Histoires d'outre-tombe (1972) : le test complet du Blu-ray

Tales from the Crypt

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Freddie Francis
Avec Ralph Richardson, Joan Collins et Peter Cushing

Édité par ESC Editions

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Le 24/09/2018
Critique

Histoires d'outre-tombe

Le guide qui fait visiter des catacombes à un petit groupe de personnes conseille à tous de ne jamais le perdre de vue. Cinq d’entre eux se sont pourtant laissés distancer. Égarés, ils se retrouvent enfermés dans une sorte de caverne. Là, un homme encapuchonné, revêtu d’une robe de bure, leur ordonne de s’asseoir et les avertit « There is no way out there! ». « On ne sort pas d’ici. Pourquoi êtes-vous ici ? Et que comptez-vous faire en partant ? » Il va donner à chacun une vision du sort funeste qui l’attend…

Histoires d’outre-tombe (Tales from the Crypt), réalisé par Freddie Francis en 1972, est la quatrième d’une série de sept adaptations, produites par la Amicus pour le grand écran, de bandes dessinées publiées jusqu’en 1956 par Entertaining Comics, plus connues sous le nom d’EC Comics, proposant dans les domaines de l’horreur, du crime et de la science-fiction, plusieurs collections, Tales from the Crypt, Vault of Horror, Weird Fantasy, Shock SupenStories, The Haunt of Fear… La maison d’édition, créée par Maxwell Gaines au début des années 40, donnait une large place aux ouvrages éducatifs et religieux, quand elle fut reprise à sa mort, en 1947, par son fils Bill Gaines qui créa le magazine humoristique Mad en 1952 et, sous la pression de la censure, mit fin en 1956 aux EC Comics qui renaîtront pourtant de leurs cendres en 1964.

Histoires d’outre-tombe déroule cinq histoires, une par personnage, parmi lesquelles And All Through the House, l’histoire d’un meurtre dans l’intimité d’un foyer troublée par l’intrusion d’un Père Noël psychopathe, Poetic Justice, sur les brimades infligées à un vieux voisin bien paisible, Blind Alleys sur les risques encourus à trop économiser sur le chauffage et la nourriture des pensionnaires d’un asile pour aveugles…

On est loin de l’exubérance gothique des productions de Hammer Films, un choix de la Amicus qui voulait s’en démarquer en ancrant ses films dans la réalité contemporaine, ici en plein dans celle des années 70. La réalisation est soignée, grâce au talent et à l’expérience de Freddie Francis et en dépit de la pression des producteurs pour tenir le calendrier de tournage, au jour près, le budget, relativement confortable de 100 000 dollars ne pouvant être dépassé, sous aucun prétexte !

Histoires d’outre-tombe rassemble une prestigieuse distribution : autour de Joan Collins qui deviendra actrice récurrente de la série Dynastie (et qu’on pourra bientôt retrouver dans la saison 8 de l’anthologie American Horror Story, sous-titrée Apocalypse), s’ouvre un éventail de la fine fleur des acteurs britanniques, Ralph Richardson, Richard Greene, Nigel Patrick, Patrick Magee et, last but not least, Peter Cushing dans un rôle où on ne l’attendait pas.

Histoires d'outre-tombe

Présentation - 4,5 / 5

Premiers titres d’une nouvelle collection lancée par ESC Éditions, British Terrors, qui comprend déjà Le Caveau de la terreur, une autre adaptation des EC Comics, Le Train des épouvantes, Les Contes aux limites de la folie, tous inédits en vidéo, sauf Asylum.

Histoires d’outre-tombe (92 minutes) et ses suppléments (18 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 et un Blu-ray BD-50 et un DVD-9, logés dans la couverture d’un Mediabook de 16 pages.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 1.0 (Dolby Digital 1.0, vraisemblablement sur le DVD, non remis pour le test), avec sous-titres optionnels qui auraient pu être placés plus bas sur l’image.

