Rambo : Last Blood (2019) : le test complet du Blu-ray

Rambo sort de son cocon pour voler au secours de sa fille adoptive, tombée dans les filets de narco-trafiquants et proxénètes mexicains.

Rambo est désormais installé dans l’Arizona où il mène une vie tranquille dans son immense ranch. Il partage sa vie avec la famille qu’il s’est choisie, Maria et sa petite-fille Gabrielle, auprès de qui il se sent entouré et apaisé. Mais Gabrielle part en secret au Mexique sur les traces de son père biologique. Là-bas, elle est kidnappée par un gang de narco-trafiquants pratiquant aussi la prostitution. Rambo part à sa recherche.

Rambo : Last Blood, sorti en septembre 2019, est le second long métrage d’Adrian Grünberg après Kill the Gringo (Get the Gringo, 2012), non distribué dans nos salles, racontant l’expérience carcérale d’un Américain (Mel Gibson) au Mexique.

First Blood… Last Blood ?

Rambo : Last Blood est le cinquième film de la franchise lancée en 1982 avec Rambo (First Blood, Ted Kotcheff), l’adaptation du premier roman de David Morrell, publié en 1972. Le titre du film, les impressions tirées de la dernière séquence et du supplément sur le Blu-ray peuvent laisser supposer que ce film est le dernier de la saga Rambo avec Sylvester Stallone, coauteur du scénario avec Matthew Cirulnick (créateur avec Gaia Violo de la série Absentia en 2017, 21 épisodes à ce jour, dont on attend toujours une édition vidéo). Perdu ! Le réalisateur indien Siddharth Anand mitonne un remake de First Blood qui doit sortir cette année.

I want revenge!

Le scénario de Rambo : Last Blood exige que le spectateur s’arme de patience pour entrer enfin dans le vif du sujet, la vengeance, après les deux premiers tiers du métrage. En attendant, il pourra admirer une démonstration appuyée des talents de cavalier de Sylvester Stallone et, aussi, le voir subir, sans broncher, un passage à tabac en règle.

Comme dans Rambo (First Blood), John Rambo va, à lui seul, affronter une armée, ici celle des narco-trafiquants et de leurs sbires armés jusqu’aux dents, et ressortir tous les trucs vicieux qu’il a appris sous le béret vert qu’il portait au Viêt Nam. Avec, cette fois, une arme secrète : Five to One par The Doors, hurlé par des hauts parleurs !

Et, à partir de là, une mise en scène statique gâche la fête : les méchants tombent comme des mouches à intervalles rapprochés, à une cadence métronomique, dans une absence de suspense et d’émotion qui laisse le spectateur de marbre. Un lourd bilan humain pourtant, mais un vrai gâchis, un peu racheté, toutefois, par la qualité de la musique originale de Brian Tyler.

Le personnage de Rambo, peut-être parce qu’il est supposé être connu de tous, n’est rappelé que par quelques furtifs flashbacks de la guerre du Viêt Nam et par une consommation excessive de tranquillisants pour soigner le stress post-traumatique que toutes les années passées, plus de quatre décennies, n’ont pas réussi à apaiser.

Les autres personnages, notamment le chef des trafiquants, ne sont esquissés qu’à grands traits, à peine caricaturés, tout comme celui de la journaliste Carmen Delgado, interprétée par Paz Vega, révélée il y a près de vingt ans par Lucia et le sexe (Lucía y el sexo, Julio Medem, 2001).

Rambo : Last Blood (101 minutes) et ses compléments (67 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français (sauf pour les dialogues en espagnol), les deux au format DTS-HD Master Audio 7.1.

Piste d’audiodescription en français au format Dolby DTS Surround 2.0 stéréo et sous-titres pour malentendants.

Trois éditions sont sorties simultanément : deux sur Blu-ray, l’une dans un boîtier bleu standard, l’autre dans un boîtier SteelBook, et une troisième sur DVD.

Making of Rambo: Last Blood (50’). Sylvester Stallone, « Sly » pour les intimes, voit son film comme un drame shakespearien, pas comme un film d’action. « Je suis un réalisateur et un scénariste ; ce que j’aime le moins, c’est jouer. » Sur fond de scènes de tournage, producteurs, acteurs, réalisateur, directeur artistique… font l’éloge d’Adrian Grünberg dont la connaissance du Mexique donne au film une garantie d’authenticité (bien qu’il ait été tourné… à Tenerife, pour les séquences au Mexique, et en Bulgarie, pour celles du ranch en Arizona !). Le ranch a été construit en cinq semaines et des tunnels ont été creusés pour les scènes finales : voilà, à peu près, les seules informations données sur la réalisation du film.

La musique (17’). « La musique pour les massacres » a été composée par Brian Tyler, inspiré par celle de Jerry Goldsmith, compositeur des partitions des trois premiers films de la franchise. L’orchestration du thème principal s’adapte, soit à l’action avec des percussions agressives, soit à l’émotion dans la scène finale, dominée par les cordes. Il évoque, pour finir, la difficulté du remixage en 7.1. Ce complément rachète un peu la platitude du précédent.

L’image numérique (2.39:1, 1080p, AVC) à la définition poussée, parfaitement contrastée, avec des blancs lumineux et des noirs profonds, dans une palette de couleurs plutôt froides, assure une irréprochable lisibilité de toutes les scènes de nuit, y compris des affrontements dans les tunnels.

Le son DTS-HD Master Audio 7.1 stéréo de la version originale, percutant, avec une bande passante ouverte, des basses fermes et une forte dynamique est spectaculaire dans les scènes d’action de la fin du film, avec une utilisation optimale des sept canaux plongeant le spectateur au milieu de l’action. Une puissance qui n’exclut pas la finesse dont profite l’accompagnement musical.

Ces observations valent aussi pour le doublage en français, au même format, assez soigné.

Crédits images : © Yana Blajeva