Terreur sur la ligne (1979) : le test complet du Blu-ray

When a Stranger Calls

Réalisé par Fred Walton
Avec Charles Durning, Carol Kane et Colleen Dewhurst

Édité par ESC Editions

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Le 13/09/2019
Critique

Un classique du thriller, inspiré d’une curieuse légende urbaine et influencé par Mario Bava et John Carpenter.

Terreur sur la ligne

USA, Los Angeles 1979. Duncan, un psychopathe meurtrier, terrorise la jeune Jill durant une soirée entière et tue les enfants qu’elle surveillait. Sept ans plus tard, il s’évade de l’asile psychiatrique. Le père de famille, scandalisé par la négligence des autorités administratives, confie à un détective privé le soin de retrouver puis de tuer le criminel avant qu’il ne récidive.

Terreur sur la ligne (When a Stranger Calls, USA 1979) de Fred Walton est le titre le plus célèbre de la filmographie fantastique sélective de cet artisan inégal mais ici inspiré. Son succès engendra une suite sous la forme d’un téléfilm Appel dans la nuit (When a Stranger Calls Back, USA-Canada 1993) également signé Walton. Sans oublier un remake homonyme Terreur sur la ligne (USA 2006) de Simon West. Il faudrait d’ailleurs songer à réunir un jour en coffret, sinon les trois titres, au moins les deux signés Walton en 1979 et en 1993.

Terreur sur la ligne est une extension au niveau d’un long-métrage de ce qui était initialement un moyen-métrage intitulé The Sitter(USA 1977). La source d’inspiration majeure du moyen-métrage, sur le plan thématique comme plastique, était évidemment le sketch du téléphone dans Les Trois visages de la peur (Ital.-Fr. 1963) de Mario Bava. Walton en reprend plusieurs idées de mise en scène en s’attachant à un montage particulièrement soigné. Par rapport au titre de Bava, les emprunts éventuels au Black Christmas (Silent Night, Evil Night, Canada 1974) de Bob Clark, sont secondaires. Troisième source historique clairement identifiable : Halloween - La nuit des masques (USA 1978) de John Carpenter. Son succès financier et critique influença sans doute Walton : le découpage temporel du titre de 1979 comporte une évidente similitude structurelle avec le Carpenter de 1979 : un crime de psychopathe suivi de son incarcération puis de son évasion des années plus tard, réitérant la menace. Enfin, notons que certaines autres idées flottaient dans l’air du temps au tournant des années 1970-1980, dans le cinéma fantastique mais aussi dans le film noir policier. Par exemple l’attachement à peindre d’une manière pointilliste et dense les bas-fonds et l’incommunicabilité qu’ils génèrent : qu’on se souvienne par exemple du Tueurs de flics (The Onion Field, USA 1979) de Harold Becker !

Reste que, en dépit de ces sources diverses d’inspiration, Terreur sur la ligne est original. Son argument est inspiré par des faits-divers ayant donné naissance à une curieuse légende urbaine; le casting des rôles principaux (mais aussi des rôles secondaires) est remarquable; sa direction d’acteurs est sobre et précise; son suspense ne se relâche jamais; sa mise en scène est parfois si concertée qu’elle frôle l’esthétisme tandis que son écriture s’attache à un réalisme parfois presque documentaire. Le début du Scream (USA 1996) de Wes Craven qui admirait le titre de Walton, lui rendra hommage quinze ans plus tard. Week-end de terreur (April Fool’s Day, USA 1986) de Fred Walton présente les mêmes qualités formelles que celles visibles dans Terreur sur la ligne mais son scénario est moins original. Il faudrait à présent songer à éditer son excellent téléfilm Seule dans la tour de verre (Trapped, USA 1990).

Terreur sur la ligne

Présentation - 5,0 / 5

1 Blu-ray édité par ESC, collection « Trésors du fantastique », le 06 août 2019. Durée du film : 97 min. environ. Image couleurs en Full HD au format 1.85 compatible 16/9, 1080p. Son VF + VOSTF en DTS-HD Master Audio 2.0. Suppléments : présentation par Marc Toullec.

Bonus - 2,5 / 5

Présentation du film par Marc Toullec (2019, durée 10 min. environ) : elle situe correctement le titre dans l’histoire du cinéma fantastique et fournit d’intéressantes précisions sur sa genèse, sa production (grâce aux attachés de presse du comédien Richard Gere) et sa réception critique. Quelques Illustrations permettent d’apercevoir brièvement des photos de plateau N&B et couleurs, une ou deux affiches. Ces dix minutes de présentation suffisent pour que cette édition ESC s’avère, sur le plan des bonus, supérieure à l’ancienne édition américaine Blu-ray Mill Creek sortie en 2013 qui n’en proposait strictement aucun. Reste qu’on peut regretter l’absence d’une galerie dédiée aux affiches et photos d’exploitation US et / ou françaises d’époque.

Terreur sur la ligne

Image - 5,0 / 5

Format 1.85 couleurs, Full HD compatible 16/9. Copie argentique en parfait état et excellente restitution des séquences nocturnes, les plus belles concernant l’emploi des couleurs car elles ressortent sur des noirs bien profonds. Excellent transfert numérique, doté d’une parfaite définition, mais privilégiant légèrement le lissage par rapport au grain.

Son - 5,0 / 5

VF + VOSTF mono DTS-HD Master Audio 2.0 : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Excellente musique signée Dana Kaproff, parfois assez nettement inspirée, lorsque les cordes sont sollicitées, par la partition de Bernard Hermann pour Psychose (USA 1960) d’Alfred Hitchcock. Les pistes américaines et françaises sont toutes deux dotées d’une bonne répartition dialogue-effets sonores-musique ainsi que d’une puissante dynamique sonore.

Terreur sur la ligne

Crédits images : © ESC Éditions

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

Moyenne

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francis moury
Le 13 septembre 2019
Un classique du film fantastique comme du film noir, inspiré d’une curieuse légende urbaine. Nettement influencé par Bava et Carpenter mais néanmoins original.

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