Dans son intéressant article intitulé Histoires d’outre-tombe, cinq âmes en transit, Marc Toullec rappelle comment Milton Subotsky et Max J. Rosenberg, patrons de la société de production Amicus, ont réussi, après lui avoir soumis pas moins de six versions successives du scénario, à obtenir l’accord pour l’adaptation filmée de Bill Gaines, veillant au respect de l’esprit de la bande dessinée. La réalisation est confiée à Freddie Francis qui avait déjà dirigé le tournage de six films produits par Amicus. Puis viennent le casting et le début du tournage, minuté par un vigilant directeur de production et marqué par les multiples interventions de Ralph Richardson sur la direction des acteurs, puis par les démêlés entre Joan Collins et le réalisateur, par la complicité de celui-ci avec son ami Peter Cushing, maquillé en mort-vivant. Le film connut un franc succès au Royaume Uni et aux USA où il resta en deuxième position au box-office, pendant sept semaines, derrière Le Parrain de Francis Ford Coppola !

Histoires d'outre-tombe

Bonus - 4,0 / 5

Présentation de la Amicus par Laurent Aknin (5’). Cette petite firme de production qui s’est fait une spécialité dans le créneau des films à sketches fut fondée en 1962 par deux Américains, Milton Subotsky et Max J. Rosenberg, en Grande Bretagne, un marché porteur pour les films de série B, moins en vogue aux USA, avec l’ambition de « marcher sur les plates-bandes de Hammer Films » en récupérant à l’occasion certains de ses acteurs et deux lignes directrices : le choix d’une épouvante contemporaine, et la production de films à sketches avec un seul réalisateur pour tous l’ensemble des histoires. Amicus se lancera ensuite dans des films sur les mondes perdus jusqu’à tirer sa révérence avec un dernier hommage aux films à sketches avec Le Club des Monstres (The Monster Club), réalisé par Roy Ward Baker en 1980.

Entretien avec Laurent Aknin (13’). Freddie Francis avait réalisé en 1965 Le Train des épouvantes (Dr. Terror’s House of Horrors), un des premiers films produits par Amicus, qui auront tous en commun une identité visuelle assez neutre et froide, bien qu’inquiétante, imprimée par le décorateur Tony Curtis, à l’opposé du style gothique de Hammer Films dont ils se distinguent également par leur morale puritaine. Il souligne l’originalité du sketch Poetic Justice, dans lequel Peter Cushing incarne un personnage très différent de ceux qu’il interprète généralement, maquillé en monstre pour la première fois.

Histoires d'outre-tombe

Image - 4,0 / 5

L’image (1.85:1), 1080p, AVC), très lumineuse et stable, a été débarrassée de toutes les traces de dommages subis par la pellicule, avec une réduction du bruit qui dénature légèrement la texture argentique par un lissage excessif dans certaines scènes. Ceci dit, la résolution et les contrastes sont parfaits, avec des noirs bien denses et des couleurs ravivées, mais quelques petits problèmes d’étalonnage, les visages prenant occasionnellement une teinte un peu grisâtre.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale est lui aussi très propre, pratiquement sans souffle, avec une forte dynamique et une assez large bande passante qui donne une belle ampleur à la musique, notamment à la Toccata et fugue en ré mineur de Bach qui ouvre le film. Des saturations, peu gênantes, occasionnant quelques chuintements dans les dialogues. Ceux du doublage en français sont placés trop en avant et affectés par un excès de réverbération.

Crédits images : © ESC Éditions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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GraveMaskin
Le 7 mars 2019
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 24 septembre 2018
Histoires d’outre-tombe fut produit en Angleterre par la société américaine Amicus. Son ambition : concurrencer Hammer Films avec des films d’horreur à sketches réunissant une distribution trois étoiles et un Peter Cushing inattendu, ici sous la direction de Freddie Francis, un des maîtres du fantastique outre-Manche.

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