The Commitments (1991) : le test complet du Blu-ray

Blu-ray - Digipack limité

Réalisé par Alan Parker
Avec Robert Arkins, Michael Aherne et Angeline Ball

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 09/02/2021
Critique

Un passionnant documentaire-fiction sur la naissance d’un groupe musical dans les quartiers populaires de Dublin au début des années 90.

The Commitments

Dublin, au début des années 90. Jimmy Rabbitte vit de la vente de cassettes VHS et audio piratées. Mais il rêve de lancer un groupe de soul music. Le plus dur reste à faire, passer à l’acte : faire les bons choix dans la foule des amateurs qui ont répondu à son annonce, trouver un local et le matériel, commencer les répétitions, attirer l’attention du public et des critiques…

The Commitments, sorti en 1991, est le dixième de la quinzaine de longs métrages réalisés par Alan Parker, disparu en juillet 2020. Originaire d’Islington, un quartier populaire du nord de Londres, il a été intéressé par l’adaptation du roman publié en 1987 par le Dubliner Roddy Doyle, également auteur de deux autres romans qui seront adaptés par Stephen Frears, The Snapper, en 1993, et The Van, en 1996. Un remake australien de The Commitments, réalisé en 2016 par Madge Hair, Simon Smith, sortira au Canada et au Royaume Uni.

The Irish are the Blacks of Europe

Pour Jimmy Rabbitte, Elvis Presley et le rock blanc ont fait leur temps. Il faut changer de registre, s’inspirer des rugissements de James Brown et d’Otis Redding, des gémissements de Smokey Robinson et des râles d’Aretha Franklin, « avec des paroles qui viennent du coeur », souligne-t-il, la main sur l’entrejambes. Autrement dit, se rallier à la soul music, lancée par les Blacks aux USA.

Alan Parker connaît la musique. Son tout premier long métrage, sorti en 1976, Bugsy Malone, était une comédie musicale, une parodie des films de gangsters avec Jodie Foster en tête de distribution, puis Fame, en 1980, Pink Floyd - The Wall, en 1982, son chef-d’oeuvre, Evita, en 1996, une adaptation de la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber et Tim Rice.

The Commitments

The Commitments a aussi une dimension sociale et politique dont est imprégné tout l’oeuvre d’Alan Parker, particulièrement mise en avant par le poignant Les Cendres d’Angela (Angela’s Ashes, 1999).

À l’exception de Colm Meany, Dubliner lui aussi, un acteur chevronné que Stephen Frears emploiera dans The Snapper et The Van et qu’on a remarqué dans l’excellente série Hell on Wheels (2011-2016, 57 épisodes), et de Johnny Murphy, l’interprète de Joey ‘The Lips’ Fagan, le trompettiste et doyen du groupe, la quarantaine bien sonnée, les acteurs sont des jeunes recrutés parmi les nombreux musiciens amateurs de Dublin, ce qui nous vaut toute une série d’amusantes saynètes de casting et, surtout, donne au film toute son authenticité : pas de playback, les acteurs jouent et chantent en direct devant la caméra.

The Commitments fut une première expérience réussie devant l’objectif pour certains jeunes, surtout pour les filles. Angelina Ball, incarnant Imelda, a fait son chemin comme actrice : elle n’a pas arrêté d’être employée, surtout dans des séries, notamment dans Shameless pour 20 épisodes. Maria Doyle Kennedy, l’interprète de Natalie Murphy, allait être une actrice récurrente de la série Orphan Black et s’imposer dans 10 épisodes de Outlander. Bronagh Gallagher, la troisième choriste du groupe, Bernie McGloughlin, après un petit rôle dans Pulp Fiction, compte aujourd’hui 70 apparitions sur les petits et grands écrans, notamment dans Retour à Montauk (Return to Montauk, Volker Schlöndorff, 2017). Les garçons, en particulier, Andrew Strong, stupéfiant chanteur âgé de 17 ans en 1991, et Glen Hansard, ont fait une belle carrière de musiciens.

The Commitments, pour la qualité et la véracité de sa réalisation, pour l’humour des petits coups d’oeil en coin de la caméra (y compris sur des jumelles synchrones), pour le rythme de son montage et, bien sûr, pour la musique, reste trente ans après son tournage, un film attachant et un divertissement tonique.

The Commitments

Présentation - 3,0 / 5

The Commitments (118 minutes) et son supplément (23 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, (les chansons ne sont pas sous-titrées), et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.

L’édition DVD offre le même contenu.

Bonus - 2,0 / 5

Making of The Commitments (23’, en anglais, sous-titré, 1.33:1, 1080i, DTS-HD MA 2.0 stéréo). Par souci d’authenticité, Alan Parker a rencontré 3 000 jeunes en faisant la tournée d’une centaine de groupes parmi les 1 200 existant alors à Dublin. Des jeunes dont il a partagé les rêves dans le quartier ouvrier de son adolescence. Avec la boxe ou le football, la musique est une des seules échappatoires à un sort morose pour les gamins des quartiers nord de Dublin, un espoir de suivre le parcours de U2 ou de Sinead O’Connor. Il a choisi trois filles culottées qui ont  » amené beaucoup de chaleur » et découvert la voix extraordinaire d’Andrew Strong. Avec des extraits du casting, des répétitions, des interviews des acteurs, ce document donne un assez bon aperçu des défis relevés pour le tournage.

On regrette pourtant que n’ait pas été repris le reste des suppléments de l’édition RLJ Entertainment du 25ème anniversaire parue au Royaume Uni en septembre 2016 qui proposait, outre un commentaire du film par Alan Parker, deux heures de bonus.

The Commitments

Image - 5,0 / 5

L’image (1.85:1, 1080p, AVC) est absolument parfaite : propre, avec une résolution pointue, fermement contrastée, lumineuse avec des noirs denses, dans une chaude palette de couleurs soigneusement étalonnées, elle a sauvegardé le léger grain du 35 mm.

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, très propre, aéré, avec une bonne dynamique, une large ouverture de la bande passante et une bonne répartition sur les six canaux (le caisson de basses n’a pas été oublié), immerge le spectateur dans l’ambiance musicale.

Le doublage en français, au même format, et au même niveau de qualité dans les séquences musicales, place des dialogues monotones et artificiels trop en avant, au détriment de l’ambiance. Il n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Beacon, First Film Company, Dirty Hands Production

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 10 février 2021
The Commitments, pour la qualité et la véracité de sa réalisation, pour l’humour des petits coups d’œil en coin de la caméra, pour le rythme de son montage et, bien sûr, pour la musique, reste, trente ans après son tournage, un film attachant et un divertissement tonique.
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noel
Le 22 décembre 2002
Pas de commentaire.
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Le 19 décembre 2002
Pas de commentaire.

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The Commitments
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