Quand la Terre s'entr'ouvrira (1965) : le test complet du Blu-ray

Crack in the World

Réalisé par Andrew Marton
Avec Dana Andrews, Janette Scott et Alexander Knox

Édité par ESC Editions

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Le 18/03/2019
Critique

Quand la terre s'entr'ouvrira

USA 1964. Le Dr. Sorenson, condamné à mort par un cancer et négligeant autant son épouse que les avertissements de son collègue Ted encore amoureux d’elle, organise le lancement d’un missile nucléaire vers le centre de la Terre afin de récupérer l’énergie géothermique du magma. L’explosion, s’ajoutant aux précédents tests atomiques militaires, provoque non plus une simple fissure mais une terrible crevasse qui avance si vite qu’elle menace d’ouvrir la Terre en deux parties, multipliant les cataclysmes et menaçant la survie même de la race humaine.

Quand la Terre s’entrouvrira (Crack in the World) (USA 1964) d’Andrew Marton, tourné en partie en Espagne, est un excellent film de science-fiction, au suspense haletant et d’une beauté plastique régulièrement éclatante en dépit de quelques plans de coupe à l’étalonnage erratique. Ses effets spéciaux efficaces et sa belle direction artistique sont signés par Eugène Lourié, le grand cinéaste de Gorgo (1961). On n’oublie pas la descente d’une bombe atomique dans le cratère meurtrier d’un volcan ni la chute d’un pont sur lequel roule un train bondé sans oublier l’elliptique mais stupéfiante conclusion que je ne révèle pas ici. Casting honorable, au premier rang duquel Dana Andrews et Janette Scott.

Quand la terre s'entr'ouvrira

La science-fiction eschatologique et sa catégorie « peur atomique » ont donné bien des chefs-d’oeuvre à l’histoire du cinéma mondial : celui-ci s’inscrit, par la démence et l’ampleur de son scénario autant dans la lignée du Le Choc des mondes (USA 1951) de Rudolph Maté que dans celle des chefs-d’oeuvre d’Inoshiro Honda dénonçant l’horreur atomique ou que dans celle du Jour où la Terre brûlera (GB 1962) de Val Guest. C’est certainement le meilleur titre signé par Marton, simple artisan d’origine hongroise par ailleurs surtout connu pour son excellente réalisation de seconde équipe sur la version parlante du Ben-Hur (1959) de Wyler où il dirigea la course des chars mais dont la carrière fut, pour le reste, décevante. A noter que si la géothermie est une science bien réelle aux applications contemporaines, le scénario est néanmoins antérieur à l’actuelle théorie de la « tectonique des plaques » terrestres. C’est plutôt pour le travail de Lourié que pour celui de Marton qu’il faut voir ce titre même si l’ensemble est nettement mieux mis en scène, monté et interprété que Krakatoa à l’Est de Java (USA 1968) de Bernard L. Kowalski où les effets spéciaux et les décors de Lourié étaient, là encore, les véritables vedettes. Quel distributeur français nous donnera, à présent, un coffret comprenant l’intégrale des 4 films fantastiques (Le Monstre des temps perdus (The Beast From 20.000 Fathoms), The Colossus of New York, The Giant Behemoth / Behemoth the Sea Monster, Gorgo) signés par Eugène Lourié ? Et lequel nous donnera enfin une édition « collector » de son chef-d’oeuvre Gorgo ?

Quand la terre s'entr'ouvrira

Présentation - 3,0 / 5

1 Blu-ray 50 zone B édité le 19 février 2019 par ESC, collection Hollywood Légendes. Edité aussi en DVD séparément. Format image 1.85 couleurs, son DTS HD Mono 2.0. VF d’époque + VOSTF, durée du film : 96 min environ. Supplément vidéo : entretien avec Christophe Lemaire.

Bonus - 2,5 / 5

Entretien avec Christophe Lemaire (durée 20 min. environ), bien illustré au montage par Linda Tahir, riche en affiches et en photos (de plateau en général, parfois d’exploitation mais beaucoup plus rarement). Lemaire fournit au novice les clés élémentaires pour une situation correcte du film dans l’histoire du cinéma de science-fiction, du cinéaste Andrew Marton et du cinéaste Eugène Lourié dans l’histoire du cinéma mondial, de la carrière de l’acteur Dana Andrews. Il passe un peu plus rapidement sur la mignonne Janette Scott. Mais tout cela n’apprendra rien au cinéphile déjà cultivé et peine à compenser, en ce qui me concerne, le manque flagrant d’une galerie affiches et photos d’exploitation américaines et françaises entièrement dédiée au titre. En seconde partie de bonus, quelques jaquettes de la collection Hollywood Legendes.

Quand la terre s'entr'ouvrira

Image - 3,0 / 5

Format 1.85 original respecté en Technicolor. Copie argentique dotée d’un bon contraste et de très belles couleurs mais à l’émulsion parfois instable (surtout générique d’ouverture puis première séquence) salie de temps en temps par quelques poussières négatives ou positives et par quelques brûlures. Numérisation équilibrant bien grain et lissage.

Son - 5,0 / 5

DTS-HD Master Audio 2.0. VOSTF mono et VF mono d’époque : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Piste son américaine plus nette et plus dynamique que la piste française aux effets sonores plus atténués, comme souvent. Excellente VF d’époque, aux voix collant bien aux personnages. Musique standard mais efficace.

Crédits images : © Collection Francis Moury, avec l’autorisation d’ESC Éditions

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony