah Khomeini fait alors lever l’interdiction de La Vache.

Pour finir, une galerie de photos et la bande-annonce de La Vache et de trois autres films iraniens, Leila, un autre long métrage de Dariush Mehrjui (1997), Le Coureur (Davandeh, Amir Naderi, 1984) et Close-Up (Nema-ye Nazdik, Abbas Kiarostami, 1990), sortis le même jour en édition combo DVD/Blu-ray.

La Vache

Image - 5,0 / 5

L’image (1.66:1, 1080p, AVC), très propre, fermement contrastée, avec des blancs lumineux et des noirs denses, a été parfaitement nettoyée, avec une réduction du grain qui n’a pas altéré la texture argentique. À peine remarque-t-on une légère instabilité, fugace et très occasionnelle.

Son - 4,5 / 5

Le son, au format DST-HD Master Audio 1.0, très propre lui aussi, assure la clarté des dialogues, nous plonge avec réalisme dans l’ambiance, les bruits du village, le sifflement du vent et le cliquetis de la pluie et restitue l’accompagnement musical avec finesse.

La Vache

Crédits images : © Elephant

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 7 mai 2018
La Vache, par la maîtrise de sa mise en scène et la beauté de sa photographie, a révélé le talent naissant de Dariush Mehrjui et justifié qu’on ait vu ce film, encore inédit en vidéo, comme fondateur du nouveau cinéma iranien, un cinéma d’auteur dit « Cinéma différent ». Une réédition attendue, avec d’intéressants bonus.

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