The Crying Game (1992) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD - Édition Limitée

Réalisé par Neil Jordan
Avec Forest Whitaker, Miranda Richardson et Stephen Rea

Édité par ESC Editions

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Le 03/02/2021
Critique

Introuvable depuis plusieurs années, le chef-d’oeuvre de Neil Jordan nous revient, superbement restauré, pour la première fois en haute définition.

The Crying Game

Jody, un soldat de l’Armée britannique pris en otage par l’IRA sera exécuté si un de ses commandants n’est pas libéré dans les trois jours. Il réussit à éveiller la sympathie de Fergus, chargé de le surveiller, et lui fait promettre, s’il est tué, de dire à Dil, sa compagne, qu’il a pensé à elle jusqu’au bout…

The Crying Game, le septième long métrage de Neil Jordan, boudé par la critique et le public à sa sortie en Angleterre en octobre 1992, peut-être en raison des tensions et des divisions créées par les attentats de l’IRA qui firent, de 1968 à 1998, plus de 2 000 morts, dont la moitié étaient des civils. Pourtant, le film sera six fois nommé aux Academy Awards de 1993 et recevra l’Oscar du meilleur scénario original et le BAFTA Award du meilleur film britannique. Cette reconnaissance tardive assurera son succès lors de sa ressortie au Royaume Uni.

The Crying Game doit beaucoup à l’humanisme de son scénario, à l’inattendu rebondissement de l’histoire dans la seconde moitié du récit. On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher à celles et ceux qui ne l’ont pas une surprise qui, tenue secrète, contribua largement au succès du film aux USA.

The Crying Game a d’autres points forts, la qualité de sa photo, l’efficacité de son montage et, surtout, la solidité de sa distribution, en tête de laquelle s’impose Stephen Rea, que Neil Jordan avait employé dans onze de ses films, depuis son premier long métrage, Angel, en 1982, jusqu’à Greta, en 2018. Irlandais de souche, il se glisse aisément dans la peau de Fergus. L’autre poids lourd du casting, c’est Forest Whitaker, formé au théâtre, auréolé par sa participation à Platoon (Oliver Stone, 1986), Good Morning, Vietnam (Barry Levinson, 1987) et Bird (Clint Eastwood, 1988), juste et émouvant dans son interprétation de Jody.

The Crying Game

Présentation - 2,5 / 5

The Crying Game (112 minutes) et ses généreux suppléments (71 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, pour cette édition combo, dans un Digipack glissé dans un étui, non fourni pour le test, effectué sur le seul Blu-ray.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 2.0 mono.

Bonus - 4,0 / 5

Entretien avec Neil Jordan (15’, des propos recueillis par Frédéric Albert Levy, ESC Éditions, 2020). « L’histoire d’un homme qui se croyait un et se découvre multiple » fut un échec commercial au Royaume Uni. Mais le bon accueil aux USA favorisa sa ressortie en Angleterre. Le titre initial, The Soldier’s Wife, fut remplacé par The Crying Game, le titre d’une chanson de son enfance, qui a influé sur la « couleur » du film. Il a rencontré Forest Whitaker à Cannes à l’occasion de la projection de A Rage in Harlem (Bill Duke, 1991). Il eut plus de mal à apprendre les gestes du cricket qu’à prendre l’accent anglais. Une nouvelle de Frank O’Connor, Guests of the Nation, publiée en 1931, a inspiré le premier tiers d’un scénario qui mélange plusieurs genres, thriller, drame politique, romance, exploration de la sexualité. Neil Jordan voit le Brexit comme une tragédie, un frein « à un brassage, à un enrichissement mutuel.

Cet intéressant supplément exclusif est suivi par les bonus repris de l’édition sortie au Royaume Uni par BFI en 2007, à l’exception du commentaire du film par Neil Jordan, malheureusement absent.

The Crying Game

Making of The Crying Game (50’). Neil Jordan a commencé à se faire connaître comme auteur de nouvelles. Surpris par le succès de Mona Lisa, désenchanté par Hollywood, il revient en Europe pour tourner L’Étrangère (The Miracle), bien reçu par la critique, mais un échec commercial. Le financement de The Crying Game, même après l’accord de Miramax et de Channel 4, fut long à obtenir, ce qui mit dans une situation délicate la petite société de production Palace Pictures. Le choix de Forest Whitaker fut combattu par le syndicat des acteurs britanniques. La sortie en Angleterre, peu après avec un grave attentat de l’IRA dans un pub du nord de Londres, fut un échec commercial. Supporté par Miramax et Harvey Weinstein, le film fut bien accueilli aux USA, resta sept semaines à l’affiche à New York, et fut encensé aux Academy Awards. Non daté, ce document a manifestement été enregistré quelque temps après la sortie du film.

Fin alternative (5’). Exigée par Channel Four, cette fin, retrouvée sur une cassette VHS, fut finalement écartée au profit de celle imaginée par le scénario original. Elle peut être visionnée avec ou sans le commentaire du réalisateur qui dénigre ouvertement cette fausse fin (fake ending).

Northern troubles (8’). Un tour de Belfast en voiture montre les façades peintes rappelant la famine qui sévit en Irlande de 1845 à 1849, l’insurrection de Pâques 1916, les chantiers navals où fut construit le Titanic, le tribunal et la prison de Crumlin Road, Ballamurphy où onze civils furent tués par l’Armée britannique en 1971… Le document, non daté, s’interrompt de manière abrupte. (Les « troubles » durèrent une trentaine d’années pour prendre fin en 1998 avec le Good Friday Agreement).

Bande-annonce (1’33”).

The Crying Game

Image - 5,0 / 5

L’image (2.39:1, 1080p, AVC), restaurée après numérisation 2K du négatif original, finement résolue, lumineuse, déploie une palette de couleurs naturelles, agréablement contrastées, dans le respect de la texture du 35 mm.

Un indiscutable gain en finesse et dans l’étalonnage des couleurs en comparaison de l’édition DVD sortie par MGM en 2004 et, en France, par Warner Bros. en 2006.

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 mono, très propre, assure la parfaite clarté des dialogues. Une belle ouverture de la bande passante et une bonne dynamique rendent très présente l’ambiance, de façon spectaculaire, même, dans la scène de l’attaque du repaire de l’IRA.

Crédits images : © British Screen Productions, Channel Four Films, Eurotrustees, Nippon Film Development and Finance, Palace

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 3 février 2021
Cette belle fable sur le rachat, avec son surprenant rebondissement, depuis longtemps introuvable, nous revient en haute définition et accompagnée d’utiles bonus, notamment d’un entretien exclusif avec le réalisateur Neil Jordan.
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Réal
Le 19 octobre 2009
Pas de commentaire.

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