Colonel Panics (2016) : le test complet du Blu-ray

Édition collector - Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Cho Jin-seok
Avec Sasa Handa, Satomi Hiraguri et Masaya Mimura

Édité par Spectrum Films

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Le 28/06/2018
Critique

Colonel Panics

Japon, de nos jours. Kaito est journaliste pour un magazine nationaliste. Sous ses airs d’employé modèle, il traque son ex, Kuniko, devenue auteur à succès et défoule ses pulsions avec Yumi, une prostituée. Nagisa, technicien travaillant dans le domaine de la réalité virtuelle, vit dans le futur. Il est chargé de neutraliser un virus qui brouille les frontières entre rêve et réalité. Les repères entre passé et futur vont alors s’estomper et le destin de ces deux hommes se croiser.

Colonel Panics, réalisé en 2016, seulement sorti au Japon et annoncé en Allemagne, est le premier et, à ce jour, le seul long métrage du jeune cinéaste d’origine coréenne Cho Jinseok, également auteur du scénario.

Le Blu-ray, jusqu’à ce jour uniquement édité au Japon, nous arrive en France en première exclusivité. Il a été déniché par Spectrum Films, un éditeur indépendant spécialisé dans le cinéma d’auteur asiatique. Son catalogue compte aujourd’hui une trentaine de titres, tous inédits, dont 7 disponibles sur Blu-ray, parmi lesquels The Terrorizers et When a Wolf Falls in Love With a Sheep, récemment testés.

Colonel Panics

Colonel Panics, en suivant deux personnages, Kaito et Nagisa, interprétés par le même acteur, l’un vivant dans le présent, l’autre dans le futur, dont les chemins vont pourtant se croiser, mêle plusieurs genres, le crime sanglant, façon giallo, la cyber aventure, le drame psychologique, l’érotisme.

Colonel Panics brouille aussi les cartes en entretenant une confusion entre réalité virtuelle et « réelle », entre cyborg et être de chair et de sang (un changement de format de l’image du 1.85:1 au 2.0:1, aidant le spectateur à se repérer), en nous entraînant, de plus, dans quelques allers et retours du présent au futur.

Deux scènes de violence extrême et d’autres, de bondage, exercées à l’encontre de femmes ont poussé certains commentateurs à fustiger la misogynie du réalisateur, alors que le film vise plutôt à stigmatiser la déshumanisation de la société japonaise actuelle et la frustration qu’elle a engendrée chez Kaito, enfermé dans son isolement.

Colonel Panics avec son thème sortant résolument des sentiers battus et sa forme achevée, originale, est un film à découvrir.

Colonel Panics

Présentation - 4,0 / 5

Colonel Panics (89 minutes) et ses suppléments (67 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 et un DVD-9 logés dans un fin boîtier de 11 mm, glissé dans un fourreau, dans une édition limitée à 1 000 exemplaires.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en japonais, au format audio DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo, avec sous-titres imposés.

Bonus - 2,5 / 5

Making of Colonel Panics (22’) montre, sans commentaires du réalisateur, qu’on ne voit que subrepticement, la répétition de deux scènes. La seconde, si elle a été tournée, a été écartée au montage.

Rencontre avec Cho Jinseok (10’). Dans un parfait anglais, il dit être né en Corée où il fut abandonné encore bébé. Fan du Le Magicien d’Oz, il a été marqué par Le Violent (In a Lonely Place), réalisé en 1950 par Nicholas Ray, qu’il a reçu comme une gifle. L’idée de départ de Colonel Panics était de raconter des histoires d’amour, étroitement imbriquées, entre un homme et une femme, entre un homme et un robot, entre un homme et sa technologie, en donnant un aperçu du Japon d’aujourd’hui. Malgré un modeste budget, il fallut faire comprendre aux producteurs les aspects politiques du film, sans les effrayer. Le français Fabrice Viel a composé la musique originale qui joue un rôle important dans la communication des émotions. Les effets spéciaux sanglants sont l’oeuvre de Yoshihiro Nishimura, un maître japonais de la discipline avec pas loin d’une centaine de contributions. Le film est dédié à Nagisa Oshima qui n’avait pas peur de choquer le spectateur par des scènes de sexe et de violence, ni de s’attaquer à la politique de son pays.

Bande-annonce.

Bande originale (28’), une composition minimaliste inventive, un harmonieux contrepoint aux images.

Deux courts métrages : Oshima (2’, 1.78:1, 1080i, DTS-HD MA 2.0, AVC) un court hommage abstrait, sans paroles, au cinéaste japonais Nagisa Oshima, s’ouvrant devant la stèle érigée en sa mémoire avec une légende en quatre langues, japonais, anglais, français et italien :  » Tu ne trouveras la lumière qu’en toi-même, tel un poisson des abîmes ». Puis Tokyo x Hokkaido (5’, 1.78:1, 1080p, AVC, DTS-HD MA 2.0), composé de deux plans fixes, le plus long montrant la tombée de la nuit sur un quartier de Tokyo, coupé par un autre, beaucoup plus court, de collines sous la neige.

Colonel Panics

Image - 4,5 / 5

L’image (2.0:1 et 1.85:1, 1080p, AVC), parfaitement résolue, propose des couleurs insolites, créées par des éclairages acidulés, roses, rouges, bleus ou jaunes et manifestement travaillées en postproduction.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo, très propre, avec une bonne dynamique et un spectre ouvert, donne une belle ampleur à la musique, en bon équilibre avec les dialogues. Une assez bonne séparation des deux voies crée une raisonnable sensation d’immersion dans l’ambiance.

Colonel Panics

Crédits images : © Spectrum Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 29 juin 2018
Colonel Panics entretient la confusion entre réalité virtuelle et "réelle", entre cyborg et être de chair et de sang, et nous entraîne, de plus, dans quelques allers et retours du présent au futur. Un premier film sortant résolument des sentiers battus, d’une forme achevée, à découvrir.

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Colonel Panics
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