Uniformes et jupon court (1942) : le test complet du Blu-ray

The Major and the Minor

Réalisé par Billy Wilder
Avec Ginger Rogers, Ray Milland et Rita Johnson

Édité par Rimini Editions

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Le 11/12/2020
Critique

Dès son premier film réalisé à Hollywood, Billy Wilder donne toute la mesure de sa maîtrise du genre le plus exigeant, la comédie.

Uniformes et jupon court

Lassée du regard des hommes, complètement fauchée, Susan ‘Sue Sue’ Applegate décide de quitter New York pour rejoindre sa mère dans l’Iowa. N’ayant pas assez d’argent pour payer le billet de train, elle se donne l’apparence d’une fillette et prétend avoir 12 ans pour bénéficier du demi-tarif. Démasquée par les contrôleurs, elle se réfugie dans la cabine du major Philip Kirby, instructeur dans une école militaire…

Uniformes et jupon court (The Major and the Minor, un titre autrement plus subtil que celui choisi en France), est le premier film réalisé par Billy Wilder à Hollywood où il fut engagé en 1934 par Paramount Pictures pour écrire des scénarios, après avoir quitté l’Allemagne nazie. Il avait, en Allemagne, contribué au film collectif Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag, 1930) et, coréalisé en France avec Alexandre Esway, Mauvaise graine, sorti en 1934, avec Danielle Darrieux en tête d’affiche.

Le scénario d’Uniformes et jupon court, inspiré d’une histoire de Fanny Kilbourne, a été coécrit par Charles Brackett, avec lequel Billy Wilder avait collaboré pendant ses années de service à la Paramount en tant que scénariste. Charles Brackett participera à l’écriture de quatre autres de ses films, dont Les Cinq secrets du désert (Five Graves to Cairo), un film de propagande antinazie réussi, tourné en 1943, dans la foulée d’Uniformes et jupon court.

Uniformes et jupon court

- How do you feel Sue-Sue? - So, so…

Uniformes et jupon court, un vaudeville sophistiqué, joue sur l’apparence trompeuse de Sue-Sue, mais aussi sur les mots et les allitérations quand Philip Kirby s’adresse à elle ainsi : « So, you see, Sue-Sue… » Il exigeait donc des acteurs rôdés à la comédie.

Ginger Rogers était, à 31 ans, une star confirmée par près d’une cinquantaine de rôles depuis sa première apparition devant les caméras à l’âge de 18 ans et la renommée planétaire acquise grâce aux huit films en tandem avec Fred Astaire. Pour lui donner la réplique, Ray Milland, tout aussi célèbre.

Uniformes et jupon court montre, dès ce coup d’essai, le talent de réalisateur, de scénariste et de directeur d’acteurs de Billy Wilder qu’allaient aussitôt confirmer deux chefs-d’oeuvre du Film noir, Assurance sur la mort (Double Indemnity, 1944) et Le Poison (The Lost Weekend, 1945). Ce dernier décrocha quatre Oscars : du meilleur film, du meilleur scénario, de la meilleure photo et de la meilleure interprétation masculine pour Ray Milland, lauréat à Cannes pour cette même prestation.

Uniformes et jupon court

Présentation - 4,5 / 5

Uniformes et jupon court (101 minutes), coédité avec Movinside, et son supplément (32 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, dans cette édition combo, en compagnie d’un DVD-9, dans un coffret non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, au format audio DTS-HD Master Audio 1.0.

À l’intérieur du coffret, un livret de 28 pages, abondamment illustré, écrit par Marc Toullec, revient sur les débuts de Billy Wilder à Hollywood, après qu’il eut fui l’Allemagne nazie. Sa première réalisation aux USA, Uniformes et jupon court, devait passer l’obstacle du Code Hays, ce qu’il fit au prix de quelques retouches aux dialogues. Le livret évoque le recrutement de Ray Milland (Billy Wilder pensait à Cary Grant en écrivant le scénario) et de Ginger Rogers, alors âgée de 32 ans obligée de se bander la poitrine pour se métamorphoser en une fillette de 12 ans, le support d’Ernst Lubitsch pendant le tournage, le bon accueil du film par le public et les réactions de la critique.

Uniformes et jupon court

Bonus - 2,5 / 5

Conversation entre Mathieu Macheret et Frédéric Mercier (32’), le premier critique pour Le Monde, le second pour Transfuge et France-Culture. Après un rappel des débuts de Billy Wilder à Hollywood comme scénariste, ils analysent le film dans lequel on retrouve « la thématique wildérienne du personnage bloqué dans son élan » ou enfermé dans une situation dans laquelle il doit « se débrouiller ». Et aussi, la « dialectique de l’ordre et du désordre », avec les dérèglements apportés à la discipline de l’école de cadets par la présence de Susan. Manquent à cet entretien, un peu brouillon, des références à d’autres films de Billy Wilder sur les « thématiques » citées.

Uniformes et jupon court

Image - 5,0 / 5

L’image (1.33:1, 1080p, AVC), après une restauration qui n’aura laissé échapper que d’imperceptibles taches, est stable, lumineuse, fermement contrastée, avec une gestion du grain qui n’a pas altéré la texture argentique.

Son - 3,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 fait l’essentiel de son office en restituant clairement les dialogues, correctement priorisés sur l’ambiance et l’accompagnement musical. Il est pourtant affecté par un souffle assez fort, mais suffisamment régulier pour presque se faire oublier.

Crédits images : © Paramount Pictures

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 11 décembre 2020
Le premier film américain de Billy Wilder, sur le thème ambigu des apparences trompeuses, est une réussite annonçant ses aptitudes à l’art délicat de la comédie, un genre dans lequel il excellera.

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Uniformes et jupon court
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