En plein cauchemar (1983) : le test complet du Blu-ray

Nightmares

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Joseph Sargent
Avec Cristina Raines, Joe Lambie et Anthony James

Édité par Elephant Films

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Le 22/04/2022
Critique

Film fantastique d’épouvante composé de quatre histoires, réalisées par un artisan ici bien inspiré.

En plein cauchemar

USA 1983 : une mère de famille brave les avertissements de la télévision et ceux de son époux pour aller s’acheter vers minuit des cigarettes alors qu’un psychopathe rôde dans son quartier ; un adolescent se retrouve pris au piège par un jeu vidéo maléfique qui lui fait franchir la frontière entre réel et virtuel ; un prêtre doutant de sa foi est confronté au diable alors qu’il voyage dans le désert ; une femme croit entendre des rats dans les murs de sa maison. Autant de personnages qui vont se retrouver en plein cauchemar !

En plein cauchemar (Nightmares, USA 1983) de Joseph Sargent est un long-métrage constitué de quatre histoires indépendantes constituant chacune un moyen-métrage : ce qu’on appelait autrefois, en mauvais franglais, un film à sketches. Dans l’histoire du cinéma fantastique, la première illustration majeure de cette catégorie du genre est Le Cabinet des figures de cire (All. 1924) de Paul Leni. Dans l’histoire du cinéma fantastique anglais (hors cinéma d’animation), son premier représentant demeure le film collectif Au coeur de la nuit (Dead of Night, GB 1945). Par la suite, la firme anglaise Amicus s’illustrera en en produisant une dizaine à partir de 1964, dont certains remarquables à commencer par Le Train des épouvantes (Dr. Terror’s House of Horrors, GB 1964) de Freddie Francis. Les scénaristes de 1983 reprennent donc un flambeau classique du cinéma fantastique, provenant lui-même en ligne directe de la littérature fantastique : les recueils de contes et de nouvelles y constituent une catégorie à part entière. Précisons que dans En plein cauchemar, aucun fil conducteur ni aucune liaison ne réunissent les quatre histoires : elles sont indépendantes les unes des autres sur le plan argumentaire.

En plein cauchemar

A l’origine conçu et produit pour la série TV Darkroom, Universal jugea les trois premiers segments de En plein cauchemar trop intenses pour les téléspectateurs et produisit, quelques temps plus tard, un quatrième segment afin d’augmenter la durée et exploiter l’ensemble comme un long-métrage au cinéma. Sur le plan technique, le segment le plus célèbre est le second intitulé L’Evêque des batailles en raison des quelques minutes d’effets spéciaux spectaculaires conçus par ordinateur : il fallut neuf semaines environ pour les réaliser et leur coût avait failli ruiner la production en dépit du temps records de leur mise au point. Le segment intitulé La Bénédiction contient également de spectaculaires effets spéciaux et son scénario est inspirés par l’idée d’une incarnation démoniaque sous la forme d’un véhicule tel qu’on le voyait déjà dans Enfer mécanique (The Car, USA 1977) d’Elliot Silverstein. La comparaison avec le Duel (USA 1971) de Steven Spielberg écrit par Richard Matheson est, en revanche, sans objet puisque le conducteur du camion y était un homme psychopathe, pas un démon surnaturel ni Satan. Ceux du segment La Nuit du rat sont de facture plus traditionnelle (de même que son scénario est de facture plus classique que ceux des trois segments antérieurs) : qu’on se souvienne par exemple du Soudain les monstres (The Food of the Gods, USA 1975) de Bert I. Gordon ! Le premier segment Terreur à Topanga est certes plus sobre concernant les effets spéciaux mais il en présente certains remarquablement montés. Sa mise en scène baroque (décadrages, grands angles, jeux sur le rapport caméra subjective-objective) est très sophistiquée.

Au total, En plein cauchemar demeure sans doute, avec son film de science-fiction Le Cerveau d’acier (The Forbin Project, USA 1969), l’un des deux meilleurs films fantastiques signés par Joseph Sargent, cinéaste inégal mais bon artisan lorsque le scénario l’inspire. Son premier segment constitue en outre le second meilleur rôle de l’actrice Cristina Raines dans le genre, quelques années après celui qu’elle avait tenu en vedette dans La Sentinelle des maudits (The Sentinel, USA 1976) de Michael Winner.

En plein cauchemar

Présentation - 2,5 / 5

Combo 1 Blu-ray BD50 régions ABC + 1 DVD9 édités par Eléphant Films le 12 avril 2022. Image Full HD 1080p couleurs au format 1.78 à partir du 1.85 natif, compatible 16/9. Son DTS-HD Master Audio 2.0 Mono VOSTF. Durée du film sur Blu-ray : 99 min. 38 sec. environ. Suppléments : présentations par Julien Comelli + version au format 1.37 + bande-annonce originale + bandes-annonces Eléphant. Boîtier sous fourreau, jaquette réversible. Possibilité de changer de piste-son à la volée.

