La Maison de la mort (1932) : le test complet du Blu-ray

The Old Dark House

Réalisé par James Whale
Avec Boris Karloff, Melvyn Douglas et Charles Laughton

Édité par Carlotta Films

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Le 26/02/2021
Critique

Un film assez méconnu de James Whale avec Boris Karloff, soudainement devenu une star internationale depuis son incarnation de la créature de Frankenstein.

La Maison de la mort

Philip et Margaret Waverton, accompagnés de leur ami Penderel, leur voiture bloquée par un glissement de terrain provoqué par une pluie torrentielle, se réfugient dans le vieux manoir de Horace Femm et de sa soeur Rebecca, servis par Morgan, un inquiétant majordome muet. Ils sont vite rejoints par deux autres naufragés de la route, Sir William Porterhouse et sa jeune « protégée », Gladys.

La Maison de la mort (The Old Dark House), sorti en 1932, originellement distribué en France sous le titre Une soirée étrange, l’adaptation d’une nouvelle publiée en 1927 par J. B. Priestley, Benighted, sort onze mois après Frankenstein.

J’invite le visiteur à lire la chronique par Francis Moury de la précédente édition DVD sortie par Elephant Films en janvier 2017, avant la restauration 4K opérée par le Cohen Media Group pour l’édition Blu-ray parue aux USA en octobre 2017 et pour la ressortie du film, dans nos salles par Carlotta Films, le 25 septembre 2019.

La Maison de la mort, en dépit de la faiblesse de son scénario, offre des cadrages, des jeux d’ombre et de lumière, des visages déformés par les reflets d’un miroir… une image d’une envoûtante beauté. Une nouvelle démonstration de l’efficacité de la conjugaison des talents de James Whale et du chef-opérateur Arthur Edeson qui tenait la caméra pendant le tournage de Frankenstein et de trois autres films de James Whale de 1931 à 1933, avant que Casablanca ne lui vaille une de ses trois nominations aux Oscars. Le film doit aussi beaucoup à l’étrangeté des décors de Charles D. Hall qui fut le directeur artistique de douze films de James Whale.

La Maison de la mort

La Maison de la mort possède un autre atout, sa distribution, Boris Karloff en tête, dans un rôle encore plus mutique que celui de la créature de Frankenstein qui venait de lui accorder une réputation internationale, merveilleusement effrayant quand la moitié de son visage apparaît pour la première fois dans l’entrebâillement de la porte du manoir, sous un maquillage de Jack Pierce, la personne avec laquelle il disait avoir passé le plus de temps durant sa longue carrière d’acteur ! On retrouve aussi Melvyn Douglas, encore à ses débuts au cinéma après une solide expérience du théâtre, et, dans son premier rôle aux USA, Charles Laughton, lui aussi formé sur les planches. Il campe ici, avec justesse et finesse, un nouveau riche qui vient d’acheter un titre sans réussir à cacher son manque d’éducation. Philip est interprété par Raymond Massey dont l’image est restée dans l’inconscient de tout cinéphile depuis son incarnation de l’inquiétant géant insensible à la douleur, le cobaye de Peter Lorre dans la comédie noire de Frank Capra, Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace, 1942). Impossible, également, d’oublier, dans le rôle de Margaret, Gloria Stewart, particulièrement séduisante dans la robe de satin blanc qu’elle a dû endosser pour faire sécher ses vêtements de voyage, trempés par une opportune pluie d’orage.

La Maison de la mort, un film méritant d’être réévalué, peut désormais être vu en haute définition, après une exemplaire restauration de l’image et du son.

La Maison de la mort

Présentation - 3,0 / 5

La Maison de la mort (72 minutes) et ses suppléments (16 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50, avec une belle sérigraphie reprise sur la jaquette du boîtier de 11 mm, glissé dans un fourreau.

Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, au format DTS-HD Master Audio 1.0.

Bonus - 3,0 / 5

La fille de Frankenstein (15’, 2017). Sara Karloff, la fille de Boris Karloff, est interrogée par Dean Otto, conservateur de la section cinéma du Speed Art Museum. Frankenstein, sorti en 1931, était le 81ème film de Boris Karloff qui disait volontiers que personne n’avait vu les 80 autres. Bien qu’il ne fût pas invité à la première, son interprétation du monstre fit soudainement de lui une star. 1932 fut une année exceptionnelle pour lui avec la sortie de The Mask of Fu Manchu et The Mummy. Il savait parfaitement utiliser sa voix, son regard et ses mains. The Old Dark House, outre le thème de la terreur, touche aussi aux différences sociales et à la religion.

Sauvetage d’un classique (7’, 1.33:1, 2003). Le réalisateur Curtis Harrington, admirateur de James Whale avec lequel il se lia d’amitié, fut intrigué pendant son enfance par une affiche de The Bride of Frankenstein avec Elsa Lanchester et Boris Karloff. Il a pu, beaucoup plus tard, inviter James Whale à une projection de The Old Dark House qu’il avait organisée au British Film Institute. Sous contrat avec Universal Pictures, il tenait à sauver ce film dont les droits avaient été cédés à Columbia Pictures pour le remake réalisé par William Castle en 1963. Le négatif et une copie lavande ont pu être retrouvés à New York. La première bobine du négatif était irrécupérable, mais il a obtenu l’accord d’Eastman House pour financer la restauration du film et de Columbia Pictures pour sa distribution.

Bande-annonce (2’).

Ces suppléments sont repris de l’édition Cohen Media Group qui comprenait aussi deux commentaires audio, l’un par l’actrice Gloria Stuart, l’autre par James Curtis, auteur d’une biographie de James Whale, James Whale: A New World of Gods and Monsters, publiée en 2003.

La Maison de la mort

Image - 5,0 / 5

L’image (1.37:1, 1080p, AVC) a bénéficié d’une restauration exemplaire qui a effacé toute marque de dégradation de la pellicule et contrôlé le grain sans dénaturer la texture du 35 mm. Stable, lumineuse, agréablement contrastée, avec des noirs denses, elle offre un dégradé de gris parfaitement étalonné.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 mono, très propre lui aussi, pratiquement sans souffle, assure la clarté des dialogues dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical, souffrant de quelques distorsions, et une ambiance très présente dans laquelle dominent le sifflement du vent et le grondement du tonnerre.

Crédits images : © 1932 (Universal Pictures Corp) / Renouvelé 1960 (Universal Pictures Company Inc.).
© 2017 Cohen Media Group, LLC. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 27 février 2021
Ce film de James Whale avec Boris Karloff, réalisé juste après l’inoubliable Frankenstein, est resté assez méconnu. Cette réédition, la première en haute définition, après une restauration exemplaire, permettra de le (re)découvrir dans des conditions optimales.
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Sébastien
Le 22 mai 2017
Bonjour, il me semble qu'il y a une coquille dans le test, dans la partie technique, vous indiquez une piste DTS-HD MA, ce n'est pas possible puisque il s'agit d'un support DVD ! Cordialement.

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