Asylum (1972) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Roy Ward Baker
Avec Peter Cushing, Britt Ekland et Herbert Lom

Édité par ESC Editions

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Le 24/09/2018
Critique

Asylum

Le docteur Martin a pris rendez-vous avec le docteur Starr, le directeur d’un asile psychiatrique, dans lequel il a postulé pour un emploi. L’homme qui le reçoit lui dit que le docteur Starr est, lui aussi, interné et qu’il devra réussir un test pour obtenir le poste : le reconnaître parmi les autres pensionnaires. Reynolds, un infirmier, lui ouvre les portes du service où les patients sont enfermés…

Asylum, réalisé par Roy Ward Baker, est produit par la société américaine Amicus en 1972. Le succès La Maison qui tue (The House that Dripped Blood, Peter Duffel, 1971) lui confirme que le film à sketches est un produit qui se vend bien, non seulement en Grande Bretagne, où elle s’est installée, mais aussi et surtout aux USA, le grand marché qu’elle vise.

Asylum nous amène à rencontrer quatre patients, à découvrir ce qui les a amenés dans cet asile psychiatrique où, en raison de leur dangerosité, ils ont été séparés du monde extérieur par des portes fermées à double tour. Frozen Fear conte l’histoire de l’homme qui offrit à sa femme le congélateur qu’elle rêvait d’avoir, The Weird Tailor, celle du tailleur qui reçut une jour la commande d’un costume à couper dans une bien étrange étoffe, The Mannikins of Horror, celle de l’homme capable de donner la vie à des poupées et Lucy Comes to Stay, l’histoire de la troublante confrontation de Lucy et de Barbara.

Loin de l’exubérance gothique et sans l’intervention des monstres des productions de Hammer Films, la Amicus a créé son propre univers graphique en ancrant ses films dans la réalité contemporaine, celle des années 70.

Asylum

C’est à un admirateur de H.P. Lovecraft, Robert Bloch, qui avait écrit le roman qui inspira Psychose à Alfred Hitchcock, qu’on doit le scénario d’Asylum que Roy Ward Baker mettra soigneusement en scène, avec une prestigieuse distribution rassemblant des acteurs solidement établis, tel Patrick Magee, tout juste sorti du tournage d’Orange mécanique (A Clockwork Orangei, Stanley Kubrick, 1971), ou Peter Cushing, « emprunté » à Hammer Films et qu’on reverra dans maintes productions de la Amicus, ou encore Herbert Lom, le Chief Inspector Charles Dreyfus de la saga de La Panthère Rose (Films). Et d’autres encore, auxquels se joint une jeune garde, avec Robert Powell, deux ans avant que son nom ne s’inscrive en haut de l’affiche de Mahler (Ken Russell, 1974) et Charlotte Rampling, âgée de 26 ans. Les Damnés (La Caduta degli dei, Luchino Visconti, 1969) avait déjà attiré l’attention sur elle avant que Portier de nuit (Il Portiere di notte, Liliana Cavani, 1974) ne scelle sa réputation internationale.

Asylum

Présentation - 4,5 / 5

Asylum, précédemment édité en 2007, est l’un des cinq premiers titres d’une nouvelle collection lancée par ESC Éditions, British Terrors, qui comprend déjà quatre autres titres encore inédits en vidéo, Histoires d’outre-tombe (Tales from the Crypt, Freddie Francis, 1972) et Le Caveau de la terreur (The Vault of Horror, Roy Ward Baker, 1973), deux adaptations des EC Comics, ainsi que deux autres films de Freddie Francis, Le Train des épouvantes (Dr. Terror’s House of Horrors, 1965) et Les Contes aux limites de la folie (Tales That Witness Madness, 1973).

Asylum (88 minutes) et ses suppléments (24 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 et un DVD-9, logés dans la couverture d’un Mediabook de 16 pages.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale au format DTS-HD Master Audio 1.0 (Dolby Digital 1.0, vraisemblablement sur le DVD, non remis pour le test), avec sous-titres optionnels qui auraient pu être placés plus bas sur l’image.

