Réalisé par Leyla Bouzid
Avec
Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor et Diong-Kéba Tacu
Édité par Pyramide Vidéo
Ahmed, 18 ans, Français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de littérature arabe sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence, Ahmed tombe très amoureux de Farah et, bien que littéralement submergé par le désir, il va tenter d’y résister.
Une histoire d’amour et de désir, projeté à Cannes le 14 juillet 2021 en clôture de la 60e Semaine de la Critique, est le deuxième long métrage de la réalisatrice et scénariste Leyla Bouzid après A peine j’ouvre les yeux, sorti en 2015, sélectionné dans plusieurs festivals et salué par le Prix FIPRESCI à Carthage.
Une histoire d’amour et de désir, alors que le premier long métrage était centré sur l’émancipation sexuelle d’une jeune femme, met en avant celle d’Ahmed, écrasé sous le poids d’une représentation de la sexualité confusément forgée par des idées préconçues et des tabous, imprégné par l’état de dépendance de la femme prôné dans certaines banlieues. Tout un poids qui le contraint à tenter d’étouffer son attirance pour Farah, beaucoup plus libérée que lui.
Farah lui révèle la place tenue par la sensualité et la poésie courtisane dans la culture arabe avec un ouvrage écrit au XVème siècle par le cheikh tunisien Mohammed el Nefzaoui, Le Jardin parfumé, manuel d’érotologie arabe (ou La Prairie parfumée), dont une traduction en français a été rééditée par Philippe Picquier en 2012.
Sami Outalbali, révélé en 2016 par la belle série Les Grands, créée par Benjamin Parent et Joris Morio, sait communiquer la tardive et délicate sortie de l’adolescence d’Ahmed, la timidité et la gêne quasi-maladives générées par son désir pour Farah, la panique qu’elle déclenche en prenant l’initiative d’un premier baiser. Une débutante, venue de Tunis, Zbeida Belhajamor, incarne avec fraîcheur et naturel Farah, une jeune femme indépendante, décontractée. Cette entrée en scène réussie laisse penser qu’on ne tardera pas à la revoir sur les écrans.
Une histoire d’amour et de désir, le récit d’une histoire toute simple, soigneusement mis en scène, distille tout au long de sa durée une délicate sensualité.
Une histoire d’amour et de désir (104 minutes) et ses suppléments (66 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier de 11 mm, glissé dans un fourreau.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en français, avec le choix entre deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou stéréo.
Piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0.
Sous-titres pour malentendants.
Une édition DVD est sortie avec le même contenu.
Concert de Ghalia Benali (21’, ARTE France Cinéma, 2021), extrait enregistré le 4 décembre 2019 au Studio de l’Ermitage à Paris, dont une partie (2 minutes) a été retenue dans le montage final d’Une histoire d’amour et de désir. La célèbre chanteuse est accompagnée par cinq instruments, quanun, guitare, tablas, percussions et synthétiseur.
Conversation avec Leyla Bouzid (8’, ARTE France Cinéma, 2021). Interrogée à Cannes, en juillet 2021, elle voit son film comme « une invitation à l’amour et au désir ». « Et c’est, en fait, extrêmement politique », ajoute-t-elle, avec le rappel des aspects de la littérature maghrébine oubliés, faute d’avoir été transmis d’une génération à l’autre. Une forme actuelle de « culture mal digérée » crée des frustrations. Pour renforcer la sensualité de la découverte de l’amour, les deux acteurs ne se sont pas rencontrés pendant les répétitions. Le film veut aussi montrer que la fragilité n’est pas l’apanage de la femme.
Musique originale de Lucas Gaudin (14’) une composition très originale, en six plages.
Zakaria, court métrage de Leyla Bouzid (28’). Zak, mécanicien et entraîneur d’une équipe de football junior, annonce à sa femme et à ses deux enfants que son père vient de mourir en Algérie. La famille décide d’y aller pour rencontrer leurs proches. Ce qui n’emballe pas Sarah, 16 ans, dont l’attitude indépendante inquiète son père…
Références de littérature arabe. Douze titres cités sur une page.
Bandes-annonces de : Une histoire d’amour et de désir, Passion simple (Danielle Arbid, 2020) et Ammonite (Francis Lee, 2020).
L’image (2.39:1, 1080p, AVC), bien résolue, au grain très fin, déploie des couleurs agréablement contrastées, dans une palette aux tonalités chaudes.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative stéréo) restitue avec clarté les dialogues et avec finesse l’accompagnement musical très original de Lucas Gaudin. La sensation d’immersion reste discrète, ce qui réduit la différence entre les deux formats proposés.
Crédits images : © Blue Monday Productions, ARTE