Bonus - 2,5 / 5

Présentation par Julien Comelli (2022, durée 35’) : sa première partie est consacrée à la catégorie du film à sketches dans l’histoire du cinéma en général puis dans l’histoire du cinéma fantastique : Comelli ne s’intéresse guère aux ancêtres du cinéma muet : il se penche plutôt sur la comédie italienne des années 1960, puis, dans le domaine fantastique, évoque brièvement 1945, plus longuement la firme anglaise Amicus sans oublier un titre de Roger Corman et un titre de Mario Bava tournés la même année 1963 ni les séries TV : on sait que Sargent y fut réalisateur. La seconde partie est consacrée au film : on revient sur sa genèse, son scénario puis on s’attarde plus en détails sur son casting (une bonne remarque sur la carrière de Cristina Raines) et on survole (car elle compte très peu de titres) la filmographie sélective fantastique du cinéaste. Comelli a raison de préférer le titre signé par Sargent en 1969 (et non pas 1971 comme il le dit de mémoire : Le Cerveau d’acier est muni à son générique d’ouverture d’un copyright 1969 et fut distribué en 1970) à celui de 1987. Honnête introduction pour le novice ; le cinéphile francophone apprendra peu de choses ; le cinéphile anglophone n’apprendra rien. Élocution parfois difficilement audible en raison d’un accent suisse à couper au couteau (Victorinox). Nombreuses affiches en illustrations alternant avec des plans de demi-ensemble, des plans rapprochés et des gros plans du locuteur assis sur un canapé d’angle. J’aurais nettement préféré, à la place de cette présentation, disposer d’une VOSTF du commentaire audio de l’édition américaine de 2015, animé par Cristina Raines (l’actrice principale du premier segment) et Andrew Mirish (l’un des producteurs) car ce commentaire constitue un document d’histoire du cinéma en raison de ses témoignages de première main.

En plein cauchemar

Version cadrée 1.37 (VF + VOSTF) : c’est la version exploitée à la TV américaine qui, à l’époque, était au format 1.37 compatible 4/3 ; son image argentique et sa transcription numérique sont correctes mais sur le plan esthétique, il faut évidemment lui préférer la version 1.85 (ici 1.78) exploitée sur grand écran au cinéma.

Bande-annonce originale (VOSTF, durée 1’32”) : recadrée en 1.37, son état argentique et numérique est moyen mais elle donne une bonne idée du long métrage de référence.

Bandes-annonces Eléphant Films : celles d’une dizaine de films fantastiques (appartenant majoritairement à la période 1970-1985) provenant du catalogue Universal exploité par l’éditeur français. États argentiques et numériques variables, en général inférieurs au long-métrage de référence, ainsi qu’une avertissement le précise systématiquement.

Aucune galerie affiches ni photo, ni américaines, ni françaises. Ensemble décevant.

En plein cauchemar

Image - 4,0 / 5

Format 1.85 nominal d’origine mais ici en réalité cadré en 1.78 compatible 16/9 en couleurs et Full HD 1080p AVC (sur le Blu-ray). On sait qu’en Full HD, la différence est pratiquement négligeable entre les deux formats, ce qui n’était pas le cas à l’époque du DVD. C’est un master qui provient en droite ligne de l’édition américaine Shout Factory de 2015 qui proposait déjà au choix la version 1.78 et la version 1.37 au menu général. Les qualité techniques de l’image sont strictement identiques : niveau de grain assez élevé mais quelques petits défauts de compression, sans gravité visuelle au demeurant. Inutile de préciser que la version écran large est très très supérieure plastiquement à la version TV recadrée offerte en bonus: il suffit de comparer les génériques respectifs d’ouverture pour s’en faire une idée. Toujours est-il que cette édition nous procure la première édition francophone Full HD de ce classique du cinéma fantastique de la décennie 1980-1990 : elle devient donc la référence en attendant une future édition UHD 4K.

En plein cauchemar

Son - 5,0 / 5

VOSTF + VF d’époque en DTS-HD Master Audio 2.0., parfaitement restaurées : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. La VOSTF est dotée d’un équilibrage net et dynamique entre effets sonores, dialogues et musique. La VF d’époque est honnête sur le plan dramaturgique, sans plus. Musique fonctionnelle mais soignée, à laquelle le second segment ajoute quelques pénibles chansons d’un groupe punk nommé Fear.

Crédits images : © 1983 Universal Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

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francis moury
Le 23 avril 2022
Film fantastique d’épouvante composé de quatre histoires, réalisées par un artisan ici bien inspiré.

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En plein cauchemar
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