Dans son intéressant article abondamment illustré, intitulé Histoires de fous, contenant de nombreux témoignages, Marc Toullec revient sur la recette des films à sketches élaborée par la Amicus, créée par Milton Subotsky et Max J. Rosenberg, un genre auquel s’était déjà frotté en 1945 un quatuor de réalisateurs, Alberto Cavalcanti, Charles Crichton, Basil Dearden et Robert Hamer avec l’inestimable Au coeur de la nuit (Dead of Night), qui sera suivi par L’Empire de la terreur (Tales of Terror, Roger Corman, 1962) et par Kwaidan (Kaidan, Masaki Kobayashi, 1964). Robert Bloch, écrivain de nouvelles, est choisi pour le scénario des quatre sujets qui seront reliés par le choix d’un unique lieu d’action, l’hôpital psychiatrique. Le réalisateur Roy Ward Baker, rodé au travail dans l’urgence par sa contribution à des séries télévisées, notamment à Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers), accepte un calendrier limité à vingt-cinq jours pour le tournage qui se déroule sans heurts en dépit de la défection en dernière minute du chef opérateur. Roy Ward Baker réalisera trois autres films pour la Amicus, dont Le Club des Monstres (The Monster Club) qui sera, en 1980, le chant du cygne de la société de production. Le film sortit en salles seulement seize semaines après le premier tout de manivelle !

Asylum

Bonus - 4,0 / 5

Présentation de la Amicus par Laurent Aknin (5’). Cette petite firme de production qui s’est fait une spécialité dans le créneau des films à sketches fut fondée en 1962 par deux Américains, Milton Subotsky et Max J. Rosenberg, en Grande Bretagne, un marché porteur pour les films de série B, moins en vogue aux USA, avec l’ambition de « marcher sur les plates-bandes de Hammer Films » en récupérant à l’occasion certains de ses acteurs et deux lignes directrices : le choix d’une épouvante contemporaine, et la production de films à sketches avec un seul réalisateur pour l’ensemble des histoires. Amicus se lancera ensuite dans des films sur les mondes perdus jusqu’à tirer sa révérence avec un dernier hommage aux films à sketches avec Le Club des Monstres (The Monster Club), réalisé par Roy Ward Baker en 1980.

Horreur psychiatrique, par Laurent Aknin (19’). Amicus, après que La Maison qui tue (The House that Dripped Blood, Peter Duffel, 1971) ait confirmé le bon accueil des films à sketches par le public, produit Asylum qui reste un des meilleurs films de son catalogue. Le scénario de Robert Bloch, riche et bien construit, révèle une trouvaille : le fil rouge reliant l’histoire des quatre patients, c’est la tournée du docteur Martin qui constitue une cinquième histoire. Après un vibrant éloge de Les Monstres de l’espace, le chef d’oeuvre de Roy Ward Baker, Laurent Aknin range Asylum parmi ses bons films, au « casting trois étoiles », avec la « rencontre fascinante » entre Britt Ekland et Charlotte Rampling.et avec la présence de Peter Cushing, un des fidèles de la firme Amicus. L’approche froide, clinique, du film d’horreur est un bon exemple du « fantastique réaliste », la marque de fabrique de la Amicus qui influencera le genre, notamment John Carpenter dans L’Antre de la folie (In the Mouth of Madness, 1994).

Asylum

Image - 3,5 / 5

L’image (1.85:1), 1080p, AVC) est stable, assez lumineuse et correctement contrastée. La restauration a ravivé les couleurs et débarrassé la pellicule de l’essentiel des marques laissées par le temps, mais oublié quelques petites taches blanches et, à 56’51”, une assez grosse tache noire visible dans le coin supérieur droit du cadre pendant une petite seconde. La définition est moyenne dans les plans larges et un bruit vidéo s’invite parfois dans les séquences moins éclairées.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0, très propre, pratiquement sans souffle, assez dynamique, avec une concentration du spectre dans le medium, s’il souffre de distorsions affectant l’accompagnement musical, restitue les dialogues avec clarté.

Asylum

Crédits images : © ESC Éditions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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GraveMaskin
Le 7 mars 2019
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 24 septembre 2018
Loin de l’exubérance gothique et sans l’intervention des monstres des productions de Hammer Films, la Amicus a créé son propre univers graphique en ancrant ses films dans la réalité contemporaine, celle des années 70. Un riche casting avec Charlotte Rampling encore débutante.

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