Réalisé par Anthony Hemingway
Avec
Gabriel Chavarria, Hannah Emily Anderson et Jessica Garza
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Une nuit par an, tous les crimes, y compris les assassinats, son permis aux USA, avec un nouveau parti au pouvoir, le New Founding Fathers of America (NFFA). Non seulement les meurtres sont-ils tolérés, mais aussi encouragés en direct à la télévision. Au signal donné par le hurlement d’une sirène, on peut tuer pour se venger d’un voisin, pour éliminer un collègue de travail ou, tout simplement, pour s’amuser. Police et services d’urgence ne répondent plus à aucun appel au secours.
The Purge est l’adaptation sous la forme d’une série du thème imaginé par le scénariste et réalisateur James DeMonaco, devenu une franchise. Depuis la réalisation, en 2013, d’un premier film, The Purge, inutilement rebaptisé en France American Nightmare, il a tourné deux autres chapitres, American Nightmare 2 : Anarchy (The Purge: Anarchy, 2014), American Nightmare 3 : Élections (The Purge: Election Year, 2016) et confié à Gerard McMurray la réalisation du quatrième, American Nightmare 4 : Les Origines (The First Purge, 2018). Les quatre films sont disponibles séparément ou dans une intégrale parue en novembre 2018.
God bless America! A nation reborn
Avec la bénédiction du gouvernement, le déchaînement « légal » de la violence est applaudi par les media comme l’expression d’un droit fondamental contribuant à la supériorité des USA sur les autres nations, comme la manifestation d’une force de caractère. Le premier film, American Nightmare, vantait aussi ses effets directs sur le bien-être social, notamment par la réduction du nombre des marginaux et des chômeurs.
Ain’t America great ?
Certains esprits mal tournés verront peut-être dans cette louange du régime, ressassée à la télévision, une allusion au « Make America great again ! » trumpien. Quoiqu’il en soit, cette toile de fond d’un monde dystopique fournit un utile prétexte au chaos qui va permettre aux « purgeurs » de passer à l’acte en réalisant leurs souhaits inavouables, par exemple celui d’éliminer un collègue de travail concurrent sur un poste à pourvoir, ou, plus simplement, celui de donner une leçon à cette jeune impertinente oubliant de dire merci quand on lui tient la porte.
The Purge suit, au long de ses dix épisodes, huit personnages principaux, Penelope Guerrero, une jeune femme embrigadée dans une secte et Miguel, le frère à sa recherche, Jenna et Rick Betancourt, un couple en quête d’une subvention pour la construction d’un abri pour les victimes de la purge, Lila, la fille d’Albert Stanton, membre influent du NFFA, Jane Barbour, directrice d’une société d’investissement créée par David Ryker, Joe Owens, un ouvrier soudeur trop souvent rabroué, et Pete the Cop, un ex-policier au passé mystérieux qui lui vaut d’être respecté par les purgeurs.
The Purge aurait pu se dérouler en temps réel, de manière linéaire. Le choix de James DeMonaco fut de montrer, en parallèle, le sort de chacun des personnages au cours de la nuit. Avec, de plus, des flashbacks expliquant pourquoi ils ont été choisis comme victimes ou ce qui les a poussés à devenir des assassins. Grâce à un montage rigoureux, on ne perd jamais le fil du récit qui finit par rassembler la plupart des protagonistes en un même lieu.
La série vole un cran au-dessus des films par des dialogues bien écrits et, surtout, parce qu’elle permet, en sept heures, d’enrichir l’intrigue en multipliant les personnages tout en leur donnant suffisamment d’épaisseur. Comme à Joe Owens, le mystérieux masque de fer, brillamment interprété par Lee Tegersen, un acteur connu des amateurs de séries (120 à son palmarès) qu’on avait, notamment, remarqué dans Oz, créée par Tom Fontana (1997, 6 saisons, 56 épisodes) et dans Generation Kill (Susanna White et Simon Cellan Jones, 2008, 7 épisodes). On trouve aussi, dans le rôle de Lila, Lili Simmons, la Rebecca de Banshee, créée en 2013 par David Schickler et Jonathan Tropper (4 saisons, 38 épisodes) et, dans le rôle du douteux David Ryker, William Baldwin.
Le reste de la distribution fait appel à des acteurs confirmés, entourés d’une foule de figurants, particulièrement dans la soirée de la purge organisée dans la résidence d’Albert Stanton ou sous le chapiteau du Carnival of flesh, la fête foraine où sont vendues aux enchères les captures des purgeurs.
The Purge, avec une réalisation soignée, un montage soutenant la tension dramatique, des scènes d’action, de bons moments de suspense, réussit à capturer l’attention du spectateur et à trouver une bonne place dans la catégorie des plaisirs coupables.
Elle se poursuit : la saison 2 est en cours de diffusion au moment où nous écrivons ces lignes.
The Purge, saison 1 (10 épisodes d’une durée cumulée de 425 minutes) tient sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check discs.
Le menu fixe et musical à pictogrammes propose la série dans sa version originale, au format DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en français et en allemand au format DTS Digital Surround 5.1.
Sous-titres en français, allemand, néerlandais et, pour malentendants, en anglais.
La navigation aurait été facilitée si l’accès aux cinq épisodes de chaque disque avaient été regroupé sur une seule page.
Scènes coupées (4’)
Conversation avec les acteurs et l’équipe (3’), une suite de platitudes autour du thème de la purge. Cela pourrait-il arriver ? Seriez-vous capable de purger ? etc.
Anatomie d’une scène (3’). Très promotionnel, ce supplément ne livre pas ce qu’annonce son titre.
Costumes et accessoires (4’). Le chef accessoiriste et son assistante nous font visiter le gros camion dans lequel sont rangés tous les accessoires dans des boîtes au nom des personnages, les armes, le faux sang…
Lecture commune (2’) : showrunner, réalisateur et acteurs sont réunis autour d’une table pour la préparation d’une scène avant son tournage.
L’image digitale (1.78:1, 1080p, AVC) additionne une excellente définition, de solides contrastes avec des noirs bien denses et une délicate gestion des couleurs pour assurer une parfaite lisibilité des très nombreuses scènes de nuit.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, au spectre ouvert, avec une bonne dynamique, offre un bon équilibre entre les dialogues (occasionnellement étouffés), l’ambiance et l’accompagnement musical. Il peut parfois manquer de puissance dans certaines scènes d’action avec un effet d’immersion souvent trop discret.
Le format Dolby Digital Surround 5.1 du doublage en français s’en tire assez bien, avec des dialogues plus secs à défaut d’être toujours convaincants